Andromède.

Publié le 04 novembre 2013 par Rolandbosquet

   Le monde tourne de guingois. Le chômage augmente même si la hausse décélère (sic!). Les impôts sont une mauvaise pente et donc pas encore parvenus au sommet (re-sic!) . Les revenus sont sur le versant descendant et donc pas encore arrivés dans la vallée. Il pleut trois jours sur quatre et le gouvernement ne fait rien pour enrayer le déluge. Les ministres préparent leur reconversion dans les bureaux européens. Les ministricules cherchent un emploi... dans l'administration. Les partis politiques préparent la réélection de leurs élus et les élus leur insertion dans la société normale. Les syndicats se disputent la place de celui qui crie le plus fort et les patrons se bouchent les oreilles. Et au milieu de ce capharnaüm, les garçons coiffeurs coiffent de travers. Le monde tourne vraiment de guingois. Un proverbe bantou dit que le berger monté sur la colline voit plus loin que la chèvre tombée dans le ravin. Il faut prendre de la hauteur. Le mois de nombre va nous en donner l'occasion. Passée la tranhumance des chrysanthèmes, chacun va reprendre son petit train-train quotidien. Le ciel, pendant ce temps va nous offrir un spectacle grandiose. Novembre est en effet la période idéale pour apercevoir la soeur jumelle de notre vois lactée. La galaxie Andromède passera chaque soir au zénith de l'Europe entre 22h et minuit. Imaginons une nuit sans lune, disons entre le 2 et le 6 novembre. La belle Séléné se sera en effet réfugiée comme chaque mois derrière le soleil. La voûte céleste sera d'un noir de jais. Seules, ça et là,  scintilleront quelques étoiles lointaines. La galaxie Andromède sera alors visible par le commun des mortels. Il faut savoir que cette spirale constituée de plus de mille milliards de soleils comme le nôtre, navigue dans l'univers à plus de deux milliards cinq cents millions d'années-lumières de nous. Soit près de 25 milliards de milliards de kilomètres. Pour la tranquillité de notre repos nocturne, il serait judicieux de ne surtout pas imaginer qu'autour de ces  mille milliards de soleils tournent peut-être une ou deux planètes comme la nêtre. Avec chacune un gouvernement comme le nôtre. Songeons plutôt que la galaxie Andromède ne se baguenaude pas au hasard de sa fantaisie. Elle fonce sur nous. A la vitesse de quatre cents mille kilomètres par heure. Un jour viendra où elle entrera collision avec notre voie lactée. Il est difficile de concevoir la violence du choc. Les scientifiques les plus avertis augurent plus une fusion qu'une confrontation. Des voix politiquement correctes parleraient d'intégration. Les bouleversement s'avèreront, quoi qu'il en soit, très importants. Demeure une consolation pour les modestes terriens que nous sommes. Cet évènement ne devrait intervenir que dans quatre milliards d'années. (Mais je suis certian que vous l'aviez déjà calculé.) Ainsi, que nous puissions observer à l'oeil nu la course d'Andromère ou non ne change rien à l'affaire. Au moins dans l'immédiat, le monde continuera à tourner de guingois.