La production agricole mondiale continue d’augmenter, malgré des prédictions alarmistes de déclin

Publié le 29 novembre 2013 par Copeau @Contrepoints
Analyse

La production agricole mondiale continue d’augmenter, malgré des prédictions alarmistes de déclin

Publié Par Contrepoints, le 29 novembre 2013 dans Agriculture

La production de nourriture continue d’augmenter à un rythme plus rapide que la population mondiale, faisant reculer le pourcentage d’individus sous-alimentés sur la planète.

Par Steve Goreham.

L’année 2013 a été excellente pour l’agriculture mondiale. La production de riz a atteint des records et la production de blé et de maïs a été solide, ce qui a entraîné des récoltes importantes à travers le monde. Ces progrès ont été réalisés malgré des prédictions incessantes sur une future baisse de la production agricole mondiale.

Le département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) a annoncé que les récoltes de riz dans le monde ont atteint le niveau record de 469 millions de tonnes en 2012 et 2013. De même, les récoltes de maïs et de blé ont été fortes, après avoir atteint des records pendant la saison 2011/2012 pour les deux céréales. À présent, l’USDA prévoit des récoltes mondiales record pour le maïs, le blé et le riz pour la période 2013/2014.

Cf. le graphique ci-dessous :

Ces chiffres correspondent au point culminant d’une croissance remarquable de la production mondiale de céréales. Depuis 1960, la production mondiale de blé et de riz a triplé et la production de maïs a été presque multipliée par cinq.

Pendant des décennies, les pessimistes avaient prédit que la production de nourriture échouerait à satisfaire les besoins de l’humanité. En 1972, Donella Meadows et d’autres scientifiques du Massachussets Institute of Technology ont publié The Limits to Growth (« Les limites à la croissance »), un ouvrage qui posait la question suivante : « Ces statistiques épouvantables signifient-elles que nous avons déjà maximisé la productivité en nourriture de la Terre ? » En 1974, Paul Ehrlich a écrit, dans The End of Affluence (« La fin de l’abondance ») : « À cause d’un mélange d’ignorance, de cupidité et d’insensibilité, nous avons provoqué une situation telle qu’elle pourrait amener au moins un milliard de personnes à mourir de faim. »

Mais le développement de souches de blé et de riz à haut rendement, par Norman Borlaug, a déjà bouleversé l’agriculture du vingtième siècle. Quelques années avant que Meadows et Ehrlich émettent leur avertissement au sujet des famines à venir, le blé et le riz de Borlaug ont été implantés en Amérique latine et en Asie, avec des résultats stupéfiants. En 1970 la production de blé du Mexique était six fois plus importante que dans les années 1940. La production de blé indienne a bondi. Elle est passée d’un important déficit en 1965 à un excédent, en cinq ans à peine.

La production de nourriture continue d’augmenter à un rythme plus rapide que la population. Les données de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) font état d’un gain de 30% de l’indice de production agricole par individu, entre 1980 et 2010. Les gens, de par le monde, ont accès à davantage de céréales, de viande, de produits laitiers, de fruits et de légumes. Même la production de poissons augmente, grâce à d’importants progrès en pisciculture.

L’augmentation de la quantité de nourriture disponible a fait reculer le pourcentage d’individus sous-alimentés, de 18,6% en 1990 à 12,5% en 2010, selon la FAO. Au total, 868 millions de personnes sont toujours considérées comme sous-alimentées.

Aujourd’hui, les principaux lanceurs d’alerte dans le domaine de l’agriculture sont des partisans de l’idéologie du réchauffisme : la croyance en la destruction du climat de la Terre par la production humaine de gaz à effets de serre. Ce mois-ci, un projet de rapport du Groupe de travail II du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été l’objet d’une fuite. Ce rapport prévoyait que le changement climatique d’origine humaine provoquerait une baisse de la production agricole mondiale d’environ 2% par décennie, tout au long du vingt-et-unième siècle.

Le Earth Policy Institute (dirigé par Lester Brown) a depuis longtemps prédit un effondrement de l’agriculture. Sur son site Internet, on lit que « … le changement climatique accroît la probabilité d’extrêmes climatiques, tels que des vagues de chaleur, des sécheresses ou des inondations, capables de décimer les récoltes très facilement. » Même l’USDA affirme que le changement climatique d’origine humaine menace l’agriculture américaine.

Néanmoins, il faut se demander quand le changement climatique aura des conséquences sur l’agriculture. Le GIEC affirme que la période 1983-2012 était probablement les trois décennies les plus chaudes dans l’hémisphère Nord de ces 1400 dernières années. N’aurions-nous pas déjà dû voir certains de ces effets négatifs sur l’agriculture ?

Peut-être l’augmentation de la production agricole est-elle semblable à l’augmentation de la population des ours… la baisse commencera demain.


Article original publié par The Washington Times le 26.11.2013. Traduction : Thomas Moraine pour Contrepoints.

[*] Steve Goreham est Directeur exécutif de la Coalition Américaine pour la Science climatique (Climate Science Coalition of America) et l’auteur du livre The Mad, Mad World of Climatism: Mankind and Climate Change Mania (« Le monde fou, fou du réchauffisme : L’humanité et la folie du changement climatique »).

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