Au secours, Sarkozy revient... encore.

Publié le 12 décembre 2013 par Juan
Le faux scoop de la semaine est cette énième confidence de l'ancien monarque, publié à grands renforts de fuites et de buzz par le Point.
"La question n'est pas de savoir si je veux ou ne veux pas revenir. Je ne peux pas ne pas revenir. Je n'ai pas le choix. C'est une fatalité. Une fatalité."
1. Si l'homme n'était ni l'incarnation d'une agitation médiatique outrancière mais immobile, ni celle d'un désastre économique, ni encore celle d'une rupture extrême-droitiste, la nouvelle de ce retour prêterait à sourire.
Il y avait de l'orgasme au Point, sous la plume de Saïd Mahrane, en publiant cette curieuse fausse révélation: "Ses saillies sont dignes des meilleurs dialogues d'Audiard" .
2.  A droite, 71% des sympathisants UMP, selon un sondage IFOP pour Le Figaro publié ce mercredi, sont trop contents à l'idée du retour de l'homme providentiel de 2007.
3. Dans les colonnes du Figaro, c'est carrément l'extase: "De ses récentes apparitions publiques, certains commentateurs retiennent l'image d'un homme d'État à forte stature", s'amuse à commenter une journaliste enquêtant sur les réactions des lecteurs. Une nouvelle forme du syndrome de Stockholm qui témoigne de la désagrégation de l'UMP qu'a réussi Nicolas Sarkozy.
4. Qu'est-ce que l'UMP aujourd'hui ? Une grosse fraction de centristes de droite a quitté le navire pour l'UDI, rapidement rapprochée du MODEM. Qui comptera les effectifs restants ?
5. A défaut de projet, Sarkozy témoigne d'une impatience évidente. Il trépigne. Quel bon signe pour la future campagne ! "Nicolas Sarkozy semble impatient d'en découdre." commentait sobrement Marie-Eve Malouines pour France Info.
6. A défaut de projet, Nicolas Sarkozy témoigne d'une rancune contre ses anciens proches assez remarquables. On comprend qu'il caresse l'envie de lancer un autre mouvement:
"François Fillon ("ce traître"), Laurent Wauquiez ("cet ingrat"), Xavier Bertrand ("un boudeur") et Jean-François Copé ("Harlem Désir de droite")" Source: Le Point.
7. Certains, plutôt au sein de la "Vrauche", pensent qu'il y a une sorte de plaisir complotiste manifeste et machiavélique que d'espérer le retour de Nicolas Sarkozy pour favoriser la réélection de François Hollande. Qu'ils se détrompent. La chose est trop triste et grave pour qu'on se réjouisse d'une pareille dégradation supplémentaire de la politique dans ce pays.