Petite histoire du sac à main

Publié le 18 décembre 2013 par Clothildesacforum

Accessoire indispensable, véritable oeuvre d’art et de mode, objet profondément ancré dans son époque, le sac à main est tout cela à la fois. Il joint l’utile à l’agréable et sait se réinventer, semble-t’il, à l’infini. Mais connaissons-nous vraiment son histoire? D’où nous vient cette drôle de passion pour le sac à main? Forum des sacs vous livre quelques éléments de réponse en vous racontant la naissance du sac à main.

Aux origines du sac à main

Loin de nos actuels sacs Gerard Darel ou Lancaster, objets d’apparat et marques d’élégance, le tout premier sac sert de réceptacle provisoire à la nourriture et aux silex. Il a l’allure d’une poignée de peaux attachées à une baguette de bois. Oui, le premier sac à main ressemble à s’y méprendre à un baluchon. Début bien modeste mais le sac va vite s’épanouir, revêtant des formes et des couleurs plus séduisantes. Ainsi, dans l’Antiquité, le sac se porte noué à la taille. De la Rome antique à l’ère des croisades chrétiennes, la bourse à fermeture coulissée constitue le dernier chic tant pour les hommes que pour les femmes. Une armature en métal est rapidement ajoutée. Cependant, toujours nulle considération esthétique. On pense pratique. Ainsi, l’armature augmente le volume du sac et lui donne plus de tenue. Il est malgré tout toujours porté autour des hanches. Entre les XIII ème et XV ème siècles, les femmes l’accrochent à leurs élégantes ceintures. La notion de mode fait alors son entrée dans l’univers du sac.

D’objet pratique à accessoire d’apparat

Le sac suggère bien vite l’appartenance à une classe. Ainsi, le minuscule sac brodé et joliment décoré se destine aux femmes de la haute société. Par exemple, l’aumônière, bourse à nœud coulant qui renferme la monnaie, est censée encourager la charité et le don aux nécessiteux. Les gros sacs portés en bandoulière sont quant à eux  l’apanage des paysans et évoquent un travail dur et fatigant. Jusqu’au XVI ème siècle, époque où les jupes s’élargissent, les femmes conservent leurs objets de valeur sur elles, dans les manchons, les plis du tissu ou même dans leurs manches. C’est au XVII ème siècle que leur vient enfin cette idée lumineuse: la pochette en poire. Cette pochette est brodée et attachée à la hanche sous des jupons à panier. Il s’agit finalement de l’équivalent de nos poches actuelles. Ces dernières donnent aux femmes  une irrémédiable envie de se balader partout avec leurs objets personnels. Elles prennent ainsi le pli et cette habitude entre vite dans les mœurs du temps. Ainsi, lorsque la robe impératrice, modèle très épuré,  fait son entrée sur la scène de la mode en 1790, le sac à main devient une nécessité voire une évidence. La poche  voit le jour, elle possède une coulisse et un réticule, qui se tient à la main. Ces premiers sacs sont moqués notamment par la presse qui les qualifie de "ridicules" entre autres parce qu’ils mettent en avant ce qui jusque là était porté en dessous.. Mais qu’importe, rares sont celles qui sortent sans leurs sacs à main, objets devenus typiquement féminins.

La véritable naissance du sac à main

C’est en 1860 qu’apparaît le premier véritable sac à main en cuir. Inspiré du bagage, il dénote un besoin d’avoir un fourre-tout solide avec une poignée pour voyager. A la différence des précédents modèles, ce sac se ferme vraiment et permet aux femmes de transporter leurs effets personnels avec discrétion. Les hommes se trouvent ainsi supplantés par de vulgaires objets qui volent leur place de gardien d’éventail ou d’argent. Ainsi, impossible de parler de la naissance du sac à main sans évoquer l’indépendance des femmes. En effet, la façon dont une femmes transporte ses affaires est intimement liée à son comportement. Le sac suggère ainsi une liberté toute nouvelle à travers sa robustesse, son intimité et sa gracieuse indépendance. Du pouvoir d’un objet à celui de son (sa)  propriétaire, il n’y a qu’un pas.