Critique Ciné : La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2

Publié le 14 octobre 2013 par Delromainzika @cabreakingnews

La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2 // De Abdellatif Kechiche. Avec Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos et Salim Kechiouche.


La Vie d'Adèle est un film décrié. Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos, récompensées de la Palme d'interprétation féminine, ont toutes les deux parlé des méthodes de Kechiche et des terribles conditions de tournage (10 heures pour tourner une scène de sexe par exemple). Puis une fois le film sorti, certains ont critiqué le film en parlant de sexisme. Je ne peux pas vraiment juger cette partie de l'histoire étant donné que je ne suis pas une femme mais je pense sincèrement que La Vie d'Adèle n'a rien de sexiste. Kechiche parvient à capturer l'essence même de l'innocence et du premier amour au travers d'un film authentique et touchant. Dès le début le film m'a hypnotisé avec son authenticité. Disons que dès le début on ne voit pas Adèle le personnage mais Adèle la femme derrière le personne. J'aime beaucoup Adèle, c'est une fille qui a un charme. Elle permet au film d'être réellement envoûtant. On vit à travers sa première déception avec un garçon (j'ai eu beaucoup de mal pour Thomas d'ailleurs, mais il n'y est pour rien), sa première histoire d'amour et sa première rupture. Je me suis aussi un peu retrouvé dans cette histoire d'amour.
À 15 ans, Adèle ne se pose pas de question : une fille, ça sort avec des garçons. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir le désir et lui permettra de s’affirmer en tant que femme et adulte. Face au regard des autres Adèle grandit, se cherche, se perd, se trouve...
Je ne suis pas une femme, mais le premier amour, on le vit souvent un peu de la même façon, surtout la rupture. Kechiche divise son récit en deux parties. L'histoire d'amour et la fougue des débuts et la fin de l'histoire d'amour et la rupture. Le fait que La Vie d'Adèle dure trois heures me faisait peur et puis finalement pas du tout, les trois heures passent comme une lettre à la poste, sans que l'on ne s'en rende compte. Je suis passé par tous les états, du rire aux larmes. C'est un film tellement riche. L'histoire est pourtant simple mais c'est tout ce qu'il se passe dans cette histoire, les petits détails qui donnent à La Vie d'Adèle cette magnificence. Ce film est presque intemporel. Il nous raconte une histoire qui parle à tout le monde. Tout le monde a déjà eu un premier amour. Alors certes, La Vie d'Adèle prend le partie de nous raconter une histoire lesbienne. Certains pourraient y voir l'opportunité pour Kechiche d'évacuer ses fantasmes à l'écran. Les scènes de sexe particulièrement explicites, à la limite de la pornographie (sa première fois avec un garçon et le sexe en érection du garçon ou encore les scènes entre Adèle et Emma) pourraient être mal perçues.
Mais je n'ai pas été mal à l'aise. Ca m'a juste surpris que l'on nous montre ces scènes de façon aussi vicieuse finalement car le spectateur a presque l'impression de participer au film. Alors oui, La Vie d'Adèle mérite amplement sa Palme d'Or. On ressort de La Vie d'Adèle les yeux pétillants. J'étais pourtant réticent. J'avais envie de haïr Kechiche pour ce qu'il a fait subir à ces actrices sur le tournage mais le rendu est si beau que je n'ai pas envie de totalement le haïr. Je ne regrette pas du tout d'être aller voir ce film. Adèle Exarchopoulos illumine cette histoire de son naturel. Elle reste elle même, parle comme si c'était elle et finalement, le film en ressort grandi. Une fois le film terminé on a presque envie d'avoir un troisième chapitre afin de découvrir ce que Adèle peut encore nous dire. Pas nécessairement de son histoire avec Emma (qui au fond n'est qu'un passage de la vie de ce personnage) mais voir comment cette femme va pouvoir devenir heureuse alors qu'elle l'a été quand elle était avec Emma et qu'elle devient ce qu'elle détestait (la prof de français qu'elle n'aimait pas au lycée, quelqu'un qui n'est plus aussi motivé qu'auparavant, etc.).
Note : 10/10. En bref, c'est beau, naturel et touchant. Kechiche capture avec son film l'essence de l'innocence et du premier amour.