Comment souscrire une assurance vie à bon escient ?

Publié le 05 mai 2008 par Aurélia Denoual

Mis sur les rails en période d’inflation par des avantages fiscaux importants, l’assurance vie permettait aux épar-gnants de voir gonflé régulièrement le nominal de leur avoir, même si l’essentiel du rendement flatteur des contrats était absorbé par l’inflation.

Une fois la baisse de l’inflation amorcée, le rendement des contrats n’a pas baissé au même rythme grâce aux obligations à taux élevés encore détenues par les assu-reurs.

Par la suite, la réduction des avantages fiscaux et le pré-lèvement des taxes sociales sur les produits financiers des contrats n’ont pas détourné les épargnants de l’assurance vie, bien que le rendement des contrats bais-sait d’année en année.

L’intérêt de l’assurance vie a été relancé par les perspec-tives de gains espérés des d’une nouvelle catégorie de contrats investis en actions et libellés non plus en Francs, puis en Euros, mais en unités de compte.

La coexistence de contrats à progression garantie par l’effet cliquet et de contrats à caractère spéculatif doit conduire, avant toute souscription, à une réflexion appro-fondie des épargnants quand à la finalité de leur effort d’épargne et de les guider en conséquence.

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La souscription d’un contrat d’assurance vie est tradition-nellement une démarche de père de famille basée sur le long terme.

Son objet principal était à l’origine la constitution d’un patrimoine à transmettre à ses héritiers ou à des person-nes que l’assuré souhaite favoriser.

Cependant, l’assuré peut, sauf acceptation par les bénéfi-ciaires désignés, puiser en cas de besoin dans son épar-gne ce qui confère accessoirement à l’assurance vie un caractère d’épargne de précaution.

Depuis l’amorce de la baisse de rendements des régimes de retraite obligatoire, les épargnants seront conduits à puiser dans cette épargne pour conforter, le moment venu, leur revenu de remplacement devenu insuffisant.

Il peut soit transformer le capital accumulé en rente via-gère, soit opérer des prélèvements réguliers dans le ca-dre d’un régime fiscal relativement favorable.

Cependant, il reste à lever la possibilité de blocage des fonds par les bénéficiaires désignés au contrat, dont les droits ne devront s’exercer qu’au décès de l’assuré.

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La création des contrats dont les fonds sont placés en valeurs mobilières, dont des actions côtés en bourse, confère à l’assurance vie un caractère spéculatif.

Elle a donné naissance, à une nouvelle catégorie d’assurés qui souhaitent spéculer en bourse tout en bé-néficiant des avantages fiscaux de l’assurance vie.

Ils disposent de contrats facilitant les arbitrages, conçus spécialement à cet effet, mais nécessitant des mises de fonds très importantes.

Les assurés traditionnels peuvent également souscrire ce type de contrats, libellés en unités de compte en sachant que c’est eux qui supportent le risque des variations de cours et non pas les assureurs.

Ils ont le choix entre plusieurs degrés d’exposition au risque, à mesurer attentivement.

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Le niveau des droits d’entrée et des frais de gestion an-nuels restent un critère important du choix du contrat à souscrire.

Les contrats en unités de compte comportent des frais d’arbitrage à payer en cas de changement de supports, à ne pas négliger.

Attention aux taux garantis qui ne le sont, généralement, que pour la première année.