Kalho - Rivera, le divorce impossible, exposition à l'Orangerie

Publié le 11 octobre 2013 par Mpbernet

11 octobre 2013

Cette exposition consacrée à Frida Kahlo (1907-1954) et Diego Rivera (1886-1957) met en valeur à la fois le classicisme et l’esprit révolutionnaire de ce couple mythique de l’art du XXème siècle.

Diego Rivera, c’était jusqu'ici pour moi, évidemment, depuis le film de Julie Taymor où Frida est incarné par Salma Hayek (2002), le pygmalion de Frida.

Cette exposition lui rend un hommage mérité. Un artiste qui suit un parcours aux débuts très académiques, avec le séjour obligé à Paris, la rencontre avec les surréalistes, la période cubiste, l’influence de Giotto qui fera de lui LE muraliste – peintre à fresque – du siècle, la rencontre avec Frida sur le chantier de l'auditorium de l'école où la jeune femme étudie, la passion qui les anime, malgré la différence d’âge (elle 21, lui 42 ans), tour à tour les unit et les sépare. Diego, pourtant si laid, est un bourreau des cœurs. Frida en souffre, mais elle aussi, multiplie les aventures, avec des hommes comme des femmes.

Leur vie dans la Maison Bleue de Coyoacan, où Frida naît et meurt, émaillée de rencontres – en particulier Léon Trotski avec lequel Frida aura une brève et brûlante liaison (mais l'exposition n'en parle pas ...), leurs voyages en France – rencontres avec André Breton, Yves Tanguy, Kandinsky, Picasso - et aux Etats-Unis où malgré son communisme militant et son style exaltant le prolétariat, Diego Rivera travaille et où Frida le suit, très critique envers l’american way of life …

On découvre les grandes fresques historiques et politiques de Diego, ses portraits de Mexicains aussi réalistes que tristes, et, en vis-à-vis mais séparément, les tableaux si personnels de Frida, de plus petit format puisque, souvent, l’artiste peignait depuis son lit de souffrances.

Des autoportraits toujours recommencés, parfois à la manière de la Renaissance, mais surtout une évocation de la douleur. Celle de ses origines, celle d'un crime de sang perpétré sur une femme, macule de tâches rouges, celle de son accident d’autobus à 18 ans, ses multiples opérations, son corset (la colonne brisée), son incapacité à concevoir l’enfant de Diego, sa barre de sourcils en ailes de corbeau, le duvet sombre de sa lèvre supérieure, les costumes traditionnels mexicains … Frida se montre sans concessions vis-à-vis d’elle-même.

Une visite pleine de fraîcheur. Et sans cesse, dans mon oreille, la musique d'Elliott Goldenthal (ici entre Julie Taymor, son épouse et Salma Hayek), compositeur oscarisé du film dont je me souviens très précisément, plus de 10 ans après ...

 

 

 

 

Frida Kahlo et Diego Rivera, l'art en fusion : exposition au Musée national de l'Orangerie, place de la Concorde, de 9 h à 18 h, sauf le mardi, jusqu'au 13 janvier. 10€. Il y a la queue, mieux vaut réserver.