Publié le 04 mai 2008 par Untel
La littérature de l’ennui, la littérature patronale, le traitement des rotations sur soi-même de l’esprit bourgeois, pas de lutte de combat mais le récit de soi, immobile devant son écran. Ça donne le tournis, ça file la gerbe. Evoquer comme exemple la mode du recyclage du langage technique de l’entreprise, mélange douteux de formalisme et de pure vulgarité, ou celle de la pure transcription de la prose quotidienne, comme si on avait oublié qu’il n’y avait pas de sens à trouver là. Il faudrait commencer par écrire une épopée, une iliade, un récit de combat, dont la scène pourrait très bien se trouver dans un immeuble urbain pourquoi pas, ce n’est pas la plaine qui fait la bataille (ça veut dire quelque chose ça ?), tient on se retrouve dans le combat du vieux H., se confronter à la mort pour s’assurer de sa liberté. On va voir occuper le terrain les suppôts du patronat, il faut se tenir prêt pour le grand combat qui verra s’affronter le bien contre le mal, direct comme ça, un truc qui fait du bruit, un récit exploitant le mythe manichéen des origines, des forces cosmiques, le sexe, la bataille, les grands discours qui engagent le sort du monde, de l’humanité. Mais après on va nous dire qu’on essaie seulement de tromper notre ennui des petits bourgeois qu’on est devenus petit à petit, maladie insidieuse, on nous décrira comme une horde de bourgeois terroristes comme on l’a déjà fait. Rien a foutre des efforts pour nous décourager. Il faudra assurer la garde sur le front de la littérature et sur celui de l’existence, et pas se laisser bouffer par les tentatives de déstabilisation de l’ennemi qui, un coup, voudra frapper le texte et, un autre, le type qui l’a écrit. On ne peut pas leur laisser le terrain et on verra ce qu’on vaut dans la confrontation avec ces hypnotiseurs contents de soi, se battre contre les lecteurs ou prétendus tels, qui laissent aller leur prose de bazar sur des blogs de pacotille. Réécrire ça sans, à aucun moment, donner l’impression de verser dans ce vilain penchant de l’autocritique qui ne tire jamais les conclusions de ses contradictions.