Mission code « barre » avec les Fralib

Publié le 18 octobre 2013 par Thierry Gil @daubagnealalune

Le Comité national de soutien et de lutte aux Fralib organise samedi 7 décembre une journée nationale de boycott des marques du groupe Unilever.

Fralib contre Unilever c’est un peu le combat de David contre Goliath. Il y a trois ans, la multinationale annonçait son projet de fermeture du site de production de thés de Gémenos. Son objectif : délocaliser la production de la marque Éléphant en Pologne, pourtant exclusivement vendue en France, et exploiter une main-d’œuvre sous-payée afin d’augmenter les dividendes de ses actionnaires. Les salariés l’ont bien compris qui luttent depuis trois ans pour le maintien de l’activité et des emplois à Gémenos. Mieux, ils portent un projet alternatif consistant au redémarrage de l’entreprise en SCOP (Société Coopérative et Participative) avec la volonté de respecter l’environnement, les consommateurs et de développer les productions locales et nationales. Il prévoit de revenir à une aromatisation naturelle, un approvisionnement en produits issus des filières courtes auprès des producteurs ou groupements de producteurs locaux, de recréer des partenariats permanents avec les producteurs en Provence. Leur combat est de recréer toute la chaîne d’approvisionnement et de commercialisation au plus près des consommateurs, qu’Unilever a démantelée dans les années 2000.

Ce projet alternatif se heurte à la décision de la multinationale d’étouffer le combat des Fralib en ne cédant pas la marque Éléphant et les volumes de production qui permettraient une véritable relance de l’activité. En effet, la réussite d’un projet d’entreprise comme celui des Fralib serait autant emblématique d’alternatives possibles et fiables à la désindustrialisation… que compromettante pour les gourous de l’économie libérale qui ne jurent que par la « concurrence libre et non faussée » qui revient en fait à imposer partout la seule logique du profit privé.

2 milliards de personnes achètent chaque jour un produit Unilever

En dépit des décisions de justice qui ont annulé à trois reprises les Plans de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) présentés par la direction et les licenciements à la clef, le groupe Unilever a cessé de payer les salaires depuis le 1er avril 2013 et refuse de prendre sa responsabilité économique et sociale envers la nation pour lancer le démarrage de la Scop et pérenniser son activité.

En outre, les salariés attendent toujours que la direction applique la décision de justice rendue le 28 février par la cour d’appel d’Aix-en-Provence qui avait annulé le 3ème PSE, et de fait les 182 licenciements prévus, et demandé la mise en place d’un 4ème PSE.

En appelant à une journée nationale de boycott des produits de grande consommation appartenant au groupe Unilever et facilement identifiable à leur logo, les salariés veulent faire la démonstration, avec le soutien des consommateurs, qu’ils ne baissent pas pavillon face à une multinationale qui se fiche des décisions de justice autant que de l’avenir de ses salariés.

Thierry Gil

Les marques Unilever en France : ALSA / AMORA / AXE / BEN & JERRY’S / BRUT / BUHLER / CAJOLINE / CARTE D’OR / CIF / CORNETTO / DOMESTOS / DOVE / ELEPHANT / FRUIT D’OR / KNORR / LIPTON / MAGNUM / MAILLE / MAÏZENA / MIKO / MONSAVON / OMO / PERSIL / PLANTA FIN / REXONA / SIGNAL / SKIP / SUN / TIMOTEI / TONI & GUY / UNILEVER FOOOD SOLUTIONS / VIENNETTA / WILLIAMS