Notre rapport au recyclage.

Publié le 24 octobre 2013 par Adoptez Une Ordure! @Adoptez1Ordure

Selon une étude récente menée aux Etats Unis par Rémi Trudel et Jennifer Argo , tous deux professeurs de marketing à l’université de Boston pour le premier et celle d’Alberta pour la seconde, il semblerait que notre comportement en matière de tri sélectif soit largement influencé par l’état de l’objet à recycler.

Nous produisons plus de 2 billions de tonnes de déchets par an et la nécessité de trier et recycler nos déchets est aujourd’hui rentrée dans nos mœurs pour sauvegarder notre environnement et aussi pour économiser ainsi les matières premières et les énergies. Plastique, papier, métal, verre, caoutchouc, textile….la liste de tout ce que l’on peut recycler est longue . Et sans la participation volontaire du consommateur, ce tri serait certainement plus ardu, plus compliqué.

Rémi Trudel et Jennifer Argo ont étudié le comportement des consommateurs face au recyclage. Suite à une petite expérience menée auprès de volontaires ,Trudel avait déjà constaté certains comportements qui l’avaient intrigué .Il est alors allé inspecter le contenu des poubelles de ces collègues de l’université. Pour confirmer ses premières impressions il a reconduit l’expérience en s’associant avec Jennifer Argo .

Ils ont donné des feuilles de papier à deux échantillons de population. On a demandé à un seul des deux groupes de découper les feuilles en morceaux. On a demandé ensuite aux deux groupes de jeter le papier, ils avaient le choix entre une simple poubelle et une poubelle de tri sélectif. L’expérience a confirmé ce que Trudel avait pré-senti. Ils ont renouvelé l’expérience avec des canettes aluminium, on a distribué des canettes normales aux uns et des canettes abîmées aux autres, et là aussi les canettes intactes sont allées au tri sélectif alors que celles qui étaient déformées ou cabossées, ont atterri dans l’autre poubelle.

Il semblerait donc que les consommateurs aient des préjugés sur l’utilité de recycler des matières si elles ne sont pas conformes à leurs critères esthétiques . Ainsi, il apparaît donc qu’ils soient moins susceptibles de recycler les objets lorsqu'ils sont abîmés, bousillés amochés ou esquintés. Cette étude qui relève de l’heuristique, science qui analyse la découverte de faits, a le mérite d’apporter un nouvel éclairage sur nos comportements face au recyclage . Une étude intéressante car si on réussit à sensibiliser les consommateurs sur ce « délit de faciès », on pourra envisager des volumes de matières recyclables encore plus conséquents, une plus grande économie de nos ressources, une empreinte carbone moindre...Le défi du recyclage est donc en grande partie de sensibiliser les consommateurs et leur faire comprendre que si l’intégrité des objets jetés est compromise, cela ne constitue pas un frein à leur recyclage .

Et vous?

Comment réagissez-vous, est-ce que vous aussi, vous vous rendez coupable de délit de recyclage partial?

Personnellement, je plier les cartons, compacte les bouteilles plastique, les canettes aluminium pour en déposer plus dans mon container de tri sélectif.