Journée internationale contre les violences faites aux femmes dénonce le viol

Publié le 19 novembre 2013 par Conte

Samedi 23 novembre, dans le cadre de la journée internationale contre les violences faites aux femmes (qui est le 25), notre association Osez le Féminisme ! 34 organise une action à 15h sur la place de la Comédie, devant l’opéra pour dénoncer une violence spécifique : le viol.

Nous proposons un rassemblement à 15h30 avec toutes les associations et organisations qui veulent manifester leur colère avec nous.

Nous enjoignons tou-te-s celles et eux qui voudraient participer à venir nous rejoindre à cette heure-là habillé-e-s de noir.

Le viol : quelques chiffres

Une enquête de l’Observatoire National de la délinquance montrent qu’entre 50 000 et 75 000 femmes sont violées en France chaque année. 

Selon les statistiques de la permanence téléphonique nationale Viols Femmes Informations : - 74 % des viols sont commis par une personne connue de la victime ; - 25 % des viols sont commis par un membre de la famille ; - 57 % des viols sont commis sur des personnes mineures (filles et garçons) ; - 49 % des viols sont commis sans aucune violence physique.

Dix idées reçues sur le viol


1. Le viol est un phénomène marginal
Faux, au moins 75 000 femmes sont violées chaque année en France. Autour de nous, parmi nos collègues ou amies, 1 femme sur 10 a subi un viol ou une agression sexuelle ou le subira pendant sa vie. Ce n’est pas un événement isolé mais un phénomène massif.
2. Le viol est le plus souvent commis par un inconnu dans une rue sombre
Faux, l’auteur du viol est connu de la victime dans 8 cas sur 10. Dans 50 % des cas, il s’agit d’un membre de la famille ou de l’entourage proche. Dans 34 % des cas, le viol est commis au sein du couple. 63 % des victimes de viols sont des mineur-e-s.
3. Ce sont surtout les filles provocantes, aguicheuses qui sont violées
Faux, ce ne sont pas la tenue ou le comportement d’une femme qui provoquent le viol ; c’est le violeur qui est coupable. Les victimes de viol sont très souvent culpabilisées ou ressentent de la honte. C’est une inversion des responsabilités. Ce n’est pas à la victime d’être transformée en accusée. Par ailleurs, les victimes de viol sont très diverses : âge, apparence, origine sociale, etc. Le viol concerne tous les milieux, toutes les cultures.
4. La majorité des violeurs sont sévèrement condamnés
Faux, moins de 2 % des violeurs sont condamnés. La législation moderne reconnaît le viol comme un crime depuis seulement 30 ans (loi votée en 1980). Dans les faits, les violeurs sont peu punis : moins de 10% des victimes portent plainte, du fait de la peur, de la pression de l’entourage, etc. ; la véracité de leurs accusations est souvent mise en doute, et beaucoup de plaintes aboutissent à des non-lieux ; les peines sont rarement lourdes.
5. Le viol est un drame individuel
Vrai et faux. Au delà d'être un drame individuel, le viol est également et surtout un problème de société. Le viol est l’expression d’une volonté de contrôle et d’emprise sur le corps des femmes. Il suppose que les femmes sont à la disposition des hommes pour satisfaire des besoins sexuels soi-disant supérieurs ou naturels. Il est le signe d’une société profondément sexiste.
6. Le viol est provoqué par la testostérone
Faux, ce n’est pas un comportement naturel, mais culturel. Le viol repose sur le mythe d’une sexualité masculine « irrépressible » et « incontrôlable ». Une sexualité « conquérante » est fortement légitimée dans notre société pour les hommes, tandis que l’expression du désir féminin est limité et encadré par plusieurs formes de réprobation sociale.
7. Quand une femme dit non, elle pense oui ou peut-être : elle a envie qu’on la force
Faux, quand une femme dit non, ce n’est pas oui, c’est non. Une prétendue sexualité féminine passive, soumise aux initiatives des hommes, est également un mythe. L’expression du consentement des deux partenaires est la condition absolue d’une relation sexuelle ; sinon, il s’agit d’un viol. Même si elle est montée boire un verre, même si elle dort dans le même lit, même s’ils ont déjà échangé des caresses... au moment où elle dit non, c’est non.
8. Les hommes aussi sont victimes de viol
Vrai, cela peut arriver, mais les victimes sont des femmes dans 9 cas sur 10. Les hommes victimes de viol étaient le plus souvent mineurs au moment des faits. Que les victimes soient des hommes ou des femmes, 96 % des agresseurs sont des hommes.
9. Les violeurs sont tous des psychopathes
Faux, il n’existe pas de profil-type de violeur. Les viols ne sont pas spécialement le fait de psychopathes, d’alcooliques, d’anormaux ou d’obsédés sexuels. Ils sont aussi commis par des hommes parfaitement intégrés socialement, parfois même au-dessus de tout soupçon.
10. Le viol est le résultat de la misère sexuelle
Faux, cela n’a rien à voir. Ainsi, les femmes qui n’ont pas de vie sexuelle et en éprouvent de la frustration ne s’autorisent pas pour autant à violer un homme pour satisfaire leurs besoins sexuels. Il s’agit bien d’une tolérance sociale dans un sens et non dans l’autre.