Destin nord

Publié le 06 novembre 2013 par Amandine97430

De: Nicolas Vanier

Quatrième de couverture des Éditions Pocket:  Le nom de Nicolas Vanier est associé à cette passion animale, viscérale, de partage et d’échange avec la nature qu’il raconte dans ce livre d’entretiens avec Lionel Duroy. Adolescent nourri des romans de Jack London, Nicolas Vanier embarque à dix-sept ans pour la Laponie. Depuis, il n’a cessé de sillonner le Grand Nord, de l’Alaska à la Sibérie, du Labrador à l’Arctique, en équipe, seul ou en famille. Il nous apporte une fois encore la preuve que l’on peut faire de sa vie une œuvre singulière dont le critère de réussite serait… le plaisir.

Ma chronique: Dans le cadre de mon partenariat avec les-pingouins.com ,mon deuxième choix s’est porté sur Destin Nord.En effet,ce dernier me paraissait tout à fait indiqué alors que je ne connaissais pas du tout Nicolas Vanier et encore moins ses exploits. J’avais juste encore en tête l’excellent Into the wild et Chris McCandless et il m’a paru que Nicolas Vanier ressemblait un peu à Chris ou inversement.En effet,tous deux partagent le même amour de la nature,des grands espaces et tous deux étaient nourris par les récits de Jack London.Alors,je me suis dit que peut-être je retrouverai un peu de Chris ici,ce Chris qui m’avait tant ému avec son histoire.Je me suis dit aussi que je verrai certainement des différences entre les deux hommes,ce qui avait marché pour l’un et pour l’autre pas.

(Source:decitre.fr)

Je dois dire que je suis fascinée par ces Hommes passionnés par la nature et par l’Alaska.Aventurier dans l’âme,ils bravent tous les dangers,toutes les limites possible et vont à la recherche d’un idéal ou le poursuit.Un idéal qui nous échappe parfois,nous simple mortel ai-je envie d’ajouter.Ces Hommes ont besoin de plus qu’un vie pépère,ils ont besoin de quelque chose de plus intense.Une vie fidèle à leurs rêves,à leurs aspirations et croyances sans doute.Nicolas Vanier est un de ces Hommes.L’école traditionnelle n’était déjà pas pour lui mais l’école de la vie oui.Déjà tout jeune,il ne voulait pas ressembler aux autres pas dans l’intention de se marginaliser mais dans l’idée de vivre en accord avec lui-même,ses désirs.Au fil de ses voyages,sa raison d’être s’est imposée à lui:voyager dans le Grand Nord.Être en communion avec la nature et ses habitants.Faire des rencontres inopinées sur la route.Et,rester seul aussi,se confronter,se dépasser pour trouver enfin sa place et se sentir en accord avec tout ce qui nous entoure.Et surtout trouver sa voie…

Au départ,je pensais que Destin Nord était une autobiographie mais finalement le récit se fait sous forme d’entretien entre l’auteur et un journaliste,Lionel Duroy.J’avoue que ce choix m’a un peu incommodé dans le sens où le fil de l’histoire était à chaque fois interrompu par une nouvelle question.De plus,cela manque de spontanéité de naturel puisque l’ensemble est conduit par la journaliste.Par ailleurs,les questions posées peuvent paraitre arbitraires ou/et pas nécessaires car elles ne prennent pas toujours la direction qu’on voudrait leur donner.Mais d’un autre côté,je dois admettre que l’intervention du journaliste permet au récit d’être plus objectif et moins partial donc.Ainsi,le journaliste confronte Nicolas Vanier à ses propres contradictions comme par exemple sur la question de l’équipement moderne lors des expéditions.Du coup,le lecteur peut se faire une idée assez juste de l’aventurier.

(Source:http://www.larepubliquedespyrenees.fr)

Ce dernier m’a paru dans un premier temps comme un homme simple,généreux,amoureux et passionné de la nature.Il m’a semblé qu’il était « en décalage »avec les aspirations,les modes de vie de sa génération.Je ne sais pas si on peut dire qu’il était différent,je dirais plutôt qu’il voulait vivre sa vie autrement.Il se cherchait depuis pas mal de temps et c’est dans le Grand Nord qu’il s’est trouvé qu’il s’est réalisé et accompli.Dans son entretien,il ne se contente pas que de parler de lui mais de la société en général.Du bonheur des autres en ville,de ce bonheur organisé et quotidien.Il se demande si les autres s’en contentent,s’en ravissent et comment ils font.Mais,Nicolas Vanier ne juge jamais au contraire il pense que chacun a le droit de vivre l’existence qui lui convient.A ce propos,il porte en lui quelques révoltes contre ceux, qui dans le passé et encore aujourd’hui,ont acculturé des peuples.Les missionnaires,les colons…etc.D’ailleurs,il prend l’exemple des Indiens qui se sont occidentalisés.En effet,certains d’entre eux ne chassent plus,ils boivent et jouent au casino.L’auteur en parle comme un processus de déshumanisation,le Blanc a enlevé aux Indiens leur dignité,leur fierté.Il évoque également la perte d’un riche patrimoine(coutumes…) et par le biais de ce livre notamment,il tire la sonnette d’alarme.C’est aussi à çà que sert ses expéditions,protéger,sensibiliser et éveiller les consciences.Nicolas Vanier nous parle aussi de ses plus belles rencontres tout d’abord humaines avec Nicolai,le chef des Evènes.Avec eux,il s’est senti chez lui, en famille et à l’abri.Autre rencontre évoquée mais cette fois-ci avec Otchum un huskei qui faisait partie de ces chiens de traineau mais qui était bien plus que çà pour lui.Mais dans un second temps,j’ai eu le sentiment que Nicolas Vanier avait lui aussi été victime de l’occidentalisation.Ses expéditions qui au départ ne se faisaient qu’avec des matériaux nobles et à cheval,se transforment en Transcanada avec une « formule 1 des neiges » et ce,en 100 jours.Mais,qui suis-je pour juger?Peut-être qu’on ne peut pas toujours vivre en accord avec ses principes que certaines circonstances font que cela n’est pas possible à un moment donné et qu’un idéal reste qu’un idéal parfois.Après tout,il est humain et ce sont ses choix,ses rêves.

Alors oui,il y a bien un peu de Chris dans Nicolas Vanier.Je dirais même que ce dernier a aussi un peu du lieutenant Dunbar(Danse avec les loups).Se réaliser,trouver sa place au milieu des Hommes et de la nature,tel est l’histoire de Destin Nord.

15 sur 20