Du mardi 17 décembre au dimanche 22 décembre, à l’Institut Lumière : Memories of Murder

Publié le 03 décembre 2013 par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Séances : Ma 17/12 à 21h – Me 18/12 à 16h30 – Ve 20/12 à 21h – Di 22/12 à 18h30

Plus d’informations sur le site de l’Institut Lumière : http://www.institut-lumiere.org 

Memories of Murder
de Bong Joon-ho 
Titre original Salinui chueok
Avec Song Kang-ho, Kim Sang-kyung
Corée du Sud, 2003, 2h12, couleur
Date de sortie : 23 juin 2004

Synopsis

En 1986, le corps d’une jeune femme violée puis assassinée est retrouvé dans la campagne. Plus tard, d’autres crimes similaires ont lieu. La rumeur d’actes commis par un serial killer grandit…

A propos d’un film inspiré de faits réels

L’histoire de Memories of murder est inspirée de faits réels, qui se sont déroulés entre 1986 et 1991. Le premier Serial Killer de toute l’histoire de la Corée viola et assassinat dix femmes, dans un rayon de deux kilomètres. La plus âgée des victimes avait 71 ans. La plus jeune était une écolière de 13 ans. Le meurtrier n’a jamais laissé d’indices derrière lui. Plus de 3000 suspects furent interrogés et au final, plus de 300 000 policiers ont été mobilisés pour l’enquête. Personne ne fut jamais inculpé pour ces crimes.

A la fin des années 1980, les méthodes d’enquête en Corée étaient encore archaïques. Mener une enquête criminelle en Corée signifiait uniquement "cuisiner" les proches de la victime. Pour les officiers de police en charge de l’affaire, il s’agissait d’une expérience tout à fait nouvelle. Il n’existait aucune technique de profilage, méthode spécialement développée afin de contrer et d’étudier les Serial Killers. Par ailleurs, "la simple idée de préserver le lieu du crime dans le but d’une enquête médico-légale était superflue. Il n’y avait que les recherches et les interrogatoires, menés grâce au sens du devoir et à la ténacité des policiers. A la tête de cette police sous équipée, les deux hommes ne durent compter que sur eux-mêmes pour affronter cette série d’événements atroces". Pourtant, leurs méthodes radicalement opposées et leur collaboration forcée ont créé de fortes tensions, mais surtout ont porté de graves préjudices à l’enquête.

La police manquait souvent de moyens, en particulier en ce qui concernait les tests ADN. Très souvent, il fallait les envoyer aux Etats-Unis ou au Japon. Au cours de l’enquête, un laboratoire répondit aux enquêteurs "deux mois après l’envoi d’un prélèvement qu’il était trop débordé pour pouvoir s’en occuper."

Un épouvantail fut érigé à proximité des lieux des crimes. "Bien qu’il ait l’air d’avoir été fabriqué par les villageois, il s’agissait en réalité d’une réalisation… de la police". Accroché à l’épouvantail, les passants pouvaient lire un écriteau : " Retourne-t-en, ou bien tes membres pourriront et tu mourras". Technique grossière soulignant l’archaïsme de la police sud coréenne à l’époque. Toutefois, elle n’avait jamais auparavant dû faire face à un Serial Killer, un type de meurtrier dont les policiers n’avaient entendu parler qu’à travers les films occidentaux.

Les efforts de la police pour attraper le coupable menèrent souvent à envisager des solutions desespérées. Alors que l’enquête piétinait, les policiers convoquèrent des…voyants sur les lieux de l’enquête. "Lorsque l’un d’entre eux leur expliqua que l’entrée nord du commissariat lui portait malchance, ils déplacèrent celle-ci d’une dizaine de mètres". Un autre leur expliqua que s’ils se baignaient nus dans la mer "en guise d’offrande aux esprits, le tueur serait arrêté en moins d’un mois". Enfin, "deux policiers haut-gradés, choisirent la dernière nuit de janvier pour se déshabiller et, s’asperger mutuellement d’eau glacée avec un baquet". Tous ces rituels fantaisistes n’ont par pour autant fait cesser les meurtres.

 Reporter pour le Kyung-in Daily News, le détective Doo-man Park fut le seul journaliste à avoir suivi l’affaire depuis le début. Il évoque alors le meurtrier en ces termes : "Cet homme devait être d’un calme effarant, capable de supporter ce froid et cette obscurité dans lesquels il agissait. Il n’y avait jamais aucune trace d’agitation sur les lieux du crime. Il ne perdait jamais son sang-froid. Il violait et assassinait ces femmes avant de cacher et d’abandonner leur corps. Ses victimes devaient être terrorisées face à tant de froideur. Sous l’emprise de la terreur qu’il devait susciter, elles étaient même capables de retirer elles-mêmes leurs vêtements".

Festival

Grand prix au festival du film policier de Cognac (2004)

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