Six graphiques qui montrent que la « guerre » contre le gras est une erreur

Publié le 11 novembre 2013 par Copeau @Contrepoints
Analyse

Six graphiques qui montrent que la « guerre » contre le gras est une erreur

Publié Par Contrepoints, le 11 novembre 2013 dans Santé

La « guerre » contre la graisse saturée est la plus grosse bourde de l’histoire de la nutrition.

Par Kris Gunnars, depuis les Etats-Unis.

Alors même que la population réduisait sa consommation de graisse animale et de cholestérol, de nombreuses maladies graves sont devenus plus fréquentes. Nous sommes à présent au beau milieu d’une pandémie mondiale d’obésité, de syndrome métabolique et de diabète de type 2.

Les études conduites pendant les dernières décennies démontrent que ni la graisse saturée ni le cholestérol ne nuisent aux êtres humains (1234). Les scientifiques commencent à comprendre que le dogme anti-graisse tout entier était fondé sur des études biaisées qui ont depuis été entièrement contredites.

Voici six graphiques qui montrent à quel point il a été nocif de conseiller aux gens de réduire leur apport en graisses animales.

1. En Europe, les pays qui consomment le plus de graisse saturée ont le plus faible risque de maladie cardiaque :

De gauche à droite la consommation de graisse saturée augmente, du bas vers le haut la mortalité par maladie cardiaque augmente. Source: Hoenselaar R. British Journal of Nutrition 2012

Avez-vous entendu parler du « paradoxe français » ? C’est un terme qui décrit l’apparent « paradoxe » qu’il y a au fait que les Français ont un faible risque cardiovasculaire, alors que leur régime alimentaire est riche en graisse saturée.

En fait… on devrait parler de paradoxe européen, car il n’y a aucune corrélation entre maladie cardiaque et graisse saturée entre les différents pays d’Europe.

Il semble même que les pays où cette consommation est plus élevée présentent un risque plus faible de mourir de maladie cardiaque. La raison en est simple… la vérité est que la graisse saturée n’a juste RIEN à voir avec les maladies cardiaques. Le paradoxe n’en est pas un. C’était simplement un mythe depuis le début (5).

Remerciements au Dr Andreas Eenfeldt pour la version améliorée du graphique.

2. L’épidémie d’obésité aux USA a commencé pratiquement en même temps que la publication des recommandations anti-graisse :

Source: Centre National de Statistiques de Santé (USA), Santé, Etats-Unis, 2008: avec focalisation particulière sur la santé des jeunes adultes. Hyattsville (médecin): Centre National de Statistiques de Santé (USA), Tableaux de bord de Mars 2009.

En 1977, tous les Américains se sont vus conseiller de manger moins gras. Avec le recul, il est intéressant de voir que l’épidémie d’obésité a commencé presque exactement quand les recommandations ont été publiées pour la première fois.

Certes ce graphique ne prouve rien (corrélation n’est pas causalité), en revanche il est significatif car c’est à ce moment que les gens ont abandonné des aliments traditionnels tels que le beurre, pour les remplacer par des produits « allégés en graisse » mais contenant à la place du sucre.

Depuis, de nombreuses études du régime faible en graisse ont été réalisées. Ces études montrent clairement que le régime faible en graisse ne cause pas de perte de poids et n’a aucun effet à long terme sur les maladies cardio-vasculaires (6, 7, 8).

En dépit de ces maigres résultats dans les études, ce régime reste recommandé par les organisations de santé publique partout dans le monde.

3. Les régimes riches en graisse mais pauvres en glucides font maigrir plus que les régimes faibles en graisse :

En haut, courbe de poids dans le temps en suivant un régime faible en graisse, en bas idem avec un régime riche en graisse et pauvre en glucide

Source: Brehm BJ et al. A randomized trial comparing a very low carbohydrate diet and a calorie-restricted low fat diet on body weight and cardiovascular risk factors in healthy women. The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, 2003.

Si la graisse animale était aussi mauvaise qu’on nous le dit, alors les régimes qui en apportent beaucoup devraient à la fois faire grossir et nuire à votre santé. Or, ce n’est pas ce que les études montrent.

Dans l’étude d’où vient ce graphique, des femmes mangeant un régime pauvre en glucides et riche en graisses sans restriction calorique ont perdu plus du double du poids que les femmes qui mangeaient un régime faible en graisse et restreint en calories.

La vérité est simplement que les régimes riches en graisse (mais pauvres en glucides) mènent avec régularité à de meilleurs résultats que les régimes faibles en graisse (et donc plus riches en glucides).

Non seulement ils permettent une plus grande perte de poids, mais ils améliorent aussi largement tous les facteurs de risques pour les maladies cardio-vasculaires et le diabète (91011).

4. Les maladies ont augmenté quand le beurre et le lard ont cédé la place aux huiles végétales et aux graisses trans :

Source: Dr Stephan Guyenet. Le régime américain 2012.

Au XXème siècle, plusieurs maladies graves sont devenues courantes chez les humains.

L’épidémie de maladie cardiaque a commencé vers 1930, celle d’obésité vers 1980 et celle de diabète autour de 1990.

Alors que ces maladies étaient très rares auparavant, elles sont devenues le plus gros problème de santé dans le monde, tuant des millions de gens chaque années.

Il est clair dans le graphique ci-dessus que ces maladies ont été propulsées sur le devant de la scène dès que les graisses animales traditionnelles ont été remplacées par la margarine, la végétaline et les huiles végétales.

5. L’épidémie d’obésité a commencé quand les gens ont réduit leur consommation de viande rouge et de produits laitiers gras :

Source: Hu FB et al. Trends in the Incidence of Coronary Heart Disease and Changes in Diet and Lifestyle in Women. The New England Journal of Medicine, 2000.

C’est incroyable comment certaines personnes peuvent blâmer des aliments traditionnels comme la viande rouge ou le beurre pour des maladies de civilisation. Ces aliments ont nourri des hommes en bonne santé depuis très longtemps, accuser de vieux aliments de causer des maladies très récentes est absurde.

Les données disponibles montrent que les gens ont réduit leur consommation de ces aliments, tandis que la fréquence de ces maladies a augmenté.

Le graphique ci-dessus, tiré de l’étude sur la santé des infirmières, montre que les Américains ont réduit leur consommation de viande rouge et de produits laitiers non-écrémés en même temps que débutait l’épidémie d’obésité.

6. Dans l’étude cardiaque de Framingham, les maladies cardiaques augmentent quand les gens remplacent le beurre par de la margarine :

De gauche à droite, la consommation de beurre (en bleu) et de margarine (en rouge) augmente, en vertical la prévalence des maladies cardiaques.

Source: Gillman MW et al. Margarine intake and subsequent coronary heart disease in men. Epidemiology, 1997.

A l’époque où tout le monde s’est mis à pointer du doigt la graisse saturée comme cause des maladies cardiaques, le beurre et les produits laitiers gras ont été diabolisés.

Les professionnels de la nutrition se mirent à dire, partout dans le monde, qu’il fallait remplacer le beurre par de la margarine… moins riche en graisse saturée, mais pleine de graisses trans artificielles.

Comme tant de « vérités » en nutrition, il s’est avéré que cela a eu l’effet inverse. Alors que la graisse saturée est innoffensive, les graisses trans sont hautement toxiques (1213, 14).

Dans le graphique ci-dessus, basé sur l’étude cardiaque de Framingham, vous pouvez voir le risque de maladie cardiaque augmenter quand la consommation de margarine augmente et que celle de beurre baisse.

Pour une raison étrange, beaucoup d’organisations de santé persistent à recommander de remplacer le beurre bon pour le cœur par de la margarine toxique.

Sur le web

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