Mon Ciné Club #1

Par Emidreamsup @Emidreamsup

Entre mes vacations au Centre Social, mes articles pour EnvraK.fr et le nombre de séries (qui ne cessent d’augmenter) que je regarde, j’avoue que j’ai un peu de mal à conjuguer visionnage de films et rédactions de critiques dans la foulée.  Du coup, j’ai décidé de regrouper les films que je voyais et qui ne méritent pas forcément un article indépendant dans cette nouvelle rubrique. Voici donc les "victimes" de ce premier Ciné Club.

 Joy Division, the documentary (cliquez ici pour voir la bande-annonce)

Voici un documentaire sur le groupe post-punk Joy Division. Si le film débute sur le mouvement musical et son influence sur l’évolution de Manchester (ville dont le groupe était originaire), il se concentre petit à petit sur le destin tragique de son leader, Ian Curtis. Les interventions de Bernard Summer, Stephen Morris et Peter Hook sont agrémentées de souvenirs personnels concernant leur concerts, la création de leurs morceaux et aussi leur relation à Ian. Ce qui ravira les fans du groupe, mais permettra aussi au plus novice des spectateurs de rentrer dans ce récit. Les interviews sont entrecoupées par de nombreuses images d’archives, sans oublier une bande-son parfaite qui ne se contente pas de passer en boucle les tubes les plus connus du groupe. Grant Gee, le réalisateur, retrace donc l’histoire éphémère (1976-1980) mais inoubliable de Joy Division et prend fin après le suicide de Ian Curtis. Il ne fait ainsi qu’effleurer la naissance de New Order (nom du groupe que prendront les membres de Joy Division après le décès de leur leader). Bien que classique dans sa construction et son montage, ce documentaire reste un must à voir si vous êtes fan du groupe ou simplement curieux.

Struck by lightning (cliquez ici pour voir la bande annonce)

J’aurais pris mon temps pour le voir et pourtant je l’attendais avec impatience ce premier film scénarisé par Chris Colfer (Kurt dans Glee). Et bien, je peux vous dire qu’il a du talent le coco. Sérieux, ce film a beau être assez classique dans sa réalisation, tout repose sur le scénario qui est vraiment excellent. Oscillant entre cynisme et mélancolie, il a pondu une tragi-comédie teenage intelligente et surprenante. Et quand on sait que certains scénaristes plus expérimentés s’y sont cassés le nez, on peut d’autant plus saluer son boulot. Surtout, qu’il prend des risques. Il aurait été facile pour lui de parler de la difficulté d’être un lycéen homosexuel en se servant de sa propre expérience. Rien de tout cela. Il parle avec brio de la difficulté de grandir et de tout faire pour réaliser ses rêves sans tomber dans les clichés les plus communs du genre. Il s’entoure d’un casting au poil avec des acteurs qui ont déjà bien roulés leurs bosses comme Allison Janney (parfaite en mère paumée et névrosée), Dermot Mulroney ou encore Christina Hendricks. Mais le film mise aussi sur des jeunes talents comme la toujours exceptionnelle Rebel Wilson (qui prouve qu’elle n’a pas besoin de faire dans le graveleux ou la pure comédie pour être absolument crédible), Ashley Rickards (Awkward), Robbie Amell (The Tomorrow People) ou des artistes made in Disney comme Matt Prokop. Sans oublier que Chris Colfer prouve qu’en plus d’être un scénariste plus que prometteur, il a possède plus d’une corde à son arc en tant qu’acteur.

40 ans, mode d’emploi (cliquez ici pour voir la bande-annonce)

Mais qu’est-il arrivé à Judd Apatow ?! Il pouvait être si brillant et drôle avec des films comme 40 ans, toujours puceau ou Enceinte, mode d’emploi… Son obsession de la quarantaine ne lui aura pas été salutaire car son 40 ans, mode d’emploi est tout sauf hilarant. Avant tout, il est long, très long. Car oui, une comédie qui vous arrache à peine un sourire durant 2h, c’est difficile de s’accrocher. C’est pourtant pas faute d’essayer et de se reposer sur un casting brillant. Même mon chouchou Paul Rudd m’a fait de la peine, tant il galère à être drôle dans son rôle de père déphasé face à ses trois "femmes". Seul des rôles secondaires comme Jason Segel et Melissa McCarthy (ma nouvelle chouchoute) tirent leurs épingles du jeu. Et entre nous, filer le rôle des deux ados à ses propres filles n’étaient pas non plus la meilleure idée d’Apatow. Ce qui est dommage, c’est que le cinéaste essaye tellement de se reposer sur l’aspect comédie, qu’il créé avec son scénario des situations irréelles (la famille est en crise mais se paye un week-end de luxe) ou qui tombent comme un cheveu sur la soupe (l’adolescente pétant un câble parce qu’elle ne trouve rien à se mettre). Bref, ce 40 ans, mode d’emploi est plus déprimant qu’autre chose. Reste à espérer que c’était une erreur de parcours pour le cinéaste…

Malavita (cliquez ici pour voir la bande-annonce)

Luc Besson est de retour ! Alors que Guillaume Canet est parti aux Etats-Unis pour faire ses premiers de cinéaste là-bas, notre Besson nationale lui se paye le luxe de faire venir des stars américaines en France pour son nouveau film. Robert De Niro, Michelle Pfeiffer, Dianna Agron et Tommy Lee Jones ont donc pris l’avion destination la France et plus précisément un trou perdu de Normandie pour ce nouveau film d’action qui porte étrangement le nom du chien de la famille, Malavita. Il faut bien dire que les critiques du Masque et la Plume (émission de radio sur France Inter) n’y étaient pas allés de main morte avec Besson. Ils l’ont anéanti, écrasé et réduit en bouillie en moins de 10 minutes. Si certains de leurs reproches sont compréhensibles, il y a un moment où il faut aussi prendre du recul et arrêter de demander la lune. La vendetta contre le cinéma Bessonien devient un brin fatiguante (comme toute vendetta contre un cinéaste ou acteur). On est d’accord pour dire que depuis Le Cinquième Elément, il y a quelques chose qui a changé dans les films de Besson. Personnellement, j’ai accepté et compris que je ne serai plus scotchée à mon siège en matant l’un de ses films (sauf si je me repasse Léon pour la énième fois bien entendu). Depuis, il y a eu Taxi et Arthur et aussi douloureux que ces films ont été pour mes yeux et mes neurones, il ne faut pas mettre tous les œufs dans le même panier. Malavita n’est certes pas un chef d’oeuvre, mais ce n’est pas non plus une bouse. C’est au contraire un bon film, bien divertissant et (sur)jouant avec les clichés. Il faut arrêter de se dire qu’un film de Luc Besson nous fera réfléchir sur la condition humaine. Les films de Besson sont là pour nous faire passer un bon moment en salles en laissant nos neurones au repos. Et pour cela Malavita est une réussite. Bon certes, il faudra juste faire passer un mémo à notre ami Luc pour lui rappeler que tous les français ne sont pas bilingues et que tous les ados normands ne sont pas laids, débiles et boutonneux… Mais bon, même avec ça on arrive à se marrer (aaaaah l’accent français et les faces de calculatrices…). Malavita fait du bien et c’est tout ce qu’on lui demande.