Lorsqu’Hergé a fait marcher Tintin sur la lune en 1957, il était bien loin d’imaginer que l’espace deviendrait le terrain d’une compétition ouverte entre puissances spatiales en devenir. Lancement de satellites, surveillance des orbites basses ou encore "arsenalisation" : les projets fusent au-dessus de nos têtes. Rencontre avec le général de division aérienne Yves Arnaud, commandant du Commandement Interarmées de l’Espace.
Des enjeux militaires, civils et stratégiques
« Autrefois réservées à quelques rares nations pour l’usage militaire et gouvernemental, les capacités spatiales se banalisent et deviennent accessibles au plus grand nombre » affirme le général. De quoi perturber l’équilibre global ? Si le traité de l’espace interdit l’utilisation d’armes de destruction massive en orbite, cette définition floue laisse pourtant la porte ouverte à d’autres agressions. Bien qu’infini, le cosmos serait désormais de plus en plus « contesté », d’après le rapport de stratégie américaine de 2011. Si les nations ont tout intérêt à préserver leur statut de puissance spatiale, c’est dans la coopération inter-étatique qu’elles trouveront leur salut galactique. « À condition de redéfinir une gouvernance, dans un espace de plus en plus menacé ».
Un grand merci à l’ANAJ-IHEDN pour sa passionnante conférence "Comment surveille-t-on l’espace ?", organisée par le comité Aéronautique et Espace.