GRIPPE AVIAIRE: La menace des nouveaux virus sauvages – The Lancet Respiratory Medicine et CDC

Publié le 17 novembre 2013 par Santelog @santelog

Ce sont les Centers for Disease Control (CDC) de Taiwan qui alertent depuis juin dernier. Aujourd’hui, s’appuyant sur la parution d’une étude dans le Lancet Respiratory Medicine, les chercheurs du CDC décrivent le tout premier cas d’infection humaine par le virus sauvage de la grippe aviaire H6N1 et soulignent la nécessité de se préparer à la menace de nouveaux virus. Car si ici, ce premier cas s’est rétabli avec la prise d’antiviraux, il illustre encore une fois, la capacité de virus sauvages à évoluer et devenir transmissibles à l’homme.

Si le virus H6N1 est l’un des virus les plus fréquemment isolés chez les espèces aviaires domestiques et sauvages, l’infection humaine n’avait encore jamais été rapportée. Le centre de surveillance Taiwanais avait décrit en juin dernier ce premier cas au monde d’infection humaine par A(H6N1), précisant qu’il s’agissait d’une souche unique de virus H6N1 avec une substitution particulière de l’hémagglutinine. Ce virus en circulation persistante chez les volailles de Taiwan avait poursuivi son évolution et accumulé des modifications génétiques, devenant ainsi transmissible à l’homme. Aujourd’hui, ces chercheurs décrivent dans le Lancet les caractéristiques génétiques du virus isolé.

Le tout premier cas d’infection humaine à H6N1: Le 20 mai 2013, le Centre CDC de Taiwan avait reçu un rapport d’un hôpital concernant un cas d’infection humaine chez une femme de 20 ans présentant une pneumonie bénigne. Le virus isolé à partir de l’échantillon respiratoire du patient, après séquençage complet du génome, avait été identifié comme un nouveau virus de grippe aviaire A (H6N1). Le virus étant très proche de ceux isolés sur la volaille, il pourrait avoir été transmis par la volaille. Il présente cependant une substitution dans l’hémagglutinine, une protéine antigénique présente à la surface du virus qui peut expliquer sa capacité à infecter les cellules humaines. Sur la base des analyses de séquençage le virus est bien sensible aux antiviraux inhibiteurs de la neuraminidase tels que l’oseltamivir et le Relenza.

L’absence de trace de transmission interhumaine: Les chercheurs expliquent en effet que l’état du patient infecté s’est amélioré après l’administration d’antiviraux. Parmi les 36 contacts étroits du cas, aucun n’a, semble-t-il été infecté par H6N1, ce qui suggère une faible transmissibilité interhumaine du virus. L’enquête menée dans un rayon de 8 km du domicile du cas sur 178 personnes, ne révèle aucun cas positif pour la grippe aviaire de type A (H6N1). Enfin, sur 6.985 échantillons respiratoires recueillis dans la communauté, aucun n’a été testé positif pour le virus aviaire. Les chercheurs concluent donc à l’absence de trace de transmission interhumaine du virus dans la communauté. Cependant les CDC de Taiwan ont mis en œuvre des mesures de prévention et rappelé au public comme aux professionnels de la volaille, les mesures d’hygiène et les précautions à respecter.

 

Sources:

The Lancet Respiratory Medicine 14 November 2013 doi:10.1016/S2213-2600(13)70221-2 Human infection with avian influenza A H6N1 virus: an epidemiological analysis

CDC R.O.C. (Taiwan) Article describing world’s first case of human infection with avian influenza A(H6N1) virus confirmed in Taiwan to be published in international medical journal ( 2013-11-14 )

CDC R.O.C. (Taiwan) Laboratory-confirmed case of human infection with avian influenza A(H6N1) virus in Taiwan recovered; Taiwan CDC urges public to take precautions to stay healthy