Les separees

Publié le 04 novembre 2013 par Amandine97430

 De: Kéthévane Davrichewy

Quatrième de couverture des Éditions 10 sur 18: Quand s’ouvre le roman, le 10 mai 1981, Alice et Cécile ont seize ans. Trente ans plus tard, celles qui depuis l’enfance ne se quittaient pas se sont perdues. Alice, installée dans un café, laisse vagabonder son esprit, tentant inlassablement, au fil des réflexions et des souvenirs, de comprendre la raison de cette rupture amicale, que réactivent d’autres chagrins. Plongée dans un semi-coma, Cécile, elle, écrit dans sa tête des lettres imaginaires à Alice. Tissant en une double trame les décennies écoulées, les voix des deux jeunes femmes déroulent le fil de leur histoire. Depuis leur rencontre, elles ont tout partagé : leurs premiers émois amoureux, leurs familles, leur passion pour la littérature, la bande-son et les grands moments des « années Mitterrand ». Elles ont même rêvé à un avenir professionnel commun.

Avant-propos:

J’en ai fait des rencontres virtuelles grâce à blog et çà continue pour mon plus grand plaisir.Des partenariats sont nés de ces échanges passionnés et aujourd’hui,je viens vous parler d’un tout nouveau partenariat avec les-pingouins.com .Mais qu’en est-il de ce tout nouveau site au nom accrocheur?Une opération pas si secrète que çà des célèbres pingouins de Madagascar?Ça aurait pu mais non le commandant et ses acolytes ont déjà bien à faire sur la terre ferme.Les-pingouins.com est le nouveau rendez-vous littéraire à suivre de près.En effet,le site vous tient au courant de l’actualité,des nouveautés et vous avez la possibilité d’y déposer vos critiques.A n’en pas douter,les pingouins deviendra(si ce n’est déjà fait) une adresse incontournable de la scène littéraire.

Avant de commencer cette critique,je remercie donc les-pingouins.com pour m’avoir donné l’opportunité de lire deux livres et ce,gratuitement.Vous pourrez retrouver prochainement mes critiques sur leur site(en plus d’ici),un prétexte supplémentaire donc pour aller découvrir au plus vite nos amis,les pingouins.

Ma chronique:
Parmi les livres qu’on m’a proposé de chroniquer,Les séparées a été de suite mon premier choix.Pourquoi?Pour la couverture peut-être,pour le titre aussi mais surtout pour la quatrième de couverture.En effet,en la lisant,j’ai eu l’intuition (féroce) que ce roman allait résonner en moi qu’il allait me parler.Bien entendu,je ne m’étais pas trompée.Quand j’ai commencé à le lire,je prenais à chaque fois mon stylo et mon carnet pour noter des phrases qui m’interpellaient.Mais,j’ai dû m’arrêter à un moment car si non j’aurai relevé le texte en entier.Oui,le moins que l’on puisse c’est que l’écriture de Kéthévane Davrichewy est forte,magnifique aussi.A mi-chemin entre un Olivier Adam et une Delphine de Vigan je dois dire.Tout comme sa consœur,l’auteure arrive habilement à parler de gens ordinaires et de choses quotidiennes.Pas d’artifice,pas de subterfuges littéraires juste la vérité,la réalité.A tel point que j’ai eu parfois l’impression qu’il était question de moi,de ma vie.Et,des mes questionnements aussi.Ainsi,je me reconnaissais aussi bien en Cécile qu’en Alice,parfois les deux parfois l’une ou l’autre.Je pouvais dans un même temps,me sentir proche d’elles et l’instant suivant,ne plus comprendre leurs choix.Cela est dû certainement au fait que je n’avais pas encore toutes les cartes en main,ni toutes les réponses à un moment donné.

« Elles s’aimaient tendues vers le même idéal dont le visage leur échappait mais qui les aspirait ».

(Citation tirée du roman, Les séparées de Kéthévane Davrichewy).

Et,c’est sur ce point que le récit à deux voix trouve toute sa légitimité ici.L’une comme l’autre n’est ni lésée ni privilégiée.Chacune a le droit à sa version des faits,à son ressenti.Qui a raison alors?Cécile ou Alice?Je ne me suis pas vraiment posée la question au cours de ma lecture mais en écrivant cette critique,j’ai repensé à ce que Carmen avait dit dans Quatre filles et un Jean.La jeune femme se demandait si la vérité n’était finalement pas qu’une question de perception des choses,de subjectivité,de sentiments (égoïstes peut-être aussi).Il en découlerait alors que personne n’a raison ni tord et qu’il n’y  pas qu’une seule vérité mais plusieurs (enfin je vois çà comme çà moi).En ce qui concerne Alice et Cécile,je pense que les non-dits,les secrets de famille et la jalousie ont terni leur amitié.Mais comment peut-on passer de l’amour au désamour aussi « facilement »?De la fusion à l’autonomie?Est-ce dû au fait de grandir et de voir les gens qu’on aime tels qu’ils sont réellement?Ou est-ce le fait qu’en grandissant les regrets se font plus lourds?Ou encore doit-on,nous humains,se rendre à l’évidence que l’amour de l’autre n’est jamais acquis?Prendre conscience que ce qui nous réunit aujourd’hui pourra nous détruire demain?Et que ce qu’on appelle « savoir de l’autre » n’est finalement qu’illusion,un arrêt sur image?Mais après cette amère constatation,comment se reconstruire sans l’autre?Comment se refaire se réinventer sans le regard et l’approbation de l’autre posé sur nous?Et avancer en n’étant plus le même qu’y hier et en étant plus fragile plus seul aujourd’hui?

« Elle croyait de plus en plus aux amours qu’on s’invente ».

(Citation tirée du roman, Les séparées de Kéthévane Davrichewy).

Cette histoire de séparation nous amène à nous poser toutes ces questions sans nous donner toutefois la ou les solutions.Il faut croire qu’autant qu’il y a d’individus autant il y a de réponses possibles.Les séparées nous raconte le début,le milieu et la « fin » mais pas de n’importe quelle histoire.Celle de Cécile et Alice mais la nôtre aussi.

18 sur 20