L'HORLOGE génomique qui mesure l'âge de chacun de nos organes – Genome Biology

Publié le 25 octobre 2013 par Santelog @santelog

L’horloge biologique, objet ces dernières années de toutes les recherches, car elle sous-tend notre vieillissement comme notre équilibre métabolique et psychique. L’horloge génomique, qui vient d’être développée par ces chercheurs de l’Université de Californie-Los Angeles (UCLA) peut permettre de mesurer l’âge de la plupart des tissus humains et donc d’estimer le risque de vieillissement ou de cancer de chacun de nos organes. Ce sont 353 marqueurs qui viennent d’être identifiés dans notre génome qui changent avec l’âge et qui présents dans tout le corps permettent désormais de définir cette nouvelle horloge «  génomique  ». Des conclusions, publiées dans la revue Genome Biology, qui apportent aussi de précieuses informations sur ​​les cellules souches ou le cancer.

Tout le monde vieillit, mais pourquoi ? Cette horloge biologique présente dans notre génome pourrait contribuer à répondre encore mieux à la question et peut-être même apporter de nouvelles pistes pour ralentir le processus du vieillissement. C’est une «  pièce d’horlogerie interne  », écrivent les auteurs, capable de mesurer avec précision l’âge de différents organes, tissus et types cellulaires humains. C’est donc un repère objectif pour les chercheurs, pour mesurer le vieillissement, ajoute Steve Horvath, professeur de génétique humaine à UCLA : « Mon objectif en inventant cette horloge est d’aider les scientifiques à améliorer leur compréhension de ce qui accélère et ralentit le processus du vieillissement humain  ».

Le chercheur a centré ses travaux sur la méthylation, un processus naturel qui modifie chimiquement l’ADN et passé au crible des dizaines de données déjà recueillies par les chercheurs sur la méthylation dans près de 8.000 échantillons de 51 types de tissus humains sains et cancéreux. Il identifie ainsi 353 marqueurs qui changent avec l’âge et sont présents dans tout le corps et qui vont définir cette horloge. Et lorsqu’il teste «  son  » horloge sur des tissus, en comparant l’âge biologique à l’âge chronologique, il est même surpris par la précision du résultat.

Et le cancer ? Le chercheur constate aussi, avec cette horloge, que certaines parties du corps vont vieillir plus rapidement, comme le tissu mammaire d’une femme qui vieillit plus vite que le reste du corps. Ainsi, alors que le tissu mammaire sain est environ de 2 à 3 ans plus «  vieux  » que le reste du corps, en cas de cancer du sein, les tissus sains situés à proximité de la tumeur sont en moyenne de 12 ans plus vieux que le reste du corps. Des constatations qui peuvent expliquer pourquoi le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme et pourquoi l’âge est un facteur de risque majeur pour de nombreux cancers.

Quant aux cellules souches pluripotentes, ces cellules adultes reprogrammées à l’état de cellules souches embryonnaires, leur horloge est réinitialisée à zéro. C’est ce qui leur permet de former n’importe quel type de cellule du corps et de continuer à se diviser indéfiniment, commente l’auteur.

Une horloge qui pourrait permettre d’arrêter le vieillissement ? Le taux d’accélération de l’horloge varie en fonction de l’âge de la personne, explique le chercheur. Toutes ces avancées et ces découvertes dont ces nouveaux biomarqueurs, laissent à penser que développer une horloge qui maintiendrait l’anatomie humaine à travers le temps apparaît aujourd’hui du domaine du possible, comme reculer l’horloge biologique du corps pour la remettre à zéro. L’UCLA a d’ailleurs déposé une demande de brevet provisoire sur l’horloge du Pr Horvath.

Source: Genome Biology doi:10.1186/gb-2013-14-10-r115 DNA methylation age of human tissues and cell types (Visuel@ UCLA/Horvath lab)

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