#Startup et #Innovation, le point sur les processus participatifs

Publié le 06 décembre 2013 par Pressmyweb @e_c3m
Au sommaire :
  1. Innovation, démocratie et web 2.0 : le point sur les processus participatifs
  2. 1er volet |Le 21ème siècle : l’explosion du collaboratif
  3. Le web 2.0 : social et participatif
  4. Un corollaire : le développement du crowdfunding et du crowdsourcing
  5. La consommation collaborative : une tendance émergente
  6. En guise de conclusion provisoire

Innovation, démocratie et web 2.0 : le point sur les processus participatifs

Aussi incongru que puisse paraître le rapprochement entre ces trois univers, il apparaît pourtant qu’ils sont intimement liés. Tous issus d’une mutation socio-culturelle profonde, innovation ascendante, démocratie participative et web social sont non seulement les fruits du même arbre, mais ils sont aussi complètement interdépendants. Aussi, au cours des 2 prochaines semaines, nous allons tâcher de montrer en quoi ces 3 univers, innovation, démocratie et web, dans leur acception participative, sont liés par l’expression d’une aspiration fondamentale : une forme d’« individualisme humaniste », pour reprendre les mots du sociologue François de Singly. Nous tenterons enfin de faire valoir que l’intégration de cette aspiration peut offrir d’excellents leviers à la performance économique d’une entreprise, voire d’une société.

1er volet |Le 21ème siècle : l’explosion du collaboratif

Le web 2.0 : social et participatif

Internet a changé la face du monde. Tarte à la crème, non ? Et pourtant tellement vrai. Car « l’encastrement des outils de communication dans des espaces sociaux où ils étaient jusqu’alors absents, comme les opportunités offertes par la numérisation des savoirs, contribuent à redéfinir le couplage entre offre technologique et demande des usagers d’une manière sensible et profonde » (source : D. Cardon, La trajectoire des innovations ascendantes : inventivité, coproduction et collectifs sur internet). En d’autres termes : grâce à internet (et aux mobiles), nous avons désormais non seulement largement accès à des connaissances jusqu’alors confinées, mais aussi la possibilité de produire du savoir, de donner notre avis et d’agir. Et cette possibilité a un impact marquant sur notre relation aux produits de consommation et aux services. C’est ce qu’on appelle désormais communément (depuis la conférence de O’Reilly Media, Batelle et MediaLive en 2004) le « web 2.0 » ; un web social et participatif où chacun des internautes/citoyen a sa place.

Par ailleurs, au-delà de l’impact évident que l’avènement du web social a eu sur nos vies (qui se serait douté, il y a 10 ans, que nous passerions notre vie à twitter depuis notre smartphone ?), il apparaît que « Le développement du Web 2.0 fait émerger un modèle d’innovation différent à la fois de celui qui s’est développé dans le monde des logiciels propriétaires des entreprises et de celui de la coopération forte des acteurs du logiciel libre. La différence avec le modèle des entreprises tient à l’introduction d’une coopération horizontale entre acteurs de même niveau » (C. Aguiton et D. Cardon, Web participatif et innovation collective) : c’est l’open innovation, ou innovation dite « horizontale », mais nous y reviendrons.

Un corollaire : le développement du crowdfunding et du crowdsourcing

C’est justement grâce à l’émergence de ce web 2.0 qu’a été rendu possible le développement considérable du crowdfunding avec des plateformes aujourd’hui largement connues comme Kickstarter, My MajorCompany, Ulule, etc. Or, si tout le monde aujourd’hui semble accepter simplement le fait que ce mode de financement existe, peu voient ce que le crowdfunding a de révolutionnaire. Car si, avant le crowdfunding, c’étaient les maisons de production qui sélectionnaient, formataient et finançaient des groupes de musique, films ou autres produits culturels, avec le crowdfunding, ce sont les consommateurs qui ont la main. Certains arrivent même à se soustraire à ce besoin de financement conséquent en créant sur internet des buzz, aussi aléatoires qu’incontrôlables (il suffit de voir le succès planétaire de Gangnam style pour s’en convaincre…). Le financement participatif ouvre ainsi la voie aux consomm’acteurs : en finançant un projet aujourd’hui, je choisis les produits culturels que je vais consommer demain.

Mais il existe une autre pratique, plus confidentielle car plus destinée à des profils techniques : c’est le crowdsourcing. Le principe est, pour une entreprise, de faire appel aux compétences de tous les internautes pour résoudre un problème technique, apporter une solution à un besoin, participer à la conception d’un produit. Eyeka par exemple, une agence de communication française, offre la possibilité aux marques de faire des appels créatifs à des designers ou à des apprentis publicitaires… avec une rémunération à la clé. Creads propose aux entreprises la possibilité d’émettre un appel d’offre dédié aux graphistes. La plateforme Nov’in quant à elle offre aux internautes de vivre l’innovation aux premières loges en participant à la création de produits innovants. Même la NASA a lancé sa propre plateforme de crowdsourcing : open.nasa.gov ! Bien évidemment dans tous ces cas les professionnels sont privilégiés (sauf dans le cas de novin.fr, ouvert à tous), mais, en théorie, n’importe quel internaute a une chance de participer.

La consommation collaborative : une tendance émergente

Parallèlement, mais de façon tout à fait logique, s’est développée petit à petit la consommation collaborative. Covoiturage, couchsurfing, achat communautaire, échange de maison etc. : une étude récente de la Sofres, pour La Poste, révèle que 50% des Français pratiqueraient un mode de consommation collaborative ! Et encore une fois, cet essor a été rendu possible par internet et la facilité que le réseau offre pour mettre en relation, faire connaître et partager. Et, avec les appareils mobiles (smartphones et tablettes), la tendance va s’accroître. Car aujourd’hui la géolocalisation et la possibilité de commenter en direct depuis son smartphone offrent des possibilités illimitées de collaboration (d’où l’injonction aujourd’hui faite aux marques d’être “Solomo”…). Et ça, de nombreus(e)s applications/services innovant(e)s l’ont compris : Blablacar, Sharewizz, Hungry now (aux USA), etc.

En guise de conclusion provisoire

Internet aura donc réussi à redonner une forme de pouvoir aux consommateurs/citoyens en fournissant des leviers pour agir sur les marchés mais aussi sur le politique. Dans un monde gouverné par une logique économique, ce pouvoir n’est pas rien et lance des pistes pour l’avènement d’une démocratie plus participative. Les politiques ne s’y sont d’ailleurs pas trompés qui ont largement investi la toile pour travailler leur image, prendre les avis de leurs électeurs et même interagir avec eux. On pense bien évidemment à Barack Obama par exemple qui, pendant sa campagne électorale, avait à ses côtés pas moins de 750 community managers !

Tweeter