De New- York à Bellefontaine

Publié le 12 octobre 2013 par Aicasc @aica_sc

Jules Marillac
L’Eglise de la Trinité
1934

Surprenante destinée que celle de Jules Marillac, débarqué sur le sol  martiniquais en 1927 comme Paul Gauguin en 1887. Mais alors que Gauguin ne passe que six mois à la Martinique, Jules Marillac y vit jusqu ’à sa mort en 1950 comme Gauguin finit sa vie aux Iles Marquises en 1903.

Marillac cherchait – il comme son prédécesseur à s’enfuir dans les bois, sur une île et vivre là  d’extase, de calme et d’art….dans ce pays merveilleux où il y a à faire pour un artiste ?(1)

D’origine colombienne, Jules Marillac étudie à l’Art Students League aux Etats – Unis, occupe successivement deux ateliers à Greenwich Village, voyage en France, en Espagne, à Cuba. A New – York, il expose à deux reprises à la Belmaison Gallery, la seconde fois aux cotés de Metzinguer, Braque, Diégo Rivera. Le Whitney Club, dont il est membre, présente régulièrement ses œuvres dans son exposition annuelle entre 1923 et 1927, donc juste avant son arrivée à  la Martinique où il choisit de vivre à l’écart du milieu de l’art et où il n’expose d’ailleurs presque jamais : deux accrochages, l’un à l’hôtel Le Lido,  l’autre à l’hôtel de la Paix en plus de vingt ans et une commande pour le Pavillon de la Martinique de l’exposition coloniale de 1931.

Jules Marillac  laisse à la Martinique de nombreuses  gouaches, aquarelles et huiles sur toile, aujourd’hui propriété du Musée départemental : des paysages essentiellement, littoral ou campagne, des bourgs et des églises, des natures mortes.

Jules Marillac
Saint – Pierre, paysage avec usine
vers 1934

Aucune ambition théorique  ne soulève son œuvre, aucune volonté ne s’y affirme de sortir du cercle où les réalistes ont enfermé la peinture ?(2) souligne l’excellente analyse, précise et bien documentée,  de Danielle Bégot, rédigée pour le catalogue de l’exposition, Jules Marillac, un peintre à la Martinique présentée au Musée Départemental en 1990.

Elle y examine les influences stylistiques et les distances des œuvres de Marillac avec celles des fauves, des cubistes ou encore de Gauguin ou de Collazo.

C’est dans la rencontre du peintre et du territoire martiniquais que réside tout l’intérêt de la peinture de Marillac  dont les tableaux demeurent des témoignages irremplaçables sur la Martinique d’avant – guerre.

Jules Marillac
Maison Rose avec un flamboyant
Vers 1930

1)   Gauguin

2)   Bégot Danielle Le peintre et ses doubles- Jules Marillac, un peintre à la Martinique -1990