Le rite Musulman

Par Annuclean

Dans l’Islam, la mort est un passage qu’il faut accompagner.

La fonction des rites funéraires musulmans est donc d’accompagner.

Dans la tradition musulmane, que ce soit pour les chiites ou les sunnites, la vie terrestre n’est qu’une étape de l’existence. C’est un «état transitoire», obligé, vers la «vraie vie»,  la «vie dernière». La mort est donc une (re)naissance, un passage vers un autre monde.

Ces rites font naturellement une place très importante à Allah et nécessitent de suivre avec minutie une série de gestes.

Les musulmans sont toujours enterrés.

La crémation, l’embaumement ou encore le don d’organes ne sont pas permis par la tradition.

Préparation :

Une fois le décès d’une personne musulmane constaté :

Le corps du défunt doit être placer avec la tête en direction de La Mecque.

Une toilette purificatrice doit ensuite avoir lieu : le corps est lavé 3 fois par 4 personnes du même sexe que le défunt.

Le veuf ou la veuve peuvent néanmoins participer à la toilette mortuaire de leur conjoint.

Une fois essuyé, le corps est enveloppé dans plusieurs tissus blancs. Avec pour impératif d’avoir un nombre impair d’étoffes, en général 3 pour un homme et 5 pour une femme.

Les bras peuvent être placés le long du corps, les mains tournées vers le ciel ou croisées sur la poitrine selon les différentes coutumes.

L’inhumation : un cérémonial en prières

Une fois le corps lavé, il peut être transporté jusqu’au cimetière.

La mise en terre doit avoir lieu dans les 24 heures suivant la mort.

4 hommes portent le défunt sur une civière. La tête passe toujours la première.

Pendant le transport du corps, la Shahada, la profession de foi de l’islam, premier des cinq piliers de l’Islam, est récitée sans discontinuer.

La shahada est très brève  : اشهد ان لآ اِلَـهَ اِلا الله وأشهد ان محمدا رسول الله (ašhadu an lâ ilâha illa-llâh, wa-ašhadu anna muḥammadan rasûlu-llâh), pouvant se traduire par « J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah est que Mouhammad est Son messager »

Tous les musulmans qui croisent le cortège doivent se joindre à la marche et accompagner le défunt jusqu’à la tombe, même s’il ne le connaissait pas.

Un Imam prononce alors la prière des morts, debout. Cette prière est composée de 4 tekbir à la gloire d’Allâh (Allâh Akbar).

Chaque tekbir est entrecoupé par la première Sourate du Coran, la prière sur le Prophète et enfin celle pour le repos de l’âme.

Une fois cette courte récitation passée, l’on montre le visage du défunt pour permettre à chacun de se recueillir devant sa dépouille.

Le corps est ensuite descendu au fond de la tombe où deux hommes le placent sur le côté droit, le haut du corps tourné vers La Mecque.

Il est conseillé aux personnes ayant assisté à l’enterrement de jeter 3 poignées de terre dans la tombe.

La cérémonie à la mosquée n’est pas obligatoire et elle est peu pratiquée

Enterrer un musulman en France

Il est possible pour un Musulman de se faire enterrer dans un pays non musulman, à condition qu’il le soit dans un « carré musulman ».

Si l’inhumation se fait en pleine terre dans les pays musulmans, les cimetières occidentaux ne le permettent pas toujours. Le rite évolue donc et le corps est placé dans un cercueil très sobre, fait dans un bois simple. Une dalle tout aussi simple et placée sur le cercueil avant que la tombe ne soit recouverte de terre.

En France, les femmes peuvent se joindre à un cortège funéraire, ce n’est pas le cas dans les pays du Maghreb ou du Moyen-Orient.

Il n’est pas possible, sauf pour raisons légales, d’effectuer l’autopsie d’un mort de religion musulmane. 

Pratique

L’envoi de fleurs ne se fait pas.