Ceux qui préparent le non-retour de Sarkozy

Publié le 09 décembre 2013 par Letombe

Une information, qu'on qualifiera de rumeur, a rapidement glissé dans les rédactions: selon le Nouvel Obs, Nicolas Sarkozy aurait confié à quelques proches qu'il réfléchit à créer un parti politique hors de l'UMP pour son retour en 2017.

La preuve que les tontons flingueurs de l'UMP sont vraiment dangereux.

Sarkozy, cavalier seul
Il serait "inspiré par la théorie bonapartiste et gaulliste du lien direct et plébiscitaire entre un homme et le peuple de France", explique Thomas Guénolé, auteur d'un bouquin sur la campagne ratée de 2012, chroniqueur politique au Nouvel Obs (tiens donc) et à Atlantico. Ce dernier en rajoute sur la détermination sarkozyste: l'association des amis serait l'embryon de ce futur mouvement. D'ailleurs, assure-t-il, Sarkozy "peut rassembler 25 à 30% au premier tour sur sa personne." Et il lui suggère de suivre la ligne Guaino ("l'homme providentiel") plutôt que la ligne Buisson (l'extrême droite).

Thomas Guénolé oubliait deux paramètres décisifs: aucun président n'a été élu en France sans le soutien d'un appareil politique solide et implanté. Ensuite, nombreux sont ceux qui travaillent, dans la perspective de 2017, au ... non-retour de Nicolas Sarkozy. "Il devra se battre" rappelle Philippe Bilger. L'ancien avocat assène: la droite classique "relativise les desseins et l'omniprésence de Nicolas Sarkozy".

La nouvelle de cet éventuel nouveau parti a fait pschitt. L'actualité, cette semaine-là, était ailleurs. Le décès de Nelson Mandela, et le sommet africain à l'Elysée, ont monopolisé le temps d'information de nos médias habituels. Mardi, Hollande s'envole avec Sarko pour les cérémonies d'hommage à l'ancien leader sud-africain. L'occasion de constater sur place si l'homme africain est bien entré dans l'histoire...

Les opposants de l'intérieur
Le décès de Mandela fut aussi l'occasion d'entendre Alain Juppé. L'ancien ministre des affaires Etrangères de Nicolas Sarkozy n'a pas abandonné l'idée de concourir en 2017. Mais il s'en défend pour l'heure, agacé qu'on lui prête ces ambitions. D'après un journaliste du Monde, "devant des journalistes, M. Juppé se dit prêt à affronter M. Sarkozy lors de la primaire".

Il préfère jouer au vieux sage, mais quand il appelle à l'unité, comme ce soir-là en banlieue de Bordeaux, il oublie le premier de ces visages, un certain Nicolas: "À François, Jean-François, Jean-Pierre, Bernard, Nathalie, Valérie, Xavier, Laurent, Benoist, Christian et tous les autres... Et si on se rassemblait, si on faisait un pack ensemble plutôt que de développer des stratégies individuelles ? Ça n'augmenterait pas nos chances de gagner ?"

De son côté, François Fillon a fait mine de se "normaliser". Il "s'auto-dédiabolise". Après ses sorties extrêmes-droitistes successives de rentrée, une manoeuvre destinée à doubler par la droite son grand rival Jean-François Copé, le voici plus calme et consensuel. De toutes façons, Copé semble définitivement hors course. Un récent "sondage" ne lui donnait que 1% d'intentions de soutiens pour la présidentielle chez les sympathisants de l'UMP...

Fillon et Juppé ont aussi affiché bruyamment leur nouvelle proximité à l'occasion d'un meeting commun près de Bordeaux. Le message à l'encontre de Sarkozy est clair.

L'UMP s'agite, donc. Mais pour quoi faire ?

L'absence de programme
Qui a entendu parler d'un programme, d'idées claires, de propositions réelles ? L'UMP est un désert politique où ne sur-nagent que les petites ambitions. Les seules attaques cohérentes, mais détestables, demeurent sur les piliers fondateurs de la ligne Buisson - immigration et insécurité. Sur le reste, ce vide donne le tournis.

Une UMP aux commandes préfèrait-elle revenir à une augmentation générale du taux plein de TVA ? Déteste-elle l'eco-taxe ? Rétablirait-elle la coûteuse défiscalisation des heures supplémentaires ? Osera-t-elle réduire d'un million le nombre de fonctionnaires, après la récente prise de conscience du manque de professeurs, de policiers, de services publics en général ? Trouve-t-elle que les 50 milliards d'euros d'économies budgétaires d'ici 2017 sont insuffisantes ?


A défaut d'idées, de programme, de soutien et même d'avenir, Nicolas Sarkozy multiplie les pistes de reconversion. Les conférences grassement payées aux quatre coins du globe ne lui suffisent pas. Il paraît, d'après l'Express, qu'il lorgne la présidence du PSG généreusement racheté par le Qatar en 2010.

Sans rire...

Bling bling, quand tu nous tiens...

Merci à Chroniques (politiques)

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