"Mandela: un long chemin vers la liberté" , mon avis pour vous convaincre d'aller le voir ....

Publié le 06 novembre 2013 par Sitalaure

Je ne saurai définir le chagrin ou plutôt l'émotion de cette femme en sortant de la projection de ce film, qui est déjà pour moi, un chef d'oeuvre. Un long chemin que fut l'aboutissement de la réalisation de ce projet qui résume en moins de 3 heures prés de 80 ans de l'histoire de Nelson Mandela, le plus grand humaniste de l'Histoire . Aprés avoir acquis les droits sur l'autobiographie publié en 1994, de ce grand révolutionnaire, le producteur Anant Singh laissera l'instinct du réalisateur Justin Chadwick nous raconter l'histoire de l'homme qui sauva son pays de la guerre civile. un Homme guidé par la doctrine non-violente de Gandhi mais aussi comme a su le faire Malcolm X "by any means necessary".

 Mandela choisit lui-même Morgan Freeman, pour interpréter son personnage dans "Invictus" un récit d'aprés guerre où ses préoccupations étaient autres bref ... J'imagine quelle fut sa réaction devant un Idris Elba interprétant prés de sept décennies de sa vie, de 23 à 76 ans où l'essence même de son destin se dessinait. La crédibilité d'Elba est indéniable, "The Wire", "Luther" juste pour citer des interprétations fortes et déstabilisantes de l'acteur qui traverse admirablement les étapes de la vie du leader sud-africain, avec des transformations physiques surprenantes.
On entre dans le vif du sujet au milieu d'un rituel d'intiation traditionnel, Mandela est issu d'une famille royale Thembu de l'ethnie Xhosa, et la première heure du film nous raconte l'évolution d'un homme éduqué, qui laisse derrière lui son village natal pour ouvrir un cabinet d'avocat pour les noirs à Johannesburg. Ce qui me frappe c'est l'image d' un homme à femmes que l'on découvre, ( mais les hommes puissants n'ont-ils pas tous la même faiblesse ?) .... Aprés un premier mariage raté, il rencontre son grand amour qu'il épouse, elle est sa confidente, son âme soeur, Winnie Madikizela-Mandela.

Un rôle de grandeur mais difficile par la complexité des émotions du personnage interprété par l'actrice anglaise Naomie Harris, découverte dans "Pirates de Caraïbes" puis dans le 23ème James Bond "Skyfall". Winnie n'est pas l'une de ces femmes qui se contentent  d'être une épouse aimante épaulant toujours son mari, elle s'insufle de son aura. Plus tard aguérrie par l'Etablishment, elle deviendra le soldat déterminé à détruire l'oppresseur ; ce qui fera d'elle avec les divergences d'opinions politiques la première rivale de Mandela.

 Alors que l'influence de l'ANC s'accroit au sein du peuple, la lutte devient oppressante et l'organisation change son fusil d'épaule, on découvre un Mandela déterminé et révolutionnaire aux actes violents. Il devient l'homme à abattre, l'enemi public numéro 1.
Aprés son incarcération le combat devient de plus en plus meurtrier, cela est d'ailleurs merveilleusement rythmé comme le reste du film, par une bande originale de poids avec des titres comme "War" de Bob Marley, "Pride" (In The Name Of Love) de U2 ou encore "Fight The power" de Public Enemy". Un long chemin pour ce symbole de révolution qui attendra une décennie avant de revoir sa fille aînée  Zindzi ( interprétée par Lindiwe Matshikiza), deux ans avant d'enlasser sa femme, puis un brouillard d'embûches avant d' atteindre la sortie vers sa liberté mais aussi celle de son peuple. Tel fut le long chemin de Madiba pour avoir défendu la cause des siens.
Un film poignant, instructif à voir d'urgence dés le 18 décembre prochain.