Union Street: Qui est Espiiem?
Espiiem: Je suis un jeune rimeur parisien de 24 ans. J’ai commencé le rap il y a environ 6 ans en formant avec Fils Prodige, L’Étrange et L’Homme De L’Est le groupe Cas De Conscience. Le groupe a enregistré quelques morceaux mais a cessé toute activité suite au décès de L’Homme De L’Est. J’ai donc poursuivi avec un nouveau groupe qui s’appelle THE HOP aux sonorités plutôt orientées Jazz. Nous avons sorti un projet il y a maintenant 2 ans qui s’appelle The Hop EP. Je me suis ensuite lancé dans une carrière solo avec «L’Été à Paris » un premier Ep. Aujourd’hui je propose un nouveau projet « Haute Voltige »
Union Street: Tu as donc commencé avec Cas De Conscience comment s’est déroulée cette aventure?
Espiiem: Nous étions quatre passionnés, écrivant nos couplets puis nos morceaux surtout pour nous, on les partageait mais dans un cercle très fermé. C’était pas encore tout à fait l’ère d’internet. Le but premier était surtout de se faire plaisir et d’acquérir le meilleur niveau possible. Petit à petit, bouche à oreille oblige, nos morceaux ont fini par se diffuser ce qui nous a donné une relative mais solide réputation underground.
Union Street: Quand vous en avez commencé, vous aviez un but précis ?
Espiiem: Le but était de prendre du bon temps, se faire plaisir et avancer ensemble entre frères dans notre musique. Chaque semaines, on arrivait avec de nouveaux textes et passions des heures à les rapper et les peaufiner. Tout était fait pour le plaisir de la musique, tout simplement. Un état d’esprit que j’ai toujours conservé depuis. Comment tu travailles, l’écriture de tes morceaux? Mes textes sont le plus souvent conçus la nuit, non-pas par écrit mais conçus uniquement de tête, par un processus de répétition pour les garder en mémoire et aiguiser chaque phase. Une habitude forgée depuis mes premiers textes et qui m’est restée depuis. Je pars des productions (instrumentales) pour m’imprégner de l’ambiance et écrire au mieux dessus. Quant au choix des productions qui est mon point de départ, je ne me fie qu’à mon intuition, mon ressenti.
Union Street: Dans tes textes tu parles souvent de valeurs d’amour, d’amitié de partage. Des valeurs fondamentales qui font pas mal opposition au rap que l’on peut nous vendre aujourd’hui. Est ce que pour toi c’est une manière d’ouvrir les yeux aux gens et de revenir à plus de spontanéité dans la musique ?
Espiiem: L’éducation spirituelle reçue et mon cheminement personnel confèrent une ligne directrice forte et une portée particulière à mes textes. L’Amour, l’amitié, le partage sont des sources intarissables d’inspiration. J’ai plaisir à produire et suis surtout en adéquation avec moi-même dans mes morceaux, si ma vision est partagée, j’en suis ravi. Effectivement aujourd’hui beaucoup d’artistes font des choix par calculs, un public un minimum averti n’est pas dupe.
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L’Amour, l’amitié, le partage sont des sources intarissables d’inspiration
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Union Street: Je sais que tu écoutes beaucoup de musique différentes,qu’est ce que tu aimes entendre en ce moment?
Espiiem: Avec mes partenaires de toujours nous restons toujours bien au fait des dernières mixtapes qui sortent dans l’underground. De bonnes sorties en ce moment, les projets de Martin Sky, Fiend, Curtis Williams et Vic Mensa sont intéressants.
Union Street: Tu viens de sortir Haute Voltige, est ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ce projet?
Espiiem: Haute Voltige est un Mini-Album 10 titres qui comme son nom l’indique se veut très aérien. Dans les sonorités, les titres ainsi que dans les textes. J’ai essayé de faire quelque chose d’atypique. Mêler morceaux doux et sombres, alternant tempos rapides ou lents tout en gardant ce liant « élévateur » tout au long du projet. Même si ce projet est underground et la force de frappe encore limitée pour le moment comparativement à d’autres, les critiques sur internet ou dans la rue sont globalement vraiment très élogieuses donc encourageantes pour moi, c’est de bon augure pour la suite.
Union Street: Parles nous un peu de la pochette, c’est très Pink Floyd non?
Espiiem: La pochette CD et toutes les illustrations inclues dans le livret de la version physique sont réalisées par Théophile Bouchet Galliano. Etant plus jeune mon Père me faisait écouter beaucoup de musique et l’univers visuel développé par le courant rock-progressif m’a toujours fasciné. Je pense d’emblée aux pochettes CD de King Crimson, Hatfield and the North et Pink Floyd. Pour Haute Voltige, mettre en avant le travail de l’artiste avant ma propre personne était important. Mon souhait étant d’apporter quelque chose de différent et d’assumer jusqu’au bout un projet « ovni » dans des bacs estampillés Hip Hop. Mon distributeur n’était pas rassuré à la première vue de la pochette et de tout l’univers visuel qui se dégageait du Mini-Album : pas assez consensuel. Argument que je peux tout à fait comprendre mais qui en réalité ne m’a que davantage conforté dans l’idée que je partais sur la bonne voie.
Union Street: Dans des textes, tu te fais souvent appeler Noble Espiiem. Qu’est ce que cela représente pour toi?
Espiiem: Un surnom qui m’a été donné par mes amis. Au départ c’est lié à cette façon de rapper qui m’est propre, assez posée qui pourrait paraître distante, avec des intonations particulières. J’ai trouvé le surnom beau et il est resté. Aujourd’hui ça va plus loin que le strict domaine musical, plusieurs proches s’approprient à leur tour cet alias. Noble représente un état d’esprit que nous partageons, une façon de vivre indépendante et disciplinée. Je pourrais en parler longuement, vu le grand nombre de choses que le terme m’évoque mais pour le moment restons-en là dessus. Cultivons nos propres titres de noblesse.
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Cultivons nos propres titres de noblesse.
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Union Street: Qu’est ce qui t’as vraiment influencé dans ta musique, dans tes textes?
Espiiem: Comme je le disais plus tôt, j’ai été naturellement influencé par ce qu’écoutais mes parents. Tout le travail d’apprentissage et d’ouverture qu’a pu faire mon Père sur les différents styles de musique m’a été très bénéfique. Ma découverte du Hip Hop s’est faite au collège, s’est densifiée au lycée et cette culture Hip Hop ne m’a pas quitté jusqu’aujourd’hui. Ces milliers de morceaux écoutés ont permis de bâtir mon univers. Certains grands personnages de films ont su m’inspirer également. J’apprécie particulièrement ces rôles de solitaires qui doivent faire face à une rencontre imprévue, LA rencontre chamboulant totalement leur monde cadré et codé. Taxi Driver, Léon, Tchao Pantin et Ghost Dog ont tous ce trait commun.
Union Street: Un mot pour la fin?
Espiiem: J’espère que ce projet vous plaira et que vous parviendrez à monter en Haute Voltige en écoutant ce Mini-Album !
telecharger le projet ici
Merci à Mpc Prod
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