Le cuirassé Potemkine (Bronenosets Potyomkin)

Publié le 18 octobre 2013 par Cinephileamateur
De : Sergei Mikhailovich Eisenstein et Grigori Aleksandrov.
Avec : Alexandre Antonov, Vladimir Barsky, Grigori Aleksandrov, Mikhail Gomorov, Ivan Bobrov, Beatrice Vitoldi, Aleksandr Levshin, N. Poltavseva, Julia Eisenstein, Prokopenko, Aleksandr Antonov...
Genre : Drame - Historique.
Origine : Russie.
Durée : 1 heure 12.
Date de sortie : 12 novembre 1926.
Synopsis : En janvier 1905, éclate la première révolution russe, suivie le 14 juin de la révolte des marins du "Potemkine". Ce qui au départ s'annonçait comme une petite protestation d'un équipage lassé et furieux de n'avoir à manger que de la viande pourrie a dégénéré en une véritable insurrection dans le port d'Odessa.
Bande annonce française
"Nous sommes maîtres de notre lendemain."


On va pas se mentir, avant de commencer mon visionnage du film "Le cuirassée Potemkine", j'avais quelques craintes. Je savais que c'était un classique qui à marqué l'Histoire du cinéma mais bien que possédant le dvd de ce long métrage depuis un certain temps, je ne l'avais jamais vu de peur de m'ennuyer et de ne pas réussir à rentrer dans ce genre de film que je ne suis pas habitué à voir en temps normal. Prenant mon courage à deux mains, j'ai tout de même réussi à enfin mettre mon dvd dans le lecteur.
Et je ne regrette pas d'avoir enfin pu le visionner. Je vais être honnête, ce genre de film est loin d'être ce que je préfère. Le fait de ne pas avoir les connaissances historiques pour mieux l'apprécier et le fait qu'il n'y à aucun dialogues prononcés font que ce n'est sans doute pas le genre de film que je reverrais tout les jours mais force est de constater malgré tout que j'ai été pris par cette histoire. Avoir les connaissances historiques nécessaires pour ce film sont un vrai plus je pense pour l'apprécier mais fort heureusement, le scénario écrit par Sergei Mikhailovich Eisenstein, Nina Agadzhanova et Nikolai Aseyev est accessible et fait qu'on est jamais perdus.
Tant mieux d'ailleurs car ça nous permet de rester captiver par le sujet qu'il traite et j'ai beaucoup aimé cette évolution dans cette histoire qui part d'une simple mutinerie à propos d'un bortsch et fini par une vraie révolution et une libération d'un peuple qui se rebelle pour sa liberté. Le fait que les dialogues ne soit pas prononcés mais écrit (du à l'époque du film) apporte aussi une certaine force à cette histoire car du coup, on ne s’embarrasse pas de détails, de futilités. On va à l'essentiel tandis que le spectateurs est amenés à plus se concentrer sur le jeu des acteurs et la beauté de la mise en scène.
Les acteurs sont justement très bon je trouve. Composé de pas mal de figurants et d'acteurs amateurs, ce casting m'as en tout cas convaincu. J'avais déjà pu voir ce genre de film sans paroles entendu mais revivre ce genre d'expérience fut vraiment très plaisant et encore plus ici où les traits marqués des visages et la gestuelle des comédiens prends une toute autre ampleur. Pas besoin de mots alors, on sens la dureté du sujet à travers ses corps marqués par la vie, ses regards sombres qui nous plonge dans une Histoire peu glorieuse mais aussi ses autres regards pleins d'espoir qui nous démontre la force d'un peuple lorsqu'il est uni.
La prestation de ses différents comédiens m'a vraiment beaucoup plu. Il y à bien sûr une certaine exagération parfois dans les mouvements (typique pour l'époque) qui accentue la force des propos que l'on entends pas mais que l'on devine et tout ceci donne un côté très théâtral au jeu que j'ai bien apprécié aussi. Après, il n'y à pas vraiment d'acteur qui sort du lot à mes yeux mais c'est pas plus mal car justement ça m'as permis de ressentir encore un peu plus cette union entre tous ses protagonistes qui se battent juste pour avoir la liberté d'exister.
Premier film que je vois de Sergei Mikhailovich Eisenstein (co-réalisé par Grigori Aleksandrov), je ne suis en tout cas pas du tout surpris que cette œuvre figure dans les livres d'Histoire du cinéma. Il y à une vraie maitrise de son sujet et une exploitation de l'art cinématographique qui est parfaite. De nombreux plans restent mémorable à l'image du cuirassée qui s'apprête à tirer vers la fin ou encore de cette mythique scène du landau descendant les escaliers qui à fait depuis office de références (le plus marquant hommage de cette scène étant celle des "Incorruptibles" de Brian De Palma). Bien que dénué de paroles, la mise en scène nous permet de rester captivé et pris par cette histoire.
Le montage en plusieurs partie est très bons aussi je trouve et le fait qu'au final sa durée soit assez courte reste une bonne chose car du coup on évite l'ennui où le côté rébarbatif. Vraiment, j'ai été très surpris de trouver ce film aussi prenant de bout en bout. Les décors sont eux aussi très bien exploités et mis en valeur avec un noir et blanc qui fait magistralement ressortir les moindres détails. Quant à la bande originale, la musique signée Edmund Meisel nous offre un grand ballet digne d'un opéra qui accentue là encore le côté théâtrale de l’œuvre et qui accompagne très bien ce film. Là encore, j'ai été très surpris de voir que la musique n'était pas aussi lourde que je le croyais et qu'elle accompagnais totalement le récit comme un personnage à part entière.
Pour résumer, je ne suis pas le mieux placé pour analyser "Le cuirassé Potemkine" mais cette œuvre majeure du septième art vaut vraiment la peine d'être découverte. Mes craintes se sont vite envolés et j'ai beaucoup aimé ce film passionnant et intéressant qui à continuer de me travailler même après ma projection. Encore une fois, c'est pas pour autant que je me le rematerais tout les jours mais pour un cinéphile il vaut le détour, nous amène à réfléchir sur le pouvoir du peuple et se regarde vraiment très facilement en étant plus accessible que ce que je pensais.Possédant aussi "Que Viva Mexico!" de Sergei Mikhailovich Eisenstein en dvd, je continuerais peut être à approfondir mes connaissances sur ce cinéaste qui avec ce film à su éveiller ma curiosité. Un film à voir.