Pour l'ancien gardien du temple rouge, "avant 1968, toute négociation était bloquée. Aujourd'hui, ce qu'on appelle le dialogue social se termine souvent par des mesures autoritaires sans véritables négociations". Spectateur attentif et actif de notre société, le vif octogénaire considère que "la colère s'accroit car le Président explique aux Français qu'il va persévérer dans l'erreur".
Lucide sur l'état de santé du syndicalisme, celui qui dirigea pendant 15 ans (1967-1982) la machine cégétiste appelle ses héritiers à "œuvrer au rassemblement pour se hisser au-dessus des vieux clivages".
Signe annonciateur (ou pas) d'un printemps social agité, les chefs de file de la CGT et de la CFDT, Bernard Thibault et François Chérèque, ont défilé côte-à-côte au cours de la traditionnelle manifestation du 1er mai. Pas sûr pourtant que les deux hommes aient téléphoné à l'honorable camarade Séguy pour lui demander la recette d'une grêve générale de 10 millions de personnes.
Herwin Bere