Avec : Clark Gable, Claudette Colbert, Walter Connolly, Jameson Thomas, Roscoe Karns, Ward Bond, Alan Hale, Arthur Hoyt, Blanche Friderici, Bess Flowers...
Genre : Comédie - Romance.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 45.
Date de sortie : 12 septembre 1934.
Synopsis : Ellie fuit son père millionnaire et décide de rallier New York. Elle rencontre Pete, un journaliste, dans le bus, qui comprend très vite qui elle est, son père ayant promis une récompense à qui la lui ramènerait. Peu à peu, alors que l'argent commence à leur faire défaut et qu'ils continuent de fuir en auto-stop, Ellie apprend à mieux connaître Pete.
Bande annonce française
"- Vous avez un nom, non ?
- Ouais. Peter Warne.
- Peter Warne... Je ne l'aime pas.
- Ne vous en faites pas. Vous me le rendrez demain."
Bien que ce soit un classique du cinéma, je n'avais jamais eu l'occasion avant aujourd'hui de voir ce "New-York Miami". Pourtant, depuis qu'il est cité en référence dans le film "L'échange" de Clint Eastwood, j'avoue que j'étais très curieux de le découvrir. C'est donc avec beaucoup de plaisir que je me suis mis à insérer mon dvd dans le lecteur afin de voir ce long métrage.
Et je peux dire que j'ai bien aimé. C'est peut être pas la claque que j'attendais (du moins le film ne m'as pas fait vibrer comme je l'espérais) mais ça reste une excellente comédie sentimentale que j'ai aimé découvrir. Le scénario écrit par Robert Riskin d'après l’œuvre de Samuel Hopkins Adams est frais, pétillant et très agréable à suivre. En le replaçant dans son contexte, il est très intéressant aussi de voir comme le film joue avec les mœurs de son époque et il n'est pas étonnant qu'il fasse office de référence lorsque l'on parle de film qui traite du remariage dans une société américaine qui à toujours été reconnu comme étant extrêmement puritaine.
C'est ainsi que j'ai beaucoup aimé la façon dont nos deux héros jouent avec leurs statuts ainsi que toute la symbolique avec ce mur de Jéricho sous fond de lutte des classes. Très bien écris, j'ai trouvé le récit très drôle et en même temps, j'ai vite eu beaucoup de sympathie pour ses personnages auquel je me suis vite attaché malgré leurs défauts respectifs. J'ai aimé aussi la précision des différents dialogues avec ses échanges savoureux entre Ellie et Peter. D'ailleurs, rien que pour la saveur du texte, je recommande ce film dans sa version originale. J'ai testé la version française mais le doublage est si approximatif dans le texte (avec en plus des intonations très fausses) que je n'ai pas pu tenir plus de dix minutes avant d'opter pour la version d'origine.
Les acteurs sont eux aussi savoureux. C'est très drôle d'ailleurs de voir que ce sont deux comédiens qui ont été choisis à contre cœur, par contrat sur ce film, et de voir la performance qu'il réalise. Je ne connais pas la sélection de l'époque mais que Clark Gable et Claudette Colbert, respectivement Peter Warne et Ellie Andrews, remporte un Oscar pour leurs jeux ne me choque pas. Même à reculons de prime abord, les deux comédiens réussissent à crée une très bonne alchimie dans ce couple typiquement hollywoodien qui nous fait bien rêver. Cette façon de rendre leurs personnages détestable et en même temps très sympathique sont des contradictions que j'ai adoré. A l'écran, ça fonctionne en tout cas et même si on devine vite l'issue de leur relation, ça reste agréable à suivre aussi grâce à leurs interprétations.
Derrière, le reste du casting fait un peu office de figuration mais il reste néanmoins très appréciable aussi à commencer par Walter Connolly en Alexander Andrews. Lui aussi est détestable au début pour devenir plus sympathique vers la fin (c'est encore plus marqué avec ce personnage) et j'ai aimé sa façon de l'incarné surtout que vers la fin, on ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine tendresse pour ce père sur-protecteur qui ne veut que le bien pour sa fille au final. Roscoe Karns dans la peau de Oscar Shapeley m'as lui aussi fait rire avec son personnage assez lourd et maladroit tandis qu'on ne voit peut être pas assez le personnage de King Westley jouait par Jameson Thomas qui sans rien faire, nous apparait juste comme la tête à claque de service (peut être influencé par la vision du patriarche).
Côté mise en scène, ce n'est seulement que le deuxième film que je découvre de Frank Capra (après "La vie est belle" que je reverrais bien d'ailleurs). J'ai beau avoir apprécié son film, je ne sais pas pourquoi je n'ai pas été plus emporté que ça par sa façon de le réaliser. Pourtant c'est loin d'être mauvais. Il y à une très belle photographie avec une belle lumière (le film vieillit bien à mes yeux), l'exploitation du bus m'as paru parfaite et même si parfois le montage m'a paru un pu brut dans sa façon de passer d'une scène à l'autre, ça reste agréable à suivre.
Ça vient peut être du manque de rythme que je reproche au film. Par moment, j'ai trouvé qu'il y avait quelques lenteurs, que le film aurait gagné à être un peu plus rapide mais bon ça reste quand même très propre. J'ai bien aimé aussi les différents symboles à l'écran qui construisent la relation de nos héros pour montrer leurs différences et encore une fois, même si j'ai pas eu le sentiment d'être transporté, la mise en scène de Frank Capra reste quand même très bonne. Je l'ai peut être juste pas autant que je le pensais replacer dans son époque. Quant à la bande originale composée par Louis Silvers et Howard Jackson, elle est aussi très efficace et accompagne bien ce récit.
Pour résumer, peut être que j'en attendais un chouia trop de ce "New-York Miami" à moins que je n'ai pas su véritablement le resituer dans son contexte. Quoiqu'il en soit, j'en attendais quand même un peu plus de ce classique que je ne connaissais que de nom sans en avoir rien vu auparavant. Maintenant, ça reste quand même un très bon film que j'ai grandement apprécié avec un sujet fort malgré tout quand on creuse en profondeur le tout habillé par une comédie sentimentale des plus efficace. Le couple phare fonctionne à l'écran, la réalisation reste bonne aussi, bref, on à tout pour passer un bon moment devant ce classique du genre hollywoodien que je pourrais revoir avec plaisir et dont la fraîcheur des dialogues font que je pourrais peut être même l'apprécier plus lors d'un second visionnage. A voir en version originale en tout cas pour plus de saveur.