Shutter island

Par Nelcie @celinelcie

En 2010, Martin Scorsese adaptait sur grand écran Shutter Island, roman de Dennis Lehane. J’ai adoré le film, je suis même allée le voir deux fois au ciné parce que je savais qu’il y avait quelques points qui m’avaient échappés. Dès sa sortie en DVD je l’ai acheté, et je l’ai bien sûr re-regardé.
Bref, en sortant de la salle pour la deuxième fois je me suis dit que « Faut absooolument que je le liiiiiise !!! ». C’est donc ce que j’ai fait 2 ans ½ plus tard.

Pourquoi avoir attendu si longtemps ? J’en sais fichtre rien. Ce dont je suis sûre en revanche, c’est que je n’attendrai pas 2 ans ½ pour revisionner le film. Ni même pour relire le livre.

Synopsis

Nous sommes dans les années cinquante. Au large de Boston, sur un îlot nommé Shutter Island, se dresse un groupe de bâtiments à l’allure sinistre. C’est un hôpital psychiatrique pour assassins. Le Marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule ont été appelés par les autorités de cette prison-hôpital car l’une des patientes, Rachel Solando, manque à l’appel. Comment a-t-elle pu sortir d’une cellule fermée à clé de l’extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre incohérente d’une malade ou cryptogramme ? Progressivement, les deux policiers s’enfoncent dans un monde de plus en plus opaque et angoissant, jusqu’au choc final de la vérité.

Mon avis

Avant de commencer le roman, j’avais peur que le fait connaître déjà l’histoire me gâche le plaisir de la lecture, et surtout anihilent les moments d’angoisse. Et Dieu sait qu’ils sont fréquents dans ce roman !! Et bien ce n’était absolument pas le cas… Mais alors pas du tout.

La première chose que j’ai pensé, c’est que Scorsese avait vraiment bien adapté l’histoire. Car toutes les émotions que j’ai pu ressentir dans le film, et bien je les ai trouvées dans le roman.

Ensuite, j’ai pensé que Dennis Lehanne était un formidable conteur tant ses mots, ses descriptions semblent donner vie aux images, aux ambiances. Comme par exemple cette femme qui, tout au début du roman regarde Teddy en posant l’indexe sur sa bouche, lui intimant le silence. Que ce soit dans le film ou dans le livre, cette image m’a donné des frissons dans le dos.

L’auteur a créé une ambiance terriblement pesante et angoissante. On passe son temps à se demander où se trouve la vérité, et si d’ailleurs il y en a vraiment une. Il s’amuse à brouiller les pistes. Malgré l’ambiance très lourde, le style de l’auteur est très fluide. L’histoire ne souffre d’aucun temps mort, et moi, en tant que lectrice j’ai été happée du début à la fin de l’histoire dans cette atmosphère peu amène.

Les personnages sont parfaits. A la fois torturés, ambigüs pour certains (pour tous, en fait), on les découvre, on apprend à les connaitre… pour finalement comprendre que l’on ne sait rien, absolument rien sur eux. Ce ne sont pas des personnages aux quels on s’attache, ou pour qui on ressent une quelconque sympathie, et d’ailleurs Dennis Lehane ne fait rien en ce sens. Ce sont des personnages qui nous marquent, tout simplement.

Et puis il y a la fin de l’histoire. Cette fin qui apporte plus de questions que de réponses, qui te laisse dans l’incertitude. Alors tu te demandes si plus tôt dans le roman il n’y avait pas un indice pour te guider vers la bonne réponse, si te demandes si finalement l’interprétation que tu avais en tête 20 pages plus tôt n’était pas qu’une idée saugrenue de ta part… Bref, j’ai douté et je me suis dit que vraiment, va falloir que je le relise au moins une fois. D’ici quelques mois.


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