James Arthur, l'esprit libre

Publié le 27 novembre 2013 par Urbansoul @urbansoulmag

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Pour rappel, la semaine dernière, j’ai eu une conversation intéressante avec James Arthur. Au téléphone, je vous l’avoue. Oui parce qu’évidemment, mon emploi du temps est aussi chargé que celui d’une star, vous vous en doutez ! Mais plus sérieusement, sachez que je n’étais pas vraiment ravie d’apprendre que cette interview serait un phoner. Je préfère mille fois parler face à face avec les artistes car il est alors bien plus facile de créer un lien et de discerner une blague ou un malaise concernant un sujet spécifique.

Inquiétude #2 : son accent. Je ne suis pas vraiment amie avec l’accent britannique même si je trouve qu’il est l’un des plus sexy de la planète ! Vous ne trouvez pas que tout semble plus intelligent dans la magnifique langue de Shakespeare ? Malheureusement, c’est déjà assez compliqué de comprendre cet accent en direct alors ne me parlez même pas du téléphone. Mais je suis maligne à mes heures donc, à chaque fois que j’ai rendez-vous avec un artiste britannique, je regarde une série de vidéos pour m’habituer à leur façon de parler. Cela me permet également de passer des heures à faire des recherches sur la personne en question et d’éviter de leur poser une question qui a déjà été répondue dix fois auparavant.

Cette tâche s’est justement avérée beaucoup plus simple que prévue en ce qui concerne James Arthur. Les journalistes ont définitivement tendance à l’interroger sur la signification de chacun de ses tweets plutôt que de s’intéresser à son premier album (que vous devriez absolument écouter si ce n’est pas encore fait, en particulier les morceaux Get Down et New Tattoo -  vous me remercierez plus tard). Heureusement pour lui, je ne suis pas très portée sur les ragots : rapporter les rumeurs est un peu mon métier au quotidien donc, quand j’interviewe des artistes pour Urban Soul, j’y vois là l’opportunité d’enfin apprendre à découvrir quelqu’un à travers son art. Et je ne pouvais être plus heureuse de discuter avec James après avoir découvert qu’il avait choisi de prendre une direction musicale plus urbaine.

Mais c’est alors qu’est survenue mon inquiétude #3 : le jeune homme avait l’air plutôt ennuyé au cours de certaines interviews vidéos, ce qui signifiait plus de pression pour moi car j’aime que mon interlocuteur rie et interagisse avec moi, qu’il se sente libre de faire des blagues (même si je ne les comprends pas, ce qui est arrivé avec James grâce à mon super anglais) et de S’EXPRIMER. Et j’ai l’impression d’avoir un peu réussi ma mission, du moins je l’espère et j’aime le penser lorsque je reçois un gentil sms de l’adorable Michelle travaillant chez Sony Music Belgium qui me dit « Il t’a adorée ! ». Alors, sans m’étaler plus longtemps, je suis heureuse de pouvoir enfin vous présenter mon interview avec James Arthur (et n’oubliez pas de lire la 1ère partie à propos de ses goûts musicaux actuels et de ses influences) !

Tu as commencé à chanter au sein de groupes rock. Comment as-tu évolué vers un son plus soul ?  

Ma musique comporte différentes influences. Je ne choisis pas vraiment un genre avec l’intention de m’y cantonner. J’aime plein de styles musicaux différents. J’ai toujours été un grand fan de soul,  R&B, hip-hop, musique urbaine, mais aussi de rock et autres choses de même nature. Je suppose que j’ai juste évolué en tant qu’artiste.

Est-ce qu’il y a un artiste ou une personne en particulier qui t’a influencé à aller dans cette direction ? 

Oui, ma Maman je pense. Elle avait l’habitude d’écouter des gens comme Michael JacksonMarvin GayeThe TemptationsPrinceStevie Wonder, tu vois… Tous les grands vocalistes soul/R&B. Et donc, oui, c’est ce que j’écoutais plus jeune et, à mon avis, ça a laissé son empreinte, tout comme j’ai toujours gardé ces personnes à l’esprit en faisant ma musique.

Même quand tu as commencé à te lancer en solo, tu as choisi de mettre tes musiciens en avant en chantant sous le nom du James Arthur Band. Te cachais-tu derrière des groupes trop anxieux à l’idée de faire carrière tout seul ?

Non, en fait, je travaillais sur des projets en solo. Le problème, c’est que quand je jouais tout seul, je devais faire des reprises pour gagner de l’argent en chantant dans les pubs et les clubs. Je devais jouer les chansons des autres pendant 1h30 et puis je pouvais éventuellement chanter mes propres compositions pendant 30 minutes à la fin. Mais la raison pour laquelle j’ai pris part à tellement de groupes, c’est parce que j’y voyais une possibilité de m’exprimer réellement et d’utiliser mes textes pour enfin leur donner vie. Je ne voyais pas vraiment l’intérêt de créer The James Arthur Band avant de fonder celui-ci parce que j’étais jeune et je ne pensais pas pouvoir mener un groupe, avoir des musiciens ou autre donc je voyais plutôt ça comme un projet collaboratif.

Parlons de ton premier album, James Arthur. Comment s’est passé l’enregistrement ? As-tu pu choisir tes collaborateurs ou est-ce que certaines personnes t’ont été présentées ? Avais-tu des demandes et envies particulières ?

Oui, j’ai demandé à ce qu’on les lave et qu’on me les envoie au studio… juste parce qu’il le fallait et… je plaisante !  [rires] Quand vous gagnez X Factor, on vous impose de travailler avec certains de ces producteurs et j’ai eu la chance de pouvoir bosser avec des gens géniaux comme  Naughty Boy, Salaam Remi et consorts donc c’est un véritable honneur.

Qu’est-il arrivé aux collaborations avec Labrinth et Mike Posner ?

Elles seront destinées à de futurs projets ! On a commencé quelques morceaux et on n’a pas eu le temps de les terminer parce qu’on a vraiment essayé de faire beaucoup en un jour, sauf qu’on a passé pas mal de détails à la trappe donc on devra retravailler tout ça.

Tu as également enregistré avec Nicole Scherzinger, ton mentor de X Factor UK… Pourra-t-on retrouver le fruit de cette session sur son prochain album ?

Je ne sais pas. Ce sera définitivement sur un futur projet : pour son album, peut-être pour mon prochain disque, je ne sais pas. Peut-être que ce sera un inédit. Mais en tout cas, ça va certainement se faire et ce sera génial !

Tu dévoiles tes talents de rappeur sur Flyin’. Est-ce un registre que tu aimerais continuer à explorer à l’avenir ? J’ai lu que tu sortiras peut-être une mixtape…  

Je vais faire cette mixtape, c’est sûr. Flyin’ est en quelque sorte un clin d’œil au futur. Avant de devenir un artiste commercial signé dans une grande maison de disques, je rappais beaucoup et je n’ai pas vraiment eu l’opportunité de montrer ce que je pouvais faire dans le domaine. Et puis, c’est encore autre chose de rapper de manière commerciale : vous devez penser à la censure et compagnie. Je veux vraiment faire cette mixtape et l’offrir gratuitement pour ne pas me censurer et me modérer car c’est important pour moi de pouvoir dire ce que j’ai envie de dire. J’espère qu’elle sortira avant l’été. C’est prévu pour le début de l’année prochaine.

Tu seras en tournée en 2014. Comment tu t’y prépares, compte-tenu de tes crises d’anxiété occasionnelles ? 

Il faut que j’accepte le fait que je devrai toujours lutter contre mes problèmes d’anxiété. Je pense que beaucoup de mes idoles et de personnes dans l’industrie musicale souffrent de soucis similaires. Adele, par exemple. Elle est vraiment prise d’une peur panique de la scène. En ce qui me concerne, cela s’explique surtout par le fait que je réfléchis beaucoup trop à mes performances et aux choses en général, je laisse les commentaires négatifs des médias m’atteindre ou… J’anticipe trop. Je pense que c’est peut-être typique des personnes créatives et des artistes. Mais je vais devoir surmonter ça, à un moment donné. Je commence à le faire. En tout cas, ça va beaucoup mieux qu’au début de l’année.

À quoi ressembleront tes concerts ? Est-ce que l’ambiance sera plutôt intimiste ou est-ce que tu veux les gros projecteurs, les effets spéciaux & co ? 

Tout ce que tu entends sur mon album prendra vie à la puissance 10 sur ma tournée. Il y aura beaucoup de lumières et d’instruments. Ce sera un grand show cinématique avec des projecteurs et de la musique en live avec du super son ! Mon directeur musical et moi travaillons main dans la main pour monter un beau spectacle parce que les gens dépensent leur argent durement gagné pour venir me voir sur scène et je ne veux décevoir personne.

Ton prochain single sera Recovery. As-tu déjà une idée du concept du clip ? 

Oui, clairement ! [parle à son entourage] Est-ce que je peux donner des détails ? [revient vers moi] Non, je ne peux pas vraiment dire ce qu’on a prévu. Mais c’est passionnant et on a vraiment un super concept pour la vidéo.  Je vais pouvoir montrer un peu plus mes talents d’acteur. Ce sera intéressant. Il y aura un fil narratif plus important que dans You’re Nobody ‘Til Somebody Loves You. Dans ce clip précédent, il s’agissait surtout de s’amuser et de jouer au milieu d’une rue poussiéreuse. Là, il y a un vrai message sincère derrière la chanson donc la vidéo doit pouvoir le mettre en lumière. Et avec un peu de chance, on fera ça bien !

La presse britannique n’est pas des plus sympathiques à ton égard et, honnêtement, ces ragots ne m’intéressent pas. Je me demandais cependant s’il y avait une question que tu aurais aimé que l’on te pose ou quelque chose que tu aimerais dire en particulier ?

Tu sais, le problème avec les médias britanniques c’est qu’ils ont toujours besoin d’ouvrir une chasse aux sorcières ciblant quelqu’un qui vient de nulle part. Et à chaque fois qu’une personne qui n’était rien rencontre un peu de succès, ils sont dans cette mentalité de la rabaisser. Et c’est dommage parce que j’ai fait tellement de choses positives cette année et la plupart d’entre elles n’ont pas été évoquées dans la presse, tu vois ce que je veux dire ? Je pense que c’est juste typique des médias au Royaume-Uni : ils n’aiment pas les success-stories. J’aurais pourtant bien aimé qu’ils m’interrogent plus à propos de mon avenir, de mes inspirations, de ma musique… et puis qu’ils essaient de mieux me connaître. Parce que là, selon moi, ils veulent juste dépeindre leur propre image de la personne que je suis.

Est-ce aussi la raison pour laquelle tu as décidé d’arrêter de gérer ton compte Twitter ?

Oui, tu sais quoi ? J’ai tiré un trait sur mon envie de donner mon opinion sur Twitter parce que, quand je dis des choses dans les médias, on les transforme. Je trouve qu’il y a beaucoup trop de pop stars inaccessibles et prétentieuses, les cheveux brillants et laqués et toutes dents dehors et ce sont des gens auxquels on ne peut pas s’identifier. Quand j’étais juste un simple gars qui faisait de la musique, je voulais entendre plus de personnes exprimer le fond de leurs pensées. Mes opinions portent toujours sur la musique, et jamais sur la personnalité ou l’apparence des gens : ça, ça pourrait créer la polémique. Mais je ne fais que dire ce que je pense de la musique et les gens disent des choses encore plus pires tous les jours mais, comme j’évolue sous l’œil du public, on me scrute. Je n’ai pas l’impression que c’est comme ça en Europe. Vous êtes tous plutôt cool. Au Royaume-Uni, on est plus coincés.

Voilà bientôt un an que tu as remporté X Factor et que tu es dans le show business. Qu’as-tu appris et que retiendras-tu de ces derniers mois ? 

En fait, j’ai hâte que cette année touche à sa fin parce que j’ai appris une incroyable quantité de choses sur moi. J’ai appris que je ne pouvais pas vraiment avoir une opinion, que je devais en quelque sorte être vu mais pas entendu pour laisser ma musique parler pour elle-même. Et j’ai appris à saisir plus souvent les opportunités qui me sont données. Tu sais, j’ai été très fatigué cette année parce que je n’ai pas arrêté et j’ai vécu des expériences que je n’ai pas pu savourer pleinement à cause de cette fatigue.  Donc il me tarde d’être l’année prochaine, pour revenir plus fort, partir en tournée et vraiment apprécier mes visites dans tous ces pays différents, et puis, pour travailler sur moi-même, devenir quelqu’un de meilleur et essayer de donner encore un peu plus d’amour.

Un grand merci à James, la génialissime Michelle et ma sauveuse Haniyyah !

James Arthur se produira à l’Ancienne Belgique (Bruxelles) le 25 février 2014.
Son premier album éponyme  est déjà disponible en magasins et sur les plateformes de téléchargement légal.