CINEMA : La Vénus à la fourrure, de Roman Polanski

Par Misteremma @misteremma

Metteur en scène exigent, Thomas (Mathieu Amalric) cherche désespérément celle qui incarnera l’héroïne de sa pièce, une libre adaptation du roman érotique de Sacher-Masoch, père du sadomasochisme. Seul dans le théâtre désert alors que les auditions sont terminées pour la journée, Thomas voit soudain surgir une quadragénaire sulfureuse (Emmanuelle Seigner), aussi sexy que délurée, un brin vulgaire. Comédienne, elle porte le même prénom que l’héroïne, Vanda, et insiste pour passer l’audition. D’abord réticent, le metteur en scène finit par accepter à contre cœur. Il va alors découvrir une femme étrange et fascinante, qui l’entraînera au bout de lui-même au cours d’une répétition hors normes.

Après Carnage, Roman Polanski poursuit dans l’adaptation théâtrale avec cette fois une pièce de David Ives, elle-même inspirée par La Vénus à la fourrure de Sacher-Masoch… tout comme la pièce de Thomas dans le film ! Le résultat reste fort proche du théâtre, avec une fiction à deux personnages en huis clos permanent. Mathieu Amalric y dévoile tout son talent de comédien, comme à son habitude. Quant à Emmanuelle Seigner… Ne dit-on pas que l’amour est aveugle ? En tout cas, on ne peut s’empêcher de penser qu’il a aveuglé Roman Polanski. En effet, en donnant le rôle de Vanda à celle qui est sa compagne à la ville depuis plus de vingt ans, le cinéaste manque totalement de clairvoyance : Emmanuelle Seigner surjoue du début à la fin et ne parvient presque jamais à être crédible. Ceci étant, en faisant un (gros) effort on parvient à passer au-dessus de ce « détail » et La Vénus à la fourrure, comédie légère pleine de suspense, se laisse facilement regarder jusqu’au bout.

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