[Critique Anime] Higashi No Eden

Par Yomigues @Yomigues

 


Il y a des animes dont on entend parler toute une année et qui tombe dans l’oublie assez rapidement. C’est le cas d’Higashi No Eden qui était dans ma watchlist et que j’ai maté pour une critique à la base faite pour le Yatta Fanzine. Le format du magazine étant plus petit, vous trouverez ici mon article complet. Plus c’est long, plus c’est bon c’est connu.

 


Salut, je suis à poil !

 

Higashi No eden est un anime issu du studio I.G (Blood +, Kimi Ni Todoke), sorti en 2009. On nous y narre l’histoire d’Akira Takizawa et Saki Morimi : cette dernière, en voyage de fin d’étude aux Etats-Unis, rencontre son loufoque compagnon d’infortune nu devant la maison blanche, muni d’un revolver d’une main, portant un téléphone dans l’autre.  Bien que la scéne s’y prête, ils ne se livreront pas à un quelconque séance de sado-masochisme.

Nos amis se séparent quelques minutes, le temps pour Takizawa de découvrir par le biais de son téléphone (nommé « Juiz ») qu’il possède 8,2 milliards de yens, un appartement et a effacé sa mémoire i l y a quelques instants pour une raison inconnue. Dans son studio, il trouve un arsenal de terroriste mais aussi de nombreux faux passeports…  Dont un lui indiquant qu’il réside à Tokyo.

En quête de vérité, il suit Morimi et apprend à l’aéroport que le Japon fut l’objet d’une attaque au missile n’ayant causé aucune perte humaine, le lundi 22 novembre 2010, trois mois auparavant… ET TOUT CA EN UN PUTAIN D’EPISODE ! C’est l’occasion de sortir l’image BADASS du jour.

Trop Speed !

Higashi No Eden bénéficie à la fois des forces et des faiblesses qu’impose le format 11 épisodes. La série se voit doté d’un rythme haletant, mais n’a au bout du compte, pas eu le temps de mener son récit à terme, nous laissant par la suite sa conclusion dans deux films, « The King of Eden » et « Paradise Lost ». La scène finale du 11ème épisode concluait de façon magistrale cette introduction gigne des plus grands thriller, tout en laissant trop de questions en suspend…

Le chara-design de Chika Umino (Honey and CloverSlam Dunk...) est un vrai plus : original et enfantin, dans la mesure où les héros manquent  cruellement de relief. Ce chara-design contrebalance avec l'ambiance parfois glaucque de l'anime, qui compense avec quelques touches d'humour. Morimi évite d’être la cruche de service mais n’est reléguée qu’au simple rang de pot de fleur, tout comme l’ensemble de sa bande. Tout va très vite et il n’est donc pas question de s’attarder, l’ensemble des relations des seconds rôles ne seront qu’esquissées et il en sera de  même du côté des seleçaos

Les seleçaos tiennent pourtant une place majeure dans l’histoire : il s’agit des 12 personnes jouant au « jeu », Takizawa inclus, censés sauver le Japon grâce au 10 milliards de leur téléphone. Il faudra se contenter de brèves apparitions et de quelques révélations juteuses, alors qu’ils sont pour la plupart assez charismatiques et intéressants pour que l’on veuille en savoir plus. Qui est l’effaceur ? Qui est l’instigateur de ce jeu ?

On retiendra  de tout cela une animation de qualité, le budget sur 11 épisodes étant évidemment plus conséquent que sur un format plus long ; ainsi qu’un opening dantesque  (Falling Down-Oasis) et une bande-son qui colle merveilleusement à l’ambiance mystérieuse qui entoure la série, composée par Kenji Kawai (Higurashi no Naku Koro Ni, Ghost in The shell), habitué à ce genre de commande.

Et les films ?

Si la série était palpitante les films souffrent d’un manque de rythme affligeant. Lents, inconstants, flous, mais où est passé tout le charme de l’anime ? Sûrement sur la brosse à chiotte qui a servi à en écrire le scénario merdique et pourtant indispensable à la« compréhension » de l’œuvre.

Higashi no Eden était un anime plein de promesses scénaristiques que les films ont bien vite avorté.  Avec une histoire qui devient de plus e n plus alambiqué et tirée par les poils du pubis (qui sont bien plus durs à attraper que ceux des cheveux). Quel dommage, c’est un véritable gâchis d’autant que les longs-métrages bénficient d’une réalisation de bonne facture.

Kenji Kamiyama livre tout de même un animé de qualité qui tire sa force et sa faiblesse de la même source : son format. On sera donc ravis par l’animation et le chara-design de qualité, mais déçus par l’utilisation restreinte des seconds rôles et les films qui se sont perdus dans les méandres d’un visible manque d’inspiration. Je lui octroie tout juste la moyenne avec 5 brosses à chiotte.

      /10