Knuth

Par Jperino @Jonoripe

 Un terabyte vaut 1 million de megabytes. Dans mon premier job, en 1973, on avait un IBM 1130 qui disposait royalement de 2 mégabytes de disque. Avec ce bijou, on gérait une entreprise de 250 personnes, on faisait des planning PERT de 2000 tâches, on faisait des calculs de structure pour le barrage de la Grande Dixence, on a dessiné les profils en long et en travers plus les vues en perspective de l’autoroute de contournement de Genève, des calculs de caténaires... etc...

En 1982 un PC d'IBM avait 5 megabytes de disque dur.

L’autre jour, on m’a proposé un ordinateur domestique à moins de 400 euros qui disposait d’un terabyte sur disque.

La loi de Moore avait prévu un facteur mille en 12 ou 13 ans, un facteur un million en 25 ans.  On y est… Et c’est comme ça que les jeunes cons deviennent des vieux cons bien plus vite qu’avant. L’informatique satisfait donc le principe bouddhiste de l’impermanence. Avec un telle accélération des flows (flux en anglais), les flots risquent de nous noyer. A quelle bouée se raccrocher ? La bouée Knuth ?

Donald Knuth, américain né en 1938 est professeur émérite de « l'art de programmer » à Stanford University. Pionnier de l'algorithmique, il est l'auteur d'une centaine d'articles et d'une dizaine de livres sur l'algorithmique et les mathématiques discrètes. Les 3 premiers volumes de The Art of Computer Programming (TAOCP – l’art de programmer des ordinateurs) demeurent des ouvrages de référence. A lire en anglais, avec un bonne dose d'aspirine a chaque page.

Eh oui, la manière dont fonctionnent les ordinateurs est à peu près la même qu’au début. Ils déroulent toujours plus vite des algorithmes toujours les mêmes ou presque, et c’est ainsi que Don Knuth ne vieillit pas… ou presque.

J'aimerais voir des milliers de programmeurs libres de faire ce qui leur plaît. C'est ce qui fait vraiment avancer le domaine.