Étude économique de la Grèce 2013

Publié le 29 novembre 2013 par Copeau @Contrepoints
Analyse

Étude économique de la Grèce 2013

Publié Par Contrepoints, le 29 novembre 2013 dans Économie internationale

La Grèce a accompli des progrès impressionnants en termes d’assainissement de ses finances publiques et de réformes structurelles clés, qui ont été engagées en vue d’améliorer sa productivité et sa compétitivité. Il faut que ces réformes soient rapidement et pleinement mises en œuvre pour ramener la Grèce sur une trajectoire de croissance plus forte et plus inclusive.

Dans sa dernière Étude économique consacrée à la Grèce, l’OCDE indique que la dépression économique été bien plus profonde que prévu, ce qui a mis à mal la viabilité de la dette et provoqué une hausse spectaculaire du chômage, lequel touchait à la mi-2013 plus de 27% de la main-d’œuvre. La croissance est bridée par l’atonie de la demande, tant intérieure qu’internationale, par la difficulté d’accès au crédit et par l’étroitesse des marges de manœuvre de la politique macroéconomique. La lenteur de la réforme des marchés de produits a freiné la compétitivité des prix et les exportations, mais certains signes montrent que la baisse des coûts unitaires de main-d’œuvre a commencé à se répercuter au niveau des prix à l’exportation et de la compétitivité.

Une reprise est en vue. Les évolutions économiques encourageantes observées à la mi-2013, qui sont notamment liées à une bonne saison touristique, devraient se poursuivre en 2014. Toutefois, des risques de dégradation subsistent encore. L’orientation de la politique budgétaire restera restrictive, même si elle devrait l’être moins en 2014 que ces dernières années. Outre les ajustements supplémentaires nécessaires sur le plan du budget et de la compétitivité des prix, la nécessité d’une nouvelle assistance pour parvenir à une situation budgétaire viable ne peut pas être exclue.

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Éliminer les obstacles à la croissance grâce à la poursuite des réformes structurelles

Des réformes structurelles de grande ampleur ont été engagées dans plusieurs domaines, mais il faut faire davantage.

De vastes opérations de restructuration et de recapitalisation des banques ont permis de reconstituer l’assise des concours bancaires à l’économie, mais le poids élevé des créances douteuses continue de peser sur l’offre de crédit, en particulier aux petites et moyennes entreprises (PME).

Bien que les charges administratives sur les firmes aient déjà été quelque peu allégées, les obstacles persistants qui affectent les marchés de produits continuent de rendre difficiles la poursuite de l’amélioration de la compétitivité alors que la ré-allocation des ressources au profit des exportations est nécessaire.

La réforme de l’administration publique progresse lentement, cependant les efforts déployés pour s’attaquer aux inefficiences graves d’un service public de grande ampleur ont été récemment accélérés. La fraude fiscale reste un problème majeur. Les procédures judiciaires, bien qu’en voie d’amélioration, sont toujours longues et coûteuses bien que d’importantes réformes de la législation et des procédures ont été opérées. Il est capital que le processus de réforme fasse l’objet d’un suivi et d’une évaluation constants.

Partager équitablement les coûts et les avantages de l’ajustement

Le souci d’équité doit rester une composante fondamentale de l’ajustement budgétaire et économique.

Malgré l’adoption de mesures budgétaires qui ont permis d’amortir l’impact de l’ajustement sur les inégalités, la récession et l’assainissement budgétaire ont mis à mal la répartition des revenus et aggravé la pauvreté, sur fond d’augmentation du chômage et de diminution des revenus réels. L’impact social a été amplifié par l’absence de filet de sécurité général et par le mauvais et faible ciblage des dépenses sociales hors retraites.

Les mesures récemment prises ou proposées, notamment un programme pilote de revenu minimum sous condition de ressources et une modification du régime des prestations de chômage de longue durée, devraient permettre de mieux cibler les aides sur ceux qui en ont le plus besoin. La gouvernance des programmes sociaux reste un problème. Les soins de santé ont pâti de la crise et, malgré des réformes qui ont pour effet de rationaliser les dépenses, des inefficiences perdurent.

La forte hausse du taux de chômage, en particulier chez les jeunes, n’a pas été accompagnée, comme il l’aurait fallu, de mesures d’activation. Parallèlement, il est important de renforcer l’efficacité du mécanisme d’inspection du travail pour garantir que la libéralisation entreprise pour favoriser la concurrence n’entraîne pas une détérioration des conditions de travail.

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