Adam Kesher - Heading for the hills, feeling warm inside (2008)

Publié le 08 mai 2008 par Oreilles

Qu'est-ce que j'aurais aimé pouvoir encenser ce premier album, depuis que je l'attendais. Hélas, je suis peut-être trop difficile mais le tsunami annoncé par le buzz (inter?)nationnal n'atteint selon moi qu'à moitié ses objectifs. Et pourtant, plus j'écoute ce disque, plus je me convaincs que c'est moi qui ai tort, parce que bien sûr, Adam Kesher est un putain de bon groupe, l'un des meilleurs français à coup sûr, mais voilà, depuis 2006 que je me passais en boucle avant de sortir les deux Ep incendiaires que sont Modern times et Allegory of chastity, je m'étais habitué à un son dance rock que je ne retrouve pas, ou peu, au long de ce disque. Le groupe, qui en avait plus qu'assez d'être résumé à un simple Klaxons français effectue et ce dès son premier album un virage à 45° vers son influence d'origine, la new wave anglaise teintée de power pop américaine.
En prenant le pari osé de n'inclure aucun tube édité sur maxi et en fournissant dix véritables nouveaux titres, le combo bordelais émigré à Paris pour l'occasion s'est vu offrir les talents d'enregistreur de Pierrick Devin. Ok, j'avoue, ce disque qui mérite et nécessite pour le coup de nombreux aller / retours est ainsi plus ambitieux, moins hype et surtout de plus en plus sombre à mesure que défilent les minutes. Bowie, Sonic Youth ou Phoenix que revendiquaient depuis le début le chanteur Julien Perez apparaissent ici plus clairement. Certes, afin d'amener la transition en douceur, Local girl et Ladies, loathing and laughter ont toujours cette fibre électro rock proche de la scène fluo kid actuelle mais très vite les titres de la face B deviennent plus denses, plus chaotiques aussi, encore que par moment toujours un peu hybrides. Et la belle énergie déployée à la Pulp de laisser la place à deux ballades que l'on n'attendait pas, Talent and distance et Syllabe. A écouter le sextet en interview, le but était de faire un album contemporain en évitant le kitch. Pari réussi par surprise si l'on prend en compte le fait qu'Adam Kesher grimpe encore largement un cran au dessus de tous les groupes parisots qu'on nous balance à la figure ici ou là. Et rien que pour cette leçon de musique moderne, merci.
En bref : Post punk dansant décomplexé meilleur représentant à ce jour de la scène hexagonale. C'est dit. _
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Le Myspace et le label Disque Primeur
Local girl en live à l'Alcazar :

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