PALUDISME: De nouveaux leurres odorants pour berner le moustique – Cell

Publié le 07 décembre 2013 par Santelog @santelog

Paludisme, mais aussi dengue, virus du Nil occidental et filariose, ont un point commun, leur vecteur, le moustique. Identifier le mécanisme chez le moustique qui va lui permettre de détecter l’homme et comment exactement il va être attiré, permettrait d’identifier des composés permettant de contrôler la propagation des maladies transmises. Cette étude, publiée dans Cell fait d’une pierre 3 coups : Elle identifie les appâts chez l’homme, les récepteurs chez le moustique et des composés capables de les inhiber.

Le souffle et l’odeur de la peau humaine : Les chercheurs de l’Université de Californie Riverside montrent ici que les moustiques sont d’abord attirés par l’odeur du dioxyde de carbone que nous expirons qui leur permet de nous traquer, même à distance. Une fois proches de nous, c’est l’odeur de la peau humaine ou des vêtements ou de la literie qui conservent cette odeur qui va leur permettre de finaliser leur approche même en l’absence de CO2.

Un neurone récepteur nommé cpA leur confère cette sensibilité à plusieurs substances odorantes de la peau. Ces neurones olfactifs spécialisés sont capables à la fois de signaler le CO2 du souffle et les odeurs de peau humaine.

Inhiber l’activité de l’APC dans Aedes aegypti : Une fois le mécanisme compris, c’était le défi de ces chercheurs. Après avoir testé près d’un demi-million de composés possibles, les chercheurs en ont sélectionné 138 qui répondaient aussi à des caractéristiques souhaitables comme une odeur agréable, la sécurité, un coût abordable, leur caractère naturel. Plusieurs composés se sont avérés capables d’inhiber les cpA, dont 85% étaient déjà connus pour leur utilisation dans des produits cosmétiques.

​​2 composés ont été sélectionnés en dernier ressort, il s’agit du pyruvate d’éthyle, inhibiteur de cpA, déjà utilisé comme ingrédient de saveur dans les aliments et la cyclopentanone, activateur de cpA, un ingrédient utilisé dans les parfums, à l’odeur de menthe.

·   En inhibant le neurone cpA, le pyruvate d’éthyle permet de réduire sensiblement l’attrait du moustique vers un bras humain.

·   En activant le neurone cpA, la cyclopentanone est capable d’attirer les moustiques vers un piège.

Aujourd’hui, le CO2 est un des principaux appâts des pièges à moustiques mais nécessite une combustion et donc un dispositif encombrant et peu pratique pour une utilisation dans les pays en développement. Les nouveaux composés identifiés offrent de nouvelles alternatives sûres, abordables et pratiques.

 

Source: Cell 5 Dec, 2013 DOI: 10.1016/j.cell.2013.11.013 Targeting a Dual Detector of Skin and CO2 to Modify Mosquito Host Seeking (Visuel “Moustiques”@ Genevieve M. Tauxe, Ray Lab, UC Riverside)

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