GUILLAUME ET LES GARCONS, A TABLE ! Film de Guillaume GALLIENNE

Par Geybuss
  Synopsis :Le premier souvenir que j’ai de ma mère c’est quand j’avais quatre ou cinq ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant : "Les garçons et Guillaume, à table !" et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone, elle raccroche en me disant : "Je t’embrasse ma chérie" ; eh bien disons qu’entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus.        Avec Guillaume Gallienne, André Marcon, Françoise Fabian       Mon humble avis : La presse dit que ce film est une comédie sensible et hilarante. Sensible, oui, car le sujet l'est. Mais hilarante. Disons que l'on observe, que l'on sourit, et assez souvent, il nous arrive de rire. Même si j'ai passé un chouette moment, je serai moins enthousiaste que l'avis général. Parce ce film est autobiographique... alors je me suis demandé si certaines scènes étaient caricaturées +++ ou si la réalité avait été aussi désobligeante pour ce pauvre Guillaume qui, bien heureux soit il, s'en sort finalement très bien dans la vie. Parce que, wow, je suis bien d'accord pour reconnaitre le poids d'une éducation et d'un environnement dans le développement d'une personnalité, mais à ce point là, c'est ahurissant. Si Guillaume Gallienne n'écumait pas les plateaux télé pour promouvoir son film, s'il n'assurait pas à chaque fois que c'était sa propre histoire qu'il avait mis en scène, d'abord au théâtre, puis au cinéma, j'aurais pris ce film comme une bonne et franche comédie, trouvant la déduction comportementale un peu raccourcie, voilà tout. Mais comme il s'agit d'une histoire vraie, j'ai tout de même un pincement au coeur. Parce que ce jeune garçon qui se cherche, non pas dans sa sexualité, mais dans son identité sexuelle (je crois que je suis une fille parce que ma mère voulait une fille, alors je n'ai pas voulu la décevoir), ç'est franchement remuant, et à peine croyable. Je conçois très bien qu'une personne puisse se sentir en totale contradiction avec le sexe que dame nature lui a attribué, mais là.... Etre un homme, aimer les femmes et se comporter comme une femme, ça me dépasse un peu. Bon, je tourne en rond... Enfin, pour résumer, derrière le rire, il y a de réelles blessures. Comme souvent au ciné me direz vous ? Oui, mais là, elles sont autobiographiques. On ne rit pas d'une généralité caricaturée, mais d'une souffrance personnelle. Mais ne boudons pas notre plaisir de voir quelque chose de différent. Dans la mise en scène déjà. Guillaume Gallienne joue son propre rôle, de comédien sur les planches d'un théâtre, jouant sa pièce. Celui également de Guillaume dans les flashback qui composent le film, et surtout, c'est ce qui est notable, celui de sa mère. Les répliques sont cyniques à souhait, où décalées, mais toujours bien trouvées. Enfin, rendons à César ce qui appartient à César, ce film prone l'acception des différences, et invite à ne pas se fier aux apparences, quelles qu'elles soient. Un film sur la tolérance en fait, le 2ème dans la même journée (après La Marche), mais deux cinés à l'opposé. Comme quoi, au ciné comme ailleurs, on peut traiter du même sujet de fond, de mille et une façon. L'essentiel est de toucher son public, tous les publics !