Encore une histoire nostalgique… Cette fois-ci, on fait un bond...

Publié le 18 décembre 2013 par Mmepastel

Encore une histoire nostalgique…


Cette fois-ci, on fait un bond dans le temps, il s’agit de la fin de mon adolescence. Une amie me file une vieille cassette sans étiquette : “tu vas voir, c’est génial, c’est un chanteur russe qui est mort”.
Le premier morceau que j’entends, dans ma chambre bunker, c’est celui-là.

Choc. Le chant, cette voix rugueuse, le rythme désuet, pauvre ou du moins minimaliste, comme celui qu’on entendrait dans un bal de campagne, avec le jeu pourtant subtil des deux guitares et la caresse sucrée du violon, puis la voix encore, le crescendo de la puissance qui devient quasiment cri à la fin du morceau.

Je n’ai aucune idée de ce dont parle la chanson, du titre et longtemps j’ai à peine su prononcer le nom de l’interprète. Mais comme on dit, la musique parle malgré la barrière des langues. On sent bien qu’il ne vous raconte pas la liste de ses dernières courses. Il y a donc le frisson qui vient. Je trouve un Tom Waits soviétique, avec la théâtralité de Brel. Après j’ai connu davantage de choses sur l’homme, dernier mari de Marina Vlady, ça a éclairé deux trois choses, mais rien ne me parle plus que les premières notes de ce morceau, à chaque fois que je les rejoue, sur mon ordinateur sophistiqué aujourd’hui (où est cette cassette ?).

Hier, j’ai quand même retrouvé une traduction des paroles ; croyez-le ou pas, je me doutais du ton, du mélange d’humour et de désespoir.

Sommeillant, je vois la nuit
Des crimes lourds où l’on saigne
Pauvre moi, pauvre de moi,
L’outre est pleine à craquer

Au matin comme il est âcre
Le goût du vin maudit 
Va, dépenser tout mon crédit
Car j’aurai soif aujourd’hui

  Rien ne va, plus rien ne va
  Pour vivre comme un homme, un homme droit
  Plus rien ne va
  Pour vivre comme un homme droit

Dans tous le cabarets sans fond
Où je m’enterre chaque nuit
Je suis l’empereur des bouffons
Le frère de n’importe qui

Je vais vomir mon repentir
Au pied des tabernacles
Mais comment prier dans la fumée
De l’encens des diacres

Et comme un vieux loup dans les bois
En fuyant le pire
Je suis resté tout seul avec moi
Près des montagnes où l’on respire

C’est là, que je voulais trouver
Un air nouveau sur un sommet plus haut... Mais,
Qui reconnaît de loin
Un sapin d’un autre sapin?

  Rien ne va, plus rien ne va
  Pour vivre comme un homme, un homme droit
  Plus rien ne va
  Pour vivre comme un homme droit

Loin de tout manège je suis ma vie
En laissant ma trace dans la neige
Pour qu’il me retrouve l’ami qui me suit
Loin de tout cortège

Ah, venez, levez-vous, venez par ici
devant et derrière
Nous n’avons que faux amis,
Faux amours, faux frères

Vois-tu les sorcières ici ou là
Dans la forêt qui bouge
Vois-tu le bourreau tout là-bas
Avec son habit rouge

Plus rien ne va ici déjà
Sur nos chemins de terre
Mais j’ai bien peur que l’au-delà
Ressemble à un enfer

  Rien ne va, plus rien ne va
  Pour vivre comme un homme, un homme droit
  Plus rien ne va
  Pour vivre comme un homme droit
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