L'alcoolisme a tué 49 000 français en 2009, dont 2/3 d'hommes et ¼ de moins de 34 ans | Medscape France

Publié le 16 octobre 2013 par Mouze
L'alcoolisme a tué 49 000 français en 2009, dont 2/3 d'hommes et ¼ de moins de 34 ans | Medscape France:
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Les Français boivent trop et en payent le prix fort
Auteur : Aude Lecrubier
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5 mars 2013
Villejuif, France—Les français boivent trop et ils en payent le prix fort. D'après une étude épidémiologique réalisée par Sylvie Guérin et coll. (Service de biostatistique et d'épidémiologie, Institut Gustave Roussy, IGR, Villejuif, France), en 2009, l'alcool aurait tué 49 000 personnes dans l'hexagone dont un tiers d'homme et un quart de personnes de moins de 34 ans [1].
L'étude publiée dans l'European Journal of Public Health a évalué la mortalité associée à l'alcool en France en fonction du sexe, de l'âge et du niveau de consommation pour l'année 2009. La prévalence de la consommation d'alcool a été estimée en fonction de données épidémiologiques et de ventes. Pour chaque cause de mortalité, le risque relatif de mortalité en fonction de la consommation d'alcool a été obtenu à partir d'une méta-analyse des données recueillies.
Une consommation d'alcool en baisse mais toujours importante
D'après les estimations de l'équipe de l'IGR, pour l'ensemble de la population d'au moins 15 ans, la consommation moyenne d'alcool est de 27 grammes par jour, ce qui correspond à 2,7 verres d'alcool de bistrot par jour. Si la consommation d'alcool a diminué de moitié depuis un demi siècle, elle est relativement stable depuis quelques années. Elle était de 33 g d'alcool pur/j et par adulte en 1994, de 30g/j en 2002-2003, de 27g/j en 2009, de 26,6g/j en 2010, et de 27,3g/j en 2011.
Ces données vont dans le sens de celles rapportées par le Haut Conseil de la Santé Publique, il y a tout juste un an, qui classent la France à la 4ème position des pays européens les plus consommateurs d'alcool, derrière l'Estonie, la République Tchèque et l'Irlande.
Rappelons que : 10 g d'alcool pur = Un ballon de vin à 12,5°(10 cl) = Un demi de bière à 5° (25 cl) = Un verre d'apéritif à 20° (6 cl) = Un verre d'alcool fort à 40° (3cl).
Les hommes et les jeunes payent le plus lourd tribu
Globalement, l'alcool a tué 36 500 hommes en France en 2009 ce qui correspond à 13% de la mortalité masculine totale et 12 500 femmes : 5 % de la mortalité féminine totale, soit trois fois plus de décès chez les hommes que chez les femmes. Ce taux est supérieur à ceux observés chez les hommes suisses (5%), italiens (3%) et danois (1%). Il en va de même pour la mortalité féminine due à l'alcool qui est plus élevée en France qu'en Italie (2%) ou au Danemark (1%).
Ces données confirment celles rapportées par le Haut Conseil de la Santé Publique, à savoir : un niveau de mortalité liée à l'alcool en France légèrement supérieur à la moyenne européenne et une forte disparité entre les sexes avec un nombre de décès de 2,9 fois plus élevé chez les français que chez les françaises en 2008.
En tout, les auteurs de l'étude de l'IGR estiment à 49 000 le nombre de victimes dont 15 000 décès par cancer, 12 000 décès par maladies cardiovasculaires, 8000 décès par maladies digestives (cirrhoses...), 8000 dus à d'autres causes (accidents…) et 3000 décès associés à des troubles mentaux ou comportementaux.
Les jeunes sont particulièrement touchés. L'alcool est responsable de 22% des décès chez les 15 à 34 ans et de 18% des décès chez les 35 à 64 ans. Après 65 ans, il est responsable de 7 % des décès.
Enfin, l'alcool est toxique même à faible dose, même en tenant compte de ses effets protecteurs, vasculaires en particulier.
L'étude montre notamment qu'une consommation de 13 g/j (1,5 verres de vin/j) serait associée à 1100 morts en 2009.
« L'alcool est responsable d'une grande part de décès prématurés. Ces résultats soulignent l'importance des politiques de santé publique pour réduire la consommation d'alcool en France », concluent les auteurs.
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