Voyage solidaire au Pérou

Publié le 19 décembre 2013 par Tidus457 @perou_voyage

L’association Terres des Andes

Le Pérou est un pays complexe qui a beaucoup à offrir. Du plus haut lac navigable au monde à l’Amazonie, en passant par le Machu Picchu, le Pérou abrite non seulement une biodiversité étonnante, mais aussi des peuples ancestraux, fiers de leurs traditions.

Pays qui fascine et qui intrigue, le Pérou reçoit quelques trois millions de voyageurs par an qui représentent d’importantes retombées économiques. Mais lorsqu’on a l’impression de se trouver face à une authenticité préfabriquée, avec des souvenirs “locaux” qui sont exactement les mêmes à travers tout le pays ou des cholitas dont la jupe colorée cache une paire de jeans, notre cœur d’explorateur déchante rapidement. Pire, on finit par croire que cette authenticité n’existe plus au Pérou.

“Mes grands parents vivaient de la pêche et de l’agriculture, mais depuis que je suis petite on reçoit des touristes à la maison” m’avait dit Antonia, la fin vingtaine, sur le Titicaca. Sans le savoir, elle me faisait prendre conscience pour la première fois de l’impact concret du tourisme sur les habitants.

La réalité étant ce qu’elle est, quand on a un pays à nourrir, on fonce- souvent tête baissée- pour exploiter le filon qui fonctionne. Non, c’est loin d’être parfait, mais les milliers de gens qui en vivent ne s’en plaindront pas. En tant que voyageur, il est facile de critiquer ce tourisme agressif, mais peut-on vraiment en vouloir à des gens qui tentent de s’en sortir ?

Il faut se rassurer, l’authenticité du Pérou est loin d’avoir disparue car c’est un pays très proche de ses traditions. Mais il faut oser s’éloigner des grands attraits classiques réussir à capter enfin son essence la plus pure. En tant que voyageur conscientisé, on se questionne: que peut-on faire pour réduire cette emprunte écologique en voyage? Comment peut-on aider directement les communautés locales?

Le problème c’est que l’information est parfois manquante, décousue, mais aussi que le “tourisme solidaire” a fini par devenir une vraie marque de commerce que plusieurs agences n’hésitent pas à brandir haut et fort pour attirer les touristes. Venez aider les enfants péruviens pour qu’on s’en mette plein les poches.

Heureusement, il y a encore des gens passionnés -et juste assez idéalistes comme on les aime- qui organisent des voyages responsables. J’ai eu l’occasion de discuter avec Romain Eliot, co-fondateur de Terre des Andes, une association qui vient de recevoir le prix du commerce équitable du concours EKILIBRE, organisé par le Ministère de l’économie et des finances Francais.

En bref, qui est Terre des Andes?

C’est une association française à but non lucratif créée il y a maintenant trois ans. Elle organise des voyages équitables et solidaires qui privilégient les lieux préservés du tourisme de masse et encourage la rencontre avec des communautés locales.

En quoi leurs voyages sont responsables et solidaires?

Terre des Andes fait partie du réseau ATES, le 1er réseau du tourisme équitable et solidaire en France. Ce réseau, qui rassemble une quinzaine de voyagistes, fonctionne comme un label qu’on ne peut obtenir qu’en suivant certains critères rigoureux. De plus, les membres effectuent régulièrement des évaluations internes croisées, basées sur la “Charte du tourisme solidaire” qui compte 56 points, et s’encouragent donc  à se confronter et à s’améliorer constamment.

L’hébergement choisi, selon la disponibilité de la région, est le plus souvent chez l’habitant ou des petits hôtels tenus par les locaux qui ont une démarche responsable et éco-responsable.

L’essentiel du fond de développement des voyages de Terre des Andes finance l’ONG Enfants des Andes, située à Nazca, au Pérou. Cette ONG organise plusieurs projets – où il est d’ailleurs possible de s’impliquer en tant que voyageur- et forme des guides professionnels francophones, qu’elle s’occupe ensuite d’insérer en milieu de travail.

À quel type de voyage peut-on s’attendre?

Les séjours tournent autour de 15 jours et se font par petits groupes huit personnes maximum, en autonomie guidée, c’est à dire en étant pris en charge par une personne-ressource locale, à chaque étape du voyage.

Si différents itinéraires sont proposés, un des moments forts est certainement la rencontre avec la communauté Paramis sur le Titicaca, à l’abri des sentiers touristiques. On peut ainsi passer du temps précieux à échanger avec eux et participer aux activités quotidiennes, comme pêcher ou  cuisiner.

Terre des Andes organise aussi des voyages vers d’autres destinations. D’ailleurs Romain semble avoir un attachement particulier envers l’Équateur et le Lodge Santa Lucia, particulièrement bien géré, dit-il avec enthousiasme, et qui œuvre dans la conservation de la biodiversité.

N’hésitez pas à découvrir leurs voyages et à leur poser des questions. Après tout, la base du voyage, c’est l’échange.

Association Terre des Andes

www.terresdesandes.org

Toutes les photos sont la propriété intellectuelle de Terre des Andes

A propos de l'auteur

Montréalaise de naissance, je suis passionnée par les voyages, la bonne bouffe et les lamas. À la fois bloggeuse pour Voyage Pérou et journaliste pour La Métropole, un magazine en ligne et une publication mensuelle, je pars constamment à la chasse des meilleurs restaurants et des destinations à découvrir.

  • More at