Je participe à un concours sur le blog d'un groupe de filles que j'aime beaucoup.
Il s'agit du blog ''Des histoires de survie'' et ça parle de justice sociale et d'autres sujets que j'aime défendre et aborder.
Pour le concours, il faut parler d'une ressource communautaire qu'on connait, je le fais donc ici, parce que tant qu'à participer, aussi bien aider leur blog à se faire connaître! Avec le temps, même si je n'écris plus, la quantité de visite sur mon blog à moi est constante et assez élevé :) Merci!
J'ai travaillé, il y a déjà presque dix ans (!!??), à La maison d'hébergement dépannage de Valleyfield.
Cette ressource accueillait, à l'époque,jusqu'à 21 usagers n'ayant pas d'endroits ou loger, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai cessé d'y travailler, avec un enfant ça allait, avec deux c'était ridicule.
Nous avions des horaires plus anarchiques que la plus nouvelles des infirmières et étions payé, en 2005, 13$ de l'heure. Nous n'avions pour outil que notre jugement, nos expériences professionnelles et expériences personnelles, ainsi que quelques cahiers. Une ou deux formations par année, ainsi qu'une réunion par semaine nous permettaient d'être à jour dans ce domaine ou encore aujourd'hui, la clientèle est vaste et diversifiée... la plupart des intervenants étaient passionnés et profondément motivés à aider réellement les usagers, plus qu'en leurs offrant un simple lit. Des programmes d'insertions étaient en branle, une maison pour les usagers ayant besoin d'aide plus longtemps venait d'ouvrir et des partenariats avec d'autres organismes du coin existaient.
Malgré ma passion et ma volonté, j'ai cessé d'y travailler en me promettant de recommencer quand les enfants seraient grand, or, avec le recul, je ne sais pas si j'y arriverais encore.
Annoncer à un homme profondément dépressif et fatigué que je ne ''peux'' le recevoir à cause du manque de place, alors qu'il fait moins quarante dehors, je n'y arriverais plus.
Accueillir une femme qui arrive d'Ontario et qui a échappé à des hommes ayant voulu l'exploiter sexuellement après l'avoir séquestré une semaine, mais que l'hôpital ne ''peut'' aider à cause d'un détail administratif, ça me rendrait malade...
Accompagner un homme qui délire et qui va sans aucune doute faire du mal à quelqu'un dans les prochaines heures à l'hôpital, et me faire retourner car ''il ne semble pas vouloir s'aider'' (!!!!!!!!!!!!!!!!!!!), déjà à l'époque, ça me rendait agressive...
Bref, il faut choisir ses batailles et pour vaincre l'itinérance, je suis meilleure en dehors du terrain.
Malgré ça, je reconnais, soutiens et encouragerai toujours les ressources qui accueillent les plus démunis, sans les juger, sans les étiqueter, sans les craindre (sauf si raison il y a...) et avec ouverture, et je soutiendrai toujours le milieu communautaire.
Le milieu communautaire correspond, selon moi, à la ligne de front lors d'une lutte armée ou à une salle d'urgence en plein séisme, quand le public ne répond pas, que l'aide n'arrive pas et que les humains sont aux plus mal, il y a presque toujours une ressource pouvant les aider. Une ressource qui d'une année à l'autre ne sait pas toujours si elle subsistera, si le gouvernement la considérera à sa juste valeur, si pour une subvention il faudra se battre...
Le milieu communautaire est paradoxal. Dur et beau à la fois, nécessaire mais sous financé, pleins d'espoir malgré tant d'histoires désespérantes...
Être travailleur du milieu communautaire, c'est une vocation, si bien que près de la moitié de ceux qui font fonctionner les ressources le font de façon bénévole ou dans des conditions de travail indécentes, si bien que malgré le taux plus qu'alarmant d'épuisement professionnel, on s'y accroche et on veut en faire partie. C'est l'histoire d'une vie, qui en sert plusieurs. C'est une belle histoire, d'entraide, de générosité et surtout, de solidarité.
Voila, c'est fait, j'ai participé!
Si vous voulez aussi le faire, je vous invite à visiter le blog DES HISTOIRES DE SURVIE, à la date d'aujourd'hui, ou de le suivre sur facebook.