Critique: les interdits

Par Cinedingue @cinedingue

1979. Carole et Jérôme ont 20 ans et partent en voyage organisé à Odessa, derrière le rideau de fer. Ils sont cousins et se prétendent fiancés. Le jour, simples touristes, ils visitent monuments et musées. Le soir, ils faussent compagnie au groupe et rencontrent clandestinement des refuzniks, Juifs harcelés par le régime soviétique pour avoir voulu quitter le pays. Ils découvrent un monde inconnu, brutal et absurde. Si Carole est animée par l’engagement et le goût du risque, pour Jérôme, la vraie motivation de ce voyage, c’est Carole.

Présenté durant le 2ème Festival International du Film Indépendant de Bordeaux, les Interdits est le premier film d’Anne Weil et Philippe Kotlarski. S’appuyant sur un sujet en or, le film ne se hisse malheureusement jamais à la hauteur de ses ambitions. En traitant du sort réservé aux Juifs par le régime soviétique et en y greffant une histoire d’amour entre deux cousins, on pouvait s’attendre à un récit autrement plus fiévreux. Les Interdits pêche à de multiples niveaux: dénué de tout rythme, le récit ne décolle jamais et ce n’est pas le jeu monocorde de son acteur principal, Jérémie Lippmann qui sortira le spectateur d’une torpeur inévitable. Même Soko qu’on avait connue plus habitée dans Augustine semble anesthésiée; quant aux autres personnages, ils manquent tous cruellement de chair pour attiser notre intérêt. Pour finir, l’ambition d’un film d’époque s’accommode mal du manque de moyens, contraignant les réalisateurs à un minimum d’extérieurs et de plans larges. Quant au traitement de ses deux sujets, le film ne va au bout ni de l’aspect politique ni de son histoire d’amour…

Les Interdits est donc un premier film extrêmement ambitieux mais raté!

Sortie le 27 novembre 2013

NOTE: 3/10

Bref, ç’aurait