La linguistique avec Saussure (exposé sur F.de Saussure

Publié le 24 juillet 2013 par Dadasou

: " Point de linguistes, point d'anthropologues, pas de psychanalystes importants qui, d'une façon ou d'une autre, ne s'y réfère. Ceux même qui le jugent " dépassé " utilisent dans leurs propres recherches une problématique qui lui doit beaucoup, disent les Rivière et Danchin".

Toute la linguistique moderne obéit aux fondements saussuriens (...) dit Kristeva

.

Son oeuvre : le groupe de linguistique générale (CLG) , est l'une des références essentielles et incontournables pour toute recherche en linguistique. On parle sans cesse de signifiant et signifié de langue et parole, puis on attribue à Saussure les débuts du structuralisme et de la sémiologie.

Il convient, pour mieux comprendre l'oeuvre de Saussure, de regarder de près les différentes écoles de linguistique qui existait avant lui, entre le 18e et le XIXe siècle. Aussi, il vaudrait mieux étudier les rapports entre l'oeuvre de Saussure et les approches contemporaines pour essayer de comprendre dans quel sens se Saussure était " homme de son époque " et en quelle mesure il était le précurseur de la linguistique moderne.

1. Quelques éléments historiques et biographiques

La linguistique avant Saussure

Pendant le XVIIe siècle les études et les travaux sur la langue française étaient étroitement liés aux études de la grammaire. Il fallait mettre en place un système grammatical qui soit fidèle à la structure propre du français. C'est en 1660 peut paraître court traité de grammaire sous le nom de grammaire de Port-Royal. Ses deux auteurs, Antoine Arnauld et Claude Lancelot étaient des solitaires de la célèbre abbaye de Port-Royal.

C'est une grammaire générale et raisonnée contenant les fondements de l'art de parler, cette grammaire contient : " plusieurs remarques sur la langue française ".

Jean-Claude Chevalier écrit : " avant eux, on insérait des analystes de sens dans des cadres formels, avec eux, le sens devient premier et l'étude des relations logiques prévaut sur celle des formes ". A. Arnault écrit au début de sa grammaire : " on ne peut bien comprendre les difficultés sortes de signification qui sont enfermées dans les mots qui n'ont ait bien compris auparavant ce qui se passe dans nous pensées, puisque les mots n'ont été inventés que pour les faire connaître. "

Donc, pour les grammairiens de Port-Royal, la langue ne fait que refléter la pensée pour l'exprimer à faire connaître c'est pour cela qu'on parle de grammaire volontariste, tout en supposant que : analyser la langue suppose le recours aux critères définis par la logique (ce n'est pas par hasard que Port-Royal publie simultanément une logique). La langue est un être de raison. Les encyclopédistes du XVIIIe siècle vont reprendre l'affirmation. L'affirmation de Jean-Claude chevalet dira à leur propos : " le langage est pris pour un miroir de la pensée, dont on reconnaîtra, tout au plus, qu'il est parfois imparfait ".

De nombreux horizons s'ouvrent par ailleurs sur un problème qui passionnera tout le XVIIIe siècle : l'origine des langues.

Entre les grammairiens de Port-Royal et les encyclopédistes se situent, 1625 à 1660, le règne des " grammairiens de salon ", leur chef de file est Vaugelas. Lui et ses fidèles portent pour une langue française " correcte ". Cette démarche consiste alors à s'en remettre à l'usage et au bon sens. Il s'agit simultanément de légiférer et de briller, et la grammaire devient un catalogue de fautes.

Cette grammaire normative se définit comme un ensemble de règles prescriptives : " la grammaire prise en ce sens définit un état de langue considéré comme correct en vertu d'une norme établie par les théoriciens ou acceptée par l'usage. "

Une grammaire minutieuse et contraignante appelée aussi : grammaire de " bon usage ".

Pendant la première moitié du XIXe siècle, la linguistique, comme d'autres disciplines, se résumait à un travail de reconstruction et de classification à partir des faits connus. Suscités par la découverte du sanscrit (langue sacrée de l'Inde ancienne), les comparatistes essaient avant tout d'établir des correspondances entre langues à travers le processus de comparaisons. Ils partent de l'idée qu'il y a entre les langues, non seulement des ressemblances, mais une parenté. Parmi les comparatistes : Bopp (1791-1867) est considéré comme le fondateur de ce mouvement, puis Grimm qui déclarait que les " lois phonétiques " avaient validité universelle, en dépit de quelques exceptions.

Humboldt préconisait quant à lui, que chaque langue reflétait la mentalité de la race qui la parlait.

Schleicher disait que les langues avaient un développement comparable à celui des organismes vivants. D'après lui, chaque famille linguistique passe successivement par trois étapes : naissance, apogée et décadence.

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, un groupe de linguistes, les New-grammairiens, ont tenté d'introduire dans la linguistique historique une méthodologie explicative.