Le vacarme de l’âme porté en peinture. Du 9 octobre au 26 janvier 2014, le musée du Luxembourg présente l’exposition La Renaissance et le rêve à travers 80 œuvres de génie. De Bosch à Véronèse et en passant par Greco, les allégories du songe s’enchainent et tournent en une véritable obsession dont le visiteur aura du mal à sortir indemne.
"La foule tient à nommer nuit ce soleil qui résiste à son entendement." Michel-Ange
Berçant le sommeil et des songes, l’obscurité appelle la "vacance de l’âme", invitant à la sensualité via les peintures de belles endormies ainsi qu’à la connexion au divin. Aucun lien avec quelque complexe freudien et autre désir refoulé, le rêve s’impose avant tout comme élan créateur et source d’inspiration, passe t-il simplement par la représentation de courbes dénudées. Ouvrant la conscience humaine à un autre que soi, cet ailleurs indéchiffrable pousse les frontières de l’art aux portes de l’imagination et même jusqu’à la rencontre avec Dieu.
La Notte, Ghirlandaio
Conquête spirituelle, fantasme charnel et crachoir cauchemardesque. Si différentes qu’elles apparaissent, les allégories manquent pourtant de saisir l’essence même de l’onirique et n’en font que représenter l’étoffe. Aujourd’hui encore, la quintessence de l’énigme demeure intacte, à l’épreuve de la psychanalyse y compris. "Nous veillons dormants, et veillants dormons". Sonnant la fin du rêve éveillé, ces paroles de Montaigne semblent inciter le visiteur à sortir de l’obscurité à son tour. A bon entendeur…