L'ADN des arbres du monde entier sera récolté !

Publié le 06 mai 2008 par Chantal Doumont

L'ADN des arbres du monde entier sera récolté !

Des chercheurs du Jardin botanique de New York sont sur le point de mener une vaste entreprise de récolte d'ADN de milliers d'espèces d'arbres provenant du monde entier. Un projet baptisé TreePOL dont les bases doivent être posées dans les prochains jours. 

Un brin d'ADN sera utilisé comme code-barre, à l'image des code-barres des produits vendus en épicerie qui permettent d'afficher les prix. Mais pour les plantes et les animaux, les scanners étudieront l'agencement des quatre bases qui composent l'ADN de manière à identifier les espèces. 

La base de données obtenue devrait aider à identifier un grand nombre d'espèces végétales existant dans le monde, à les localiser et à savoir si elles sont menacées. Pour Damon Little, coordinateur du projet, les résultats sont cruciaux pour la conservation et la protection de l'environnement, alors que la population augmente et que le développement progresse. "Si vous ne savez pas ce que vous détruisez, comment pouvez-vous savoir si c'est important ou pas", souligne-t-il. "On sait si peu de choses sur la nature, quand on y pense, même après des centaines d'années de travail." 

L'entreprise est gigantesque. Les arbres représentent à eux seuls 25% des plantes et, à en croire Damon Little, ils pourraient bien compter jusqu'à 100 000 espèces. Ceux qui participent à l'étude viennent de pays tels que l'Afrique du Sud, l'Inde et, bien sûr, les Etats-Unis. Mais pour que la base de données soit utile, le même brin d'ADN doit être utilisé dans tous les échantillons, permettant les comparaisons entre espèces. 

Une partie du travail de la semaine à venir consistera à chercher quelle partie d'ADN utiliser et à poser les questions concernant les autres problèmes logistiques des quelque 40 organisations participantes. 

Le parc botanique a reçu près de 600 000 dollars pour coordonner le projet. Bien que le plan nécessite deux ans de travail, Little entend le faire progresser dans certaines régions spécifiques, comme la flore du nord-est des Etats-Unis et d'une partie de la Malaisie, de l'Inde et de l'Afrique du Sud, ou encore les espèces d'arbres ménacées. 

Le Jardin botanique de New York a aussi des projets en Amérique du Sud, aide le gouvernement de Micronésie à préserver l'habitat et possède un programme de développement en Asie du Sud-Est. 

Plus près de ses bases, dans le Bronx, des laboratoires de pointe autorisent les scientifiques à examiner l'ADN des plantes pour comprendre l'influence des gènes sur leur développement et pour examiner les relations entre les différentes espèces végétales. 

Le jardin possède aussi une collection de plus de sept millions de spécimens de plantes séchées.

Par Deepti Hajela.

AP