La nostalgie heureuse : rentrée littéraire avec Amélie Nothomb

Par Cbth @CBTHblog

Vous avez fini par le comprendre, pas de rentrée sans Amélie Nothomb pour moi. Je ne reviens pas sur le fait que mon rapport à elle est particulier je vous en parlais ici. Mais une fois de plus, je me suis laissée entrainer dans ses nouvelles pages.

Après quelques années avec de la fiction pure, retour sur les traces de son passé au Japon. A la base, France 5 souhaitait tourner un documentaire de l’écrivain belge de retour au Japon après deux décennies. Et de lui faire renouer avec les lieux et les personnes de son enfance et de sa période Stupeur et Tremblements. Le documentaire a été réalisé et diffusé, mais n’a pas laissé Amélie Nothomb  indifférente. Et quoi de mieux que de se servir de sa plume pour revenir sur cette expérience au combien étrange pour elle. Entre ces impressions sur le fait d’être filmée des heures durant et ce voyage tant intérieur que dans le temps, on sent son besoin d’en évacuer toutes les pensées et les émotions.

Alors nous voilà parti pour un road trip à travers un Japon meurtri après Fukushima, mais qui a toujours cette réserve et cette dignité qui donnent l’impression d’être roc bien élevé. Je ne saurai que trop vous conseiller de bien connaître les livres d’Amélie Nothomb parlant du Japon, de son enfance et de son premier fiancé, Rinri, sinon vous ne goûterez pas complètement le sel de ses diverses retrouvailles. Et au-delà de ces entrevus, c’est tout le Japon et son ambiance qu’Amélie Nothomb essaye à nouveau d’appréhender. Et c’est un joli travail d’analyse sur soi, le fait qu’elle n’a plus 5 ou 20 ans et que le pays lui-même n’est pas resté figé dans un passé pourtant pas si lointain. Et là où une fois de plus elle m’embarque, ce que de réflexions qui peuvent paraître anodines ou au contraire incongrues, elle tire un optimisme triste ou une mélancolie gaie, c’est à vous de voir. Jamais de chose tranchée nette, bien que les situations soient parfois lapidaires, elle malaxe les idées pour en faire une pensée malléable, riche et jamais finie en soi. Tout ça avec une sérénité qui contraste avec ses réactions qui sont à la limite de l’hystérie parfois.

Je préfère clairement quand elle me croque des personnages atypiques de son imaginaire que quand elle s’ouvre sur la réalité de sa vie. Néanmoins, j’ai passé d’excellents moments en sa compagnie une fois de plus. Vivement septembre 2014!

Roseline