Gravity

Publié le 30 octobre 2013 par Ptiterigolotte @ptiterigolotte

Attention, chef d'oeuvre !

Le mois d'octobre a été marqué par deux films. Ces deux films sont La Vie d'Adèle et Gravity. Deux films qui se ressemblent et feront date dans l'histoire du cinéma (oui, oui j'emploie les grands mots). Deux films qui frappent par leur simplicité, leur côté immersif et par leur réalisme, la ressemblance s'arrête là... on pourrait pousser à une naissance d'une femme (je vais en parler un peu plus tard) mais ça serait aller un peu loin.

Mais Gravity a été pour moi une plus grande expérience cinématographique que La Vie d'Adèle. Ce fut même une très grande expérience, grandiose. Premières images : fond noir avec quelques phrases introductives, puis le silence de l'espace et un plan séquence d'une quinzaine de minutes sur des astronautes en mission. Beauté des images, de la mise en scène, de l'espace et de la terre. Puis, l'image s'accélère, les plans alternent entre objectivité pure (plans sur la Terre) et subjectivité (entrée dans le casque du docteur Ryan alias Sandra Bullock) pour un spectacle à couper le souffle. Le son a d'ailleurs une place très importante dans Gravity : il provoque une mise en tension comparé au silence de l'espace. Quant à la 3D, elle trouve véritablement son usage dans un film comme Gravity : elle magnifie certains moments (sublimes larmes en apesanteur) les accentue ou apporte des notes humoristiques (voir la figurine Looney Tunes, les raquettes de ping-pong dans la station chinoise). A part sa mise en scène brillante, Gravity peut surprendre par sa simplicité scénaristique : un survival mais là n'est pas vraiment l'enjeu du film, non, plutôt montrer l'espace comme jamais on ne l'avait vu au cinéma. Gravity est presque contemplatif par moments, surtout dans les trente premières minutes mais aussi vers la fin avec ce très beau plan sur Sandra Bullock formant un fœtus dans un hublot (petite référence à 2001, L'Odyssée de l'Espace). Car Gravity, c'est aussi l’histoire de la renaissance d'une femme (Sandra Bullock) avec son imagerie forte (cordon ombilical, fœtus, sortie des eaux, premier souffle) essayant de retrouver justement la gravité : « Je hais l'espace » dit t-elle à la "fin" de son survival. Scénario simple mais efficace. Je suis sortie du cinéma avec une impression de pesanteur, de me sentir si lourde... Après j'ai regardé le ciel étoilé et rêvé que j'étais dans l'espace : effet Gravity assuré.