Ardalia, tome 3 : Le point sur les chroniques

Par Eguillot

Lorsque j'étais critique dans la presse jeux vidéo, quand on ne recevait pas un jeu, c'était en général mauvais signe : il se disait dans les rédactions que le produit était si mauvais que l'éditeur tentait de le vendre sans le soumettre à la critique. En passant de l'autre côté, en devenant créateur dans le domaine littéraire, je me rends compte que c'est un peu plus compliqué. L'univers du livre a tendance à fonctionner en vase clos et il y a des phénomènes de saturation, quand ce n'est pas d'autocensure. Explications et exemple concret avec un petit point sur les chroniques des Flammes de l'Immolé, troisième tome du cycle d'Ardalia.

Les Chroniques de l'Imaginaire : livre envoyé et chronique terminée. Avec une bonne surprise, la chroniqueuse considère ce troisième tome comme le meilleur roman de fantasy autopublié de ces dernières années. Personnages on ne peut plus attachants, rythme narratif soutenu, rebondissements à foison, on est (re)conquis dès la cinquantième page, à nouveau embarqué corps et biens dans le monde d'Ardalia.

Les Vagabonds du Rêve : livre envoyé et chronique terminée.

Beaucoup, beaucoup de péripéties et de retournements de situation inattendus qui ne faiblissent pas tout au long d’un peu plus de cinq cent pages. Un très bon moment de lecture donc (..)

Le blog de Flynn SFF : la chronique du troisième tome arrive en décembre 2013, donc très bientôt.

Rê-v-alité : la blogueuse-chroniqueuse a reçu les trois volumes. Le premier a été lu (version électronique). Elle note d'ailleurs avoir reçu la trilogie sur son blog. Aucune date pour l'instant, les chroniques sur le grill étant apparemment nombreuses.

Livresse et Accros à la lecture : deux autres blogs en plus de Rê-v-alité avec lesquels j'ai commencé un partenariat en envoyant les versions électroniques de la trilogie. Aucune date non plus, mais là encore, de très très nombreuses autres lectures en cours sur chacun des blogs.

Histoires de Romans : le troisième tome a été envoyé à la chroniqueuse qui avait rédigé les articles des deux premiers. Elle l'a lu et, selon ses dires, préféré aux deux premiers. Seulement, pas de date d'article prévue.

Psychovision : contacté, le chroniqueur des deux premiers volets a décliné la critique du troisième tome. Il m'a expliqué n'avoir pas aimé les deux premiers tomes et qu'il était sûr de démolir le troisième. J'ai négocié en lui demandant de lire les trois premiers chapitres en ligne des Flammes de l'Immolé. Il a accepté, pour au final me confirmer qu'il ne chroniquerait pas le roman.

Actu SF : une histoire de rendez-vous manqué. Le chroniqueur avait semblé apprécier les premier et deuxième tomes. Avant même que je ne lui donne rendez-vous pour lui remettre en mains propre le troisième volume, il avait commencé la lecture en ligne sur sa tablette numérique des trois premiers chapitres. Très bon signe, donc.

Sauf que le jour du rendez-vous, il me pose un lapin. Pour ne me contacter sur mon portable que plus tard, nettement après l'heure du rendez-vous. Déçu, je décide malgré tout, avec son accord, de lui envoyer la version numérique.

L'été 2013 passe. Après plusieurs relances, j'apprends que le "livre lui est tombé des mains" (heureusement pour sa tablette électronique, pas au sens littéral !). Il n'accroche pas, il n'y aura pas de critique Actu SF.

Comme on le voit suite à ces diverses expériences, les principaux écueils lorsque l'on souhaite obtenir une chronique sont la disponibilité des chroniqueurs et l'attrait que peuvent ou non susciter nos écrits. En cas de "désamour" du chroniqueur, l'autocensure est souvent privilégiée, c'est à dire que l'on préfère ne pas rédiger de critique plutôt que de pointer les défauts.

Pour Rê-v-alité comme pour Livresse et Accros de lecture, il s'agit de partenariats suite à ma présence sur le site Adopte un auteur.com. J'ai donc été contacté directement par une blogueuse, qui a mis en lien la présentation de la trilogie Ardalia sur un forum, où deux autres chroniqueuses se sont déclarées intéressées. Je dirais que malgré cela, mes chances d'être chroniqué sur l'un ou l'autre de ces blogs sont faibles : je me suis contenté d'envoyer les versions électroniques afin de limiter le budget "service presse". Je l'assume complètement.

Je tiens à le préciser, je n'en voudrais pas aux blogueuses de ne pas le chroniquer : une chronique est avant tout histoire de passion, et demande du travail à chaque fois. Il me paraît logique que les chroniqueuses (oui, ce sont en majorité des femmes) priorisent les articles pour lesquels elles ont reçu les livres papier. Et on connaît bien la saturation du marché. Le but de ce post n'est pas de leur mettre la pression mais d'expliquer les choses.

Pour Histoire de Romans, c'est un peu plus délicat puisque la chroniqueuse a reçu le livre papier et ne donne plus signe de vie. Mais bon, on va le classer dans les impondérables. Et puis, aucun chroniqueur n'a d'obligation autre que celle qu'il peut s'imposer à lui-même.

Pour Psychovision, c'est dommage, parce que les deux premiers articles étaient vraiment négatifs et constituaient de véritables contre-points par rapport aux articles plus positifs de la revue de presse. Ce n'est pas que je sois maso, mais même un lecteur ayant aimé le roman peut aussi se retrouver dans certains points négatifs d'une critique défavorable.

Pour Actu SF, je réalise après coup que le chroniqueur n'avait pas dû accrocher aux trois premiers chapitres mis en ligne, ce qui explique le lapin. Leçon du jour: toujours se raccrocher aux faits, qui parlent plus que les paroles.

En conclusion, je dirais tout de même que l'une des grandes différences entre la critique de jeux vidéo et celle de livres, c'est qu'en général, les chroniqueurs de jeux vidéo ne sont pas des programmeurs. Dans le champ littéraire, à l'inverse, de nombreux blogueurs sont aussi des auteurs.

Même chose pour les sites où l'on retrouve différents chroniqueurs/auteurs. Cela peut parfois même se faire de manière beaucoup plus structurée, avec des maisons d'édition liées à des sites internet, et des directeurs de collection qui sont aussi des chroniqueurs... Je ne serais pas surpris que la proportion de chroniqueurs-auteurs soit de 90% ou plus du nombre total de chroniqueurs livres.