Halloween, 20 ans après (Halloween H20 : Twenty Years Later)

Publié le 31 octobre 2013 par Cinephileamateur
De : Steve Miner.
Avec : Jamie Lee Curtis, Josh Hartnett, Michelle Williams, Adam Arkin, Janet Leigh, Chris Durand, Adam Hann-Byrd, Jodi Lyn O'Keefe, LL Cool J, Joseph Gordon-Levitt...
Genre : Épouvante.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 31.
Date de sortie : 9 décembre 1998.
Synopsis : Vingt ans ont passé depuis le drame de "Halloween, La Nuit des masques". Laurie Strode tente péniblement d'oublier le passé. Devenue directrice du collège privé d'une petite ville, elle mène une vie tranquille auprès de son fils de dix-sept ans et de son compagnon. Pourtant Mike Myers continue à hanter ses nuits. A la veille d'Halloween, elle se dispute violemment avec son fils qui veut participer à la fête. Finalement elle le convainc de rester au collège et de fêter Halloween en petit comité. Tout ce petit monde ignore que Mike Myers a recommencé à assassiner.
Bande annonce française
"- Qu'est ce qu'on fait maintenant hein ? Qu'est ce qu'on fait ?
- On essaie de pas crever."



Après le désastreux "Halloween 6", j'avais terriblement envie de passer à autre chose dans cette saga consacré à Michael Myers. Je ne me suis donc pas fait prier pour enchaîner avec "Halloween, 20 ans après" qui en plus marquait le grand retour de Jamie Lee Curtis dans la franchise, un personnage qui me manquait aussi.
Réalisé en en 1995, c'est seulement en VHS et en 1998 que le sixième opus de la franchise est sorti sur le territoire français. Toujours en 1998, quelques mois plus tard, le septième volet sortait en salles. Sur le papier, seulement trois ans sépare ses films mais à l'écran, c'est tout un monde. Faut dire aussi que le long métrage semble avoir pris en compte ses échecs passé avec ce septième opus de grande qualité qui semble avoir compris ce que le spectateur recherche dans ce genre de divertissement. Le scénario écrit par Matthew Greenberg et Robert Zappia est juste excellent.
Pourtant en soit, il ne casse pas spécialement la baraque, il est même très académique mais il à au moins le mérite de nous donner ce que l'on ait venu chercher. J'ai beaucoup aimé en tout cas ce retour aux fondamentaux avec cette intrigue qui se passe 20 ans après les événements du deuxième film et semble totalement occulter les épisodes 4,5 et 6 (le 3 ne bénéficiant pas de la présence de Michael Myers), ce qui n'est pas plus mal. Fidèle à son genre, le film prends son temps pour placer son récit, pour nous représenter les personnages, ce qu'ils sont devenus et comme d'habitude dans ses productions, c'est après trois bon quart d'heure que l'action va vraiment s'envoler.
On pourrait craindre alors un certain ennui mais il en est rien. J'ai vraiment eu la très bonne sensation de retrouver le plaisir qu'avait pu me procurer les deux premiers films de la franchise avec la même ambiance, le même univers, la même tension, le même plaisir coupable le côté novateur et original en moins bien entendus. Mais à côté de ça, le long métrage réussi à ne pas être trop kitsch (là où le sixième film en devenait d'ailleurs ridicule). Il est même parfaitement ancré dans son époque, on ressens bien la fin des années 90 avec son univers visuel et sa façon de traiter de tel slashers.
Très classique donc mais pourtant très efficace, le film regorge en plus de nombreux clins d’œils et autres hommages à sa franchise (on revoit une scène du premier film, le Docteur Loomis est toujours dans nos esprits, la première blessure de Laurie Strode ici est la même que dans le premier volet...), il en fait également au genre horrifique pour le plus grand plaisir des fans ("Scream", "Vendredi 13" ou "Psychose" on par exemple le droit à de sympathique clin d’œil). Et c'est ainsi qu'on se retrouve devant nos premiers amours. On connait le produit, sa saveur ne nous ait pas étrangère mais ça fonctionne du moins à mes yeux car le scénario m'offre vraiment tout ce que j'attendais d'un épisode de cette saga.
Fidèle à son époque et à son genre donc, l'histoire réussi aussi à nous offrir un très bon mélange entre humour et action ce qui fait qu'on ne s'ennuie jamais véritablement, l'un compensant l'absence de l'autre à chaque fois de façon très homogène. Je dois même avouer que cela m'a rendu même un peu nostalgique de ses bons vieux slashers que l'on pouvait voir sur nos écrans dans les années 90. Puis même si l'action prend son temps pour s’accélérer comme d'habitude dans ce genre de projet, son final n'en reste pas moins très jouissif je trouve et super efficace avec une scène finale que j'adore à titre personnel.
Comme je le disais un peu plus haut, j'avais hâte de retrouver Jamie Lee Curtis en Laurie Strode. Son personnage manquait beaucoup à la saga et son grand retour me laissait présager que du bon et ça n'as pas rater. L'actrice me convainc toujours dans son mythique rôle. Attention, à l'image du scénario, son interprétation est assez classique et les années passant, la comédienne à un peu perdu du charme, de la naïveté et de l'innocence que pouvait avoir son personnage vingt ans auparavant mais elle m'as tout de même beaucoup plu, encore plus lors de la scène finale justement où j'ai adoré l'évolution que l'on donne à son personnage. Cette évolution est d'ailleurs tellement plaisante, que je regrette presque qu'elle ne soit pas arriver plus tôt même si je comprends sa logique dans le scénario qui à su rester toujours cohérent.
Pour incarner Michael Myers à l'écran, la production à fait appel à Chris Durand. Bien que ce soit un rôle muet, ce personnage n'est pas simple à jouer je trouve car il se doit de compenser son manque de paroles par un charisme et une présence à l'écran. Et c'est tout à fait ce qui s'est passé ici. Michael Myers existe à l'écran, il n'est pas un second rôle et redevient l'attrait principal de la franchise. Plus vif, plus réactif et plus violent, je l'ai même trouvé plus logique dans son cheminement. Ses coups ratés sonnent moins faux et même si il devient toujours dur à arrêter, le voir prendre quelques coups est une très bonne idée.
Les retrouvailles entre ses deux personnages est en tout cas aussi explosif et plaisante que ce que j'attendais. Autour d'eux, on retrouve d'autres bons acteurs en tout cas, bien marqué années 90 d'ailleurs avec par exemple pour la première fois à l'écran Josh Hartnett qui à fait du chemin depuis à Hollywood. Dans la peau de John Tate, je l'ai trouvé très bon. J'ai beaucoup aimé que son personnage tiennent tête à sa mère de façon cohérente même si à côté de ça, on n'échappe pas aux déboires de l'adolescence rebelle. L'acteur fait ce qu'il faut en tout cas et s'en sort très bien.
Il forme un bon duo avec Michelle Williams qui elle aussi, si ce n'est pas son premier film, est au début de sa carrière, une carrière qui à bien su évoluer également. En Molly, je l'ai trouvé très sympathique. On à envie d'être ami avec elle et même si son personnage n'évite pas les clichés, j'ai trouvé que son couple avec Josh Hartnett fonctionnait bien, les deux comédiens restant assez complémentaire. Après, on aurait pu développer un peu plus son personnage mais c'est quand même une bonne chose que le scénario ne s'arrête pas des plombes sur la romance que ce couple peu avoir.
J'ai eu un peu plus de mal en revanche avec Adam Arkin en Will Brennan. Non pas que l'acteur soit totalement mauvais mais j'ai pas toujours été convaincu par sa prestation ce qui est regrettable car à côté de ça, il à lui aussi un petit côté sympathique qui fait que si je n'arrive pas à l'aimer vraiment, je ne le déteste pas pour autant. Il me laisse juste neutre de toutes sensations, son sort m'intéressant peu. Parmi les "vétérans" de ce casting, la présence de Janet Leigh (qui accentue encore un peu plus les différents hommage fait à "Psychose" dans ce film) dans la peau de Norma m'a également plu même si ce personnage reste assez en retrait.
Concernant le reste de la distribution, je n'ai rien à redire. Chacun fait ce qu'il a à faire, c'est le cas par exemple du couple Adam Hann-Byrd et Jodi Lyn O'Keefe, respectivement Charlie et Sarah, qui incarnent bien les amis décalés qui apportent de la bonne humeur dans la bande. Très conventionnel, j'ai bien aimé aussi les courtes apparitions de LL Cool J en Ronny même si sa dernière apparition reste quand même du grand n'importe quoi niveau cohérence et logique pour le coup. A noter aussi, bien que crédité au générique, la très courte apparition de Joseph Gordon-Levitt (qui lui aussi verra exploser sa carrière par la suite) en Jimmy Howell que j'ai trouvé excellente et aussi l'hommage rendu à Donald Pleasence pour son rôle du Docteur Samuel Loomis qui est là aussi plus pertinent que celui rendu dans le sixième film.
Là où le long métrage écrase le sixième opus (qui à toujours trois ans à peine d'écart je le rappelle car c'est pas flagrant à l'écran), c'est aussi dans sa mise en scène soignée et super efficace de Steve Miner. On va pas se mentir, c'est toujours très académique et typique de son époque mais qu'est ce que c'est bon. La photographie très classe est pas mal, les cadrages plutôt judicieux je trouve et l'exploitation de la lumière assez chaleureuse m'a aussi beaucoup plu. On à le droit à de nombreux plans qui m'ont vraiment emballé comme la mythique scène où Michael Myers apparait face à Laurie avec juste une porte qui les sépare ou encore leur rencontre dans l'allée sombre du collège quelques minutes plus tôt pour ne citer que ses scènes.
Même si ils n'ont rien de novateurs dans le genre, on sens que le film est entre des mains de personnes qui connaissent leurs sujets. Steve Miner à d'ailleurs par exemple réalisé deux films de la saga Jason Voorhes ( le chapitre 2 et le chapitre 3) tandis qu'à la production on retrouve un certain Kevin Williamson qui à déjà travaillé sur des films comme "Scream", "Souviens toi l'été dernier", "The Faculty" etc etc. Le film repose ainsi sur des bases solides avec certes des scènes prévisibles mais qui garde leur efficacité sur moi à défaut de vraiment me surprendre.
Le montage de Patrick Lussier, un habitué du genre également, est lui aussi très bon. Il contribue d'ailleurs grandement à la réussite de ce film en nous proposant quoiqu'il arrive quelque chose de très dynamique. Les décors sont eux aussi pas mal du tout, assez variés, ce qui change un peu je trouve comparé aux opus précédent tandis que j'ai bien aimé les différentes tenues des personnages qui correspondent bien à leurs caractères respectifs ainsi que le nouveau masque de Michael Myers que l'acteur porte plutôt bien même si je regrette qu'on voit un peu trop ses yeux notamment vers la fin, là où les autres masques jouaient beaucoup, à juste titre, sur le côté sombre et inexpressif de ce regard sensé représenté le Mal pur et simple.
Quant à la bande originale composée par John Ottman, je l'ai elle aussi trouvé parfaite. Ça faisait d'ailleurs longtemps qu'une bande originale de cette franchise ne m'avait pas autant emballé et cela va bien au delà de la simple récupération du thème phare composé par John Carpenter (les autres opus se contentant surtout de ça) ou encore de l'utilisation de "Mr Sandman" interprété par The Chordettes, très bon clins d’œils qui accentue un peu plus le fait que ce film soit une suite des deux premiers volets et face abstraction des autres films de la saga. J'ai trouvé que les musiques étaient bien choisies, bien pensé en fonction des scènes et qu'elles contribuaient bien à la bonne ambiance que génère le long métrage.
Pour résumer, "Halloween, 20 ans après" est très classique et très académique. Pourtant, la saga revient de tellement loin que je n'ai pu m'empêcher de trouver ce volet excellent. Faut dire aussi que l'on maitrise son sujet et que c'est très efficace. Le scénario est jouissif, les acteurs donnent le meilleur d'eux même pour redorer la saga et la mise en scène super classe en font un slasher d'une très grande qualité qu'on peut grandement apprécié si on est amateur du genre ce qui est mon cas ça tombe bien. Finalement, je reprends donc du plaisir à suivre de nouveau les aventures de Michael Myers au point que je lui pardonne ses maladresses et "Halloween, 20 ans après" restera parmi les volets que je pourrais revoir aisément. Il fait en tout cas parti des meilleurs de la franchise selon moi.
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