LES SAINTES-MARIES-DE-LA-MER (Bouches-du-Rhône)

Publié le 09 décembre 2013 par Aelezig

Un petit coin que j'ai adoré (à part les moustiques...).

Le village des Saintes-Maries, en Camargue, est construit entre ciel et mer, là où le Rhône embrasse la Méditerranée. Des couleurs pastel, lumineuses, délavées... Les Saintes-Maires, c'est une aquarelle qui se dore au soleil de la Méditerranée...

On dit que son rivage accueillit, aux tout premiers temps du christianisme, Marie Jacobé, Marie Salomé, Marie Madeleine, Lazare, Marthe, ainsi que la servante égyptienne Sarah (la Vierge Noire), et quelques autres. Témoins de la Passion du Christ, persécutés, ils fuirent la Palestine et se sont embarqués sur un bateau qui les déposa en Camargue, dans un endroit désertique. Il y dressèrent leur autel pour remercier le Seigneur de les avoir menés à bon port et là, une source d'eau douce se mit à sourdre. Les Saintes Marie Jacobé et Marie Salomé décidèrent de rester en cet endroit béni, tandis que les autres partirent évangéliser la région. A leur mort, elles furent inhumées près de la source, dans l'oratoire. Le sanctuaire s'appelera un temps les Saintes-Maries-de-la-Barque.

Des pélerinages ont été organisés très tôt. Après deux siècles d'occupation sarrasine, une nouvelle église fut construite, au-dessus de la source et de l'oratoire. L'église fortifiée, qui date en partie de la fin du XIIe siècle, en partie des XIVe et XVe siècles, attire chaque année les foules, des gitans en particulier.

En 1448, le roi René a mené des fouilles officielles dont le procès-verbal a été rédigé par Nicolas de Brancas, évêque de Marseille. On a retrouvé les corps qui, dit la légende, exhalaient une merveilleuse odeur.

Autour du 14 juillet, les Saintes-Maries deviennent le lieu de rencontre des Arts Equestres. Durant cinq jours, le cheval est le roi incontesté de la fête. Spectacles, flamencos, corridas, parades, défilés d'attelages dans tout le village... une ambiance magique que j'ai eu le plaisir de connaître un été.

C'est le marquis Folco de Baroncelli, né en 1869 à Aix-en-Provence et issu d'une famille florentine, qui est à l'origine de ces manifestations. La découverte de la Camargue et de ses chevaux bouleversa sa vie. Il s'attellera dès lors à la préservation de la pure race camarguaise, donne ses lettres de noblesse aux gardians et à la course camarguaise. Généreux, il prendra position en faveur des minorités opprimés, notamment les gitans pour qui il obtint en 1935 le droit d'honorer publiquement leur patronne Sarah. C'est pourquoi le 26 mai de chaque année, une journée à la mémoire du marquis est organisée, en présence des gitans, de groupes folkloriques et de gardians à cheval.

La vieille église, les ruelles pavées, les petites maisons blanches, la mer, mais aussi les chevaux et les taureaux, maîtres des lieux... Une étape incontournable, un charme fou.

Visité en 2007